Tout le monde savait que l’objectif fixé sous le mandat de Hollande c’est-à-dire réduction de la part du nucléaire à 50% dans le mix électrique en 2025 était un objectif impossible à atteindre. Tout le monde savait très bien que cet objectif nécessitait la fermeture, en un temps très court, de six ou sept centrales nucléaires alors que l’on palabre depuis près de cinq ans pour savoir s’il faut fermer Fessenheim !.. Tout le monde savait sauf les doctrinaires bornés d’Europe Ecologie les Verts, quelques démagogues comme Ségolène Royal et sans doute… Nicolas Hulot !..

Cela n’a pas empêché Nicolas Hulot, devenu depuis le ministre de la Transition écologique d’affirmer, mercredi 8 novembre, que l’impossibilité de réduire la part du nucléaire à 50% en 2025 était connue depuis le précédent quinquennat. Il m’avait pourtant bien semblé que le Ministre avait réaffirmé cet objectif lors de sa prise de fonction il n’y a pas si longtemps ?

Un exercice d’équilibriste …

Nicolas Hulot n’en est pas à sa première couleuvre avalée mais là, il est en prise avec un problème qu’il avait lui-même défini comme une ligne rouge. Qu’importe, il tient le coup ..Pour justifier le non-respect de l’objectif de 50% de nucléaire dans le mix électrique français en 2025, le ministre de la Transition écologique a mis en avant mercredi 8 novembre son pragmatisme devant un calendrier intenable pour "tous [ses] interlocuteurs" rencontrés depuis qu'il est au gouvernement. Mais aussi pour les auteurs de la loi de transition énergétique de 2015. « Beaucoup savaient que cet objectif n’était pas atteignable », a-t-il avancé sur BFMTV. « Ce qui est le plus important, c’est de regarder la faisabilité, de planifier et de ne pas simplement se poser des totems (…) dont on fait semblant de découvrir que ce n’est pas compatible avec les autres objectifs sociaux ou écologiques », a lancé le ministre, visant à demi-mots le précédent gouvernement qui avait fixé cet horizon, dont Ségolène Royal et François Hollande.

Qui, à part quelques écologistes chevelus qui ne connaissent pas grand-chose au problème, va reprocher à Nicolas Hulot de voir enfin les choses en face et de proposer des solutions raisonnables ?

Pour convaincre de l'utilité d'un report, Nicolas Hulot a listé les risques qui auraient pesé s'il s'était obstiné à atteindre dans les délais cet objectif, qui était aussi l’un des engagements de campagne d’Emmanuel Macron. « Impossible », a-t-il affirmé, « sauf à pas tenir des conséquences sociales, à renier tous nos engagements climatiques, à ne pas fermer les centrales à charbon et à rouvrir les centrales thermiques. »

"Entre 17 et 25" fermetures de centrales planifiées

Il dément pour autant tout recul dans le domaine du nucléaire, comme nombre d’organisations écologistes l’ont critiqué depuis son annonce. "On ne recule pas, on avance au contraire ! Ce qui compte pour moi, c'est le réalisme. Ce qui compte, c'est qu'on arrête les centrales à charbon, qu'on développe les énergies renouvelables et qu'on convainque les Français d'arrêter de s'opposer aux éoliennes."

Le ministre a également évoqué le calendrier de la réduction de la part du nucléaire, après la publication des prévisions de RTE, filiale d’EDF et gestionnaire du réseau d’électricité, selon qui respecter l’objectif de 50% en 2025 reviendrait à fermer 24 réacteurs nucléaires, en plus d'intensifier le développement des énergies renouvelables. "Dans un an, je donne rendez-vous car nous aurons une visibilité très claire du nombre de réacteurs que nous allons avoir à fermer. (…) Ce sera probablement entre 17 et 25", a-t-il indiqué, sur les 58 réacteurs nucléaires du parc français. Mais aucune précision n’a été donnée sur le date de ces fermetures, alors que l'Autorité de sûreté du nucléaire a décidé de repousser à 2021 son avis sur la prolongation des centrales au-delà de 40 ans.