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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 06:00






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La presse anglo-saxonne oscille entre scepticisme et amusement devant l'idée de la commission Zelnik de taxer les revenus publicitaires sur le Net. En France, les spécialistes jugent la chose infaisable en pratique.

 

« Absurde », « complètement aveugle à l'essence même d'Internet, où une compagnie peut avoir son siège aux Etats-Unis, son administration en Irlande et ses serveurs partout dans le monde ». Cité dans l'édition internationale de l'hebdomadaire allemand Spiegel, le Financial Times Deutschland est plus que sévère à l'encontre de l'idée d'une taxe sur les revenus publicitaires en ligne, soutenue par Nicolas Sarkozy. 

Cette taxe, encore floue, ne concernerait, selon ses promoteurs au sein de la commision Zelnik, que les «grands acteurs» du web, comme Google, Yahoo, Microsoft ou... Facebook, cité aussi dans le rapport. Qu'ils soient basés en France ou non, ils seraient imposés sur les revenus générés par les clics sur les liens sponsorisés qu'ils proposent.

 

Pour le Financial Times allemand, à la philosophie libérale prononcée, cette idée n'a que des effets pervers. « Au final, la ‘taxe Google' serait préjudiciable aux utilisateurs français », estime le journal, car «pour les compagnies Internet, le plus simple serait d'empêcher les internautes français d'accéder à leurs sites».

  

«Les vautours de la culture française»

 

Peu suspect de francophilie, le quotidien conservateur américain New York Post , propriété du groupe Murdoch, ne fait pas dans la dentelle : « Les vautours de la culture français veulent taxer les entreprises du Net », titre l'article, pour qui « les autorités férues de taxes à Paris ciblent Google comme source d'argent pour la culture française en déclin ».

 

Du côté des médias spécialisés, la réaction oscille également entre amusement et critique. « Sacre bleu ! », titre ainsi PaidContent.org, qui rappelle que l'initiative suggérée par le rapport Zelnik n'est « pas la première tentative de la France pour taxer les fournisseurs d'accès, ni non plus la première attaque contre Google ».

 

Pour Doug Hanchard, spécialiste des questions de législation sur Internet au sein de Zdnet.com, «l'idée est similaire à la taxation des cassettes audio et vidéo vierges durant les années 1970 et 1980». Pour lui, «la complexité de créer une telle méthode de taxation et de la faire appliquer va poser des défis de taille». Il se dit d'ailleurs certain qu'une telle idée «rencontrerait une forte résistance» si elle était proposée outre-Atlantique.

 

 

«Le gouvernement français peu ouvert à Internet»

 

Nombre de médias étrangers profitent de cette affaire pour rappeler les liens entre Nicolas Sarkozy et l'industrie culturelle. « Ils ne l'admettront sans doute jamais, mais les patrons de studios américains et les gros bonnets de la musique doivent rêver que leur pays élise un jour un président comme Nicolas Sarkozy », estime ainsi Cnet.com, l'un des plus gros portails high-tech au monde, pour qui l'idée française d'une « taxe Google », est surtout l'occasion de rappeler la croisade du chef de l'Etat contre le téléchargement illégal. Même réaction sur le site spécialisé Ars Technica, qui rappelle, citant la loi Hadopi, que «le gouvernement français n'a jamais été connu pour être très ouvert sur Internet».

 

«Peu de leaders mondiaux sont aussi agressifs dans la protection du copyright que Nicolas Sarkozy», poursuit l'article, qui ne manque pas de rappeler que le chef d'Etat français a « des liens proches avec les milieux culturels et de la musique, dont le plus proche n'est autre que son épouse ». Le Daily Telegraph va plus loin : «Ceci (le fait que Carla Sarkozy soit concernée au premier chef, NDLR) pourrait expliquer pourquoi le producteur de la Première dame française, Patrick Zelnik, a été chargé de diriger la commission à l'origine de la proposition».

 

 

Une taxe inapplicable ?

 

Le quotidien canadien Globe and Mail préfère quant à lui mettre en avant le scepticisme qui règne chez les professionnels du web quant à la faisabilité même d'une telle taxe. Il cite notamment Makr Mulligan, vice-président de l'institut américain Forrester research, qui s'interroge : «Où cela commence-t-il, où cela finit-il ? L'argument est que Google est coupable de faire baisser les revenus de la filière musicale car les gens commencent leur recherche de fichiers piratés depuis Google. Mais qu'en est-il des ordinateurs ? Car sans les ordinateurs, les gens ne pourraient pas télécharger. Et l'électricité qui sert à faire marcher ces ordinateurs?» .

 

En France, passée la première réaction, les soutiens à cette idée de taxe sont bien maigres. Sur Rue89, Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister.com et frère de la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, bien silencieuse sur cette taxe, se moque de la difficulté qu'il y aura à collecter une taxe sur des acteurs qui ne sont pas basés en France. «Ils vont peut-être envoyer des gens en hélicoptère aux Etats-Unis pour récupérer l'argent ? “Bonjour, on suspecte qu'une partie de votre audience vient de France…” On n'arrive même pas à récupérer l'argent des sites américains installés au Luxembourg ! Cette taxe serait intraçable. Si on connaît Internet, on ne peut pas y croire. »



Source : lefigaro.fr  08-01-2010




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