La Conférence environnementale s’est soldée, samedi 15 septembre dernier, par un catalogue d’annonces et d’objectifs. Beaucoup trop d’annonces et beaucoup trop d’objectifs, parfois même totalement irréalistes !..Un débat comme beaucoup d’autres sur ce thème pourtant très important..Irritée, Laurence Parisot menace de ne pas participer au prochain débat sur la transition énergétique
C’est un millefeuille de thèmes, dont beaucoup pourraient s’effriter ces prochains mois. Logement, essence, éoliennes, OGM, biodiversité… Jean-Marc Ayrault n’a sûrement rien oublié samedi 15 septembre lors de son discours de clôture de la conférence environnementale, à Paris. Mais après les annonces chocs sur le nucléaire et le gaz de schiste faites par François Hollande la veille, le Premier ministre est apparu un brin terne. C’est, en tout cas, le sentiment que partageaient nombre d’écologistes, de syndicalistes et de patrons à la sortie du palais d’Iéna.
« Les bons messages sont là » !..
Sur le fond, Jean-Marc Ayrault n’a pas délivré d’annonce forte, se contentant d’égrener les objectifs. La feuille de route attendue pour le grand débat sur la transition énergétique? Elle sera "publiée la semaine prochaine". "On est un peu déçus de ne pas avoir continué sur la lancée du premier jour. Il faut renforcer les mesures, confie Yannick Jadot, d’Europe-Écologie Les Verts. Mais les bons messages sont là."
Les écolos attendaient notamment qu’une position forte soit prise sur le diesel. Le Premier ministre s’est contenté de fixer un objectif précis aux industriels : que les voitures ne consomment plus que 2 litres d’essence aux 100 km dans dix ans, quatre fois moins en moyenne qu’aujourd’hui. Tout en soulignant qu’il pensait "évidemment" à la nocivité des particules fines. Comprendre celles émises avec le diesel. "Il prépare les esprits", espère la fédération d’ONG Rassemblement pour la planète, qui ne manque pas de rappeler l’opposition du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, à une fiscalité diesel.
Vrais bémols : la biodiversité et la santé
Les professionnels des énergies renouvelables sont, eux, pleinement satisfaits : le retour des aides publiques, d’un cadre réglementaire souple et d’appels d’offres pour l’éolien et le solaire leur a redonné du baume au cœur. Au chapitre des économies d’énergie, le plan de rénovation thermique des logements – François Hollande a demandé qu’un million d’entre eux soient mis aux normes énergétiques chaque année – ne peut que séduire écolos et professionnels du bâtiment.
Vrai bémol : les avancées en matière de biodiversité ou de santé n’ont pas été à la hauteur des espérances. « Il faut rester positif », explique Serge Orru, patron de WWF France. « Le Premier ministre a engagé son gouvernement et on se retrouvera tous les ans pour un bilan. »
Fort mécontentement du Medef
Le patronat, lui, après la volée de bois vert prise vendredi, tentait hier de reprendre ses esprits. Dès vendredi soir, le Medef faisait entendre son mécontentement à Matignon. Un coup de gueule qui a un peu "rééquilibré les choses" avant le discours du Premier ministre, estimait un chef d’entreprise encore furieux que la conférence n’ait laissé que 8 places aux patrons – contre 33 aux écologistes – dans la table ronde sur l’énergie. Dépité aussi que les thèmes de prédilection des entrepreneurs n’aient pas été abordés. "Il est important de parler de compétitivité. Si la représentation des entreprises n’est pas plus forte lors du débat sur la transition énergétique [qui s’ouvrira en novembre pour quatre mois], nous reconsidérerons notre participation", a annoncé Laurence Parisot.
Les mois qui viennent s’annoncent à coup sûr tendus tant les positions des uns et des autres sont divergentes. Soulignant "l’intolérance" de certaines ONG, la patronne des patrons prévient : "Nous continuerons à parler du gaz de schiste. On ne peut pas exclure cette question, qui sera peut-être décisive dans vingt ans."
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