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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 08:43










Lahoud, Gergorin, Villepin… Le premier est KO, le deuxième compté à terre, le troisième espère gagner aux points.

 


Les cinq meilleurs dans leur catégorie. Van Ruymbeke, le meilleur juge financier. Le général Rondot, le maître ès renseignements. Jean-Louis Gergorin, le brillant stratège diplomatico-industriel. Dominique de Villepin, le plus grand orateur de sa génération. Et Imad Lahoud, l’escroc de génie. Pas étonnant que l’affaire Clearstream ait rendu fous policiers, juges, avocats et aujourd’hui magistrats du siège, qui s’échinent à la comprendre. "C’est comme de l’astrophysique, résume l’un d’eux, plus on progresse dans la connaissance de ce qui s’est passé, plus on mesure l’étendue des choses que l’on ignore."
  

Aucun maillon faible parmi ces cinq acteurs hors du commun. Aucun n’a craqué à l’audience. Aucun n’a cédé face à ses propres incohérences. Un point commun entre les cinq: aucun ne dit toute la vérité, prisonniers qu’ils sont, comme dans un jeu de poker menteur où les enchères sont montées trop haut, d’un incroyable tissu de mensonges. C’est le premier enseignement de ces trois semaines de débats. Le juge Pauthe n’est pas parvenu à faire bouger les lignes. Chacun a campé sur ses positions. "Le président a semblé un peu paralysé par l’enjeu, décode un avocat. Il a manqué d’audace dans les confrontations et n’a guère insisté sur les invraisemblances. Peut-être aussi parce que sa religion est faite." Pas d’aveux dans cette audience. Comme une longue montée en température, une accumulation orageuse sans coups de tonnerre. Mais pour chacun des trois boxeurs de l’audience, un premier bilan.

 

Lahoud K.-O. et en miettes


Il sort des débats en miettes, ce Pinocchio du procès. Personne ne croit, comme il le prétend, qu’il a simplement falsifié les listings pour deux noms, ceux de Nagy et Bocsa, dans le "bureau d’Yves Bertrand". Personne ne croit qu’il s’est borné à "apporter les listings initiaux à Jean-Louis Gergorin et au général Rondot", comme il l’assure jusqu’au bout. Tous les carnets du général, au contraire, accablent celui qu’il appelle "l’escroc au renseignement".
  

Pis, Lahoud, qui rentrait dans le procès en voulant se faire le plus petit possible, est apparu en menteur de très haut vol quand il a fait croire à des rendez-vous avec Ben Laden, ou quand il nie toutes les évidences, comme la pénétration informatique devant Rondot. "Je n’y ai pas cru, cela faisait un peu gros", a soupiré Rondot à la barre. Le premier jour des débats, Lahoud avait semblé marquer un point en disant avoir vu Villepin chez sa voisine, la belle-sœur de l’ancien Premier ministre. Mais Delphine Piloquet est venue dire lundi qu’il n’en était rien. Au passage, elle a avoué avoir parlé d’Imad Lahoud à sa sœur, Mme de Villepin, "dès 2006". Mais le président n’a pas relevé et n’a pas demandé à Villepin si sa femme lui avait parlé de son célèbre voisin dès 2006. C’est dire si la parole de Lahoud s’est démonétisée au fil des débats et si tout ce qu’il avance est devenu inaudible. Le "bagou Lahoud" n’a pas fonctionné à l’audience. Son avocat, Me Pardo, va manquer de cartouches. Sa défense: charger Gergorin.

 

Gergorin compté


Sa défense au procès n’a pas varié d’un iota par rapport à ses trois défenses précédentes. Gergorin 1: "Je ne suis pas le corbeau." Gergorin 2: "Je refuse de donner le nom de ma source." Gergorin 3: "Imad Lahoud est ma source." Gergorin 4: "J’ai obéi à un ordre de DDV, mais je ne savais pas que les listes étaient fausses. Pendant les débats, il n’a pas bougé d’un millimètre de sa défense." Gergorin 4 jure de sa bonne foi, admet avoir "persisté dans l’erreur" et "une très grande faute", calé dans la roue de la bonne foi de Dominique de Villepin. Mais Gergorin maintient, face à Villepin qui le nie, ses rendez-vous secrets avec le ministre.

A l’audience, Mes Iwens et Dalmasso, ses deux avocats, ont marqué des points. Ils sont parvenus à noircir Lahoud. Ils sont parvenus à crédibiliser les rendez-vous, Villepin insistant sur leur "bonne foi" commune. Résultat, l’ancien vice-président d’EADS a évité le KO. Mais il a été compté aux points mardi après la terrible confession de Philippe Delmas, son ancien rival au sein d’EADS et première victime des listes. Delmas tient la barre cinquante-cinq minutes: "J’ai reconnu tout de suite la patte de Jean-Louis Gergorin, sa manière de faire… Je l’ai vu travailler pendant des années et je sais ce dont il est capable", raconte-t-il avant d’égrainer d’autres "coups tordus" menés par Gergorin, dont le "faux financement de la campagne présidentielle de Lionel Jospin par Euro RSCG". "A chaque fois qu’il se fait prendre, il plaide sa bonne foi', insiste Delmas. Sur son banc, l’intéressé se recroqueville. Sa défense: un mélange de bonne foi et de bêtise.

 

Villepin aux points


Il a tenu bon. Déployé à l’extérieur comme à l’intérieur de la salle d’audience tout le talent de son verbe. Efficace. Droit dans les yeux, il est parvenu à déstabiliser le général Rondot, qui s’est dit "convaincu" que Villepin ignorait la fausseté des listes. En fin d’audience, l’ancien Premier ministre a ciblé le Parquet, préventivement: "Je sais que le procureur au fond de lui ne pense pas que j’aie une quelconque culpabilité", a-t-il martelé, anticipant l’effet désastreux de réquisitions de condamnation.

Villepin s’est aussi engouffré dans la brèche ouverte par Philippe Delmas, plaidant par avance "une opération de déstabilisation industrielle", pour mieux nier une machination politique dont il aurait été le cerveau. Sauf que le dossier est un mille-feuille, et qu’une machination n’exclut pas l’autre. Sauf que les carnets du général l’accablent de bout en bout. Notamment en juillet, quand il s’est agi de détruire des notes secrètes. Et quand au même moment, alors qu’il savait, Villepin n’a pas rien dit à Bousquet de Florian, le patron de la DST. Sauf qu’il a bien été question de Nicolas Sarkozy dès le 9 janvier et aussi, ce jour-là, des doutes du général. Sauf que le dossier fourmille d’indices de la mauvaise foi de l’ancien chef du gouvernement. Ces indices, mis en résonance, sonneront-ils comme autant de preuves au soir du jugement? "Les faits sont têtus", disait un vieux président de cour d’assises. Sa défense: l’attaque tous azimuts.

 

 Source : lejdd.fr   17-10-2009           

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