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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 07:00

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Le "Plan automobile" du gouvernement était attendu à la fois par les constructeurs et leurs sous-traitants mais également par tous les salariés de la filière qui savent que la mauvaise passe que traverse l’industrie automobile est très grave. Le gouvernement a, lui aussi, pris conscience de l’ampleur du problème puisque, à l'issue du conseil des ministres, c’est Jean-Marc Ayrault lui-même qui s’est exprimé. Avant que ses ministres du Redressement productif et du Travail, Arnaud Montebourg et Michel Sapin, ne détaillent mercredi 25 juillet les grandes lignes du plan d'aide à la filière automobile. Un plan qui ne résoudra pas les problèmes de PSA ni même ceux de Renault à court terme et qui ne devrait pas satisfaire les salariés d’Aulnay qui attendaient avant tout que l’on sauve leur emploi. Un plan élaboré par des technocrates, un peu doctrinaires, qui n’ont aucune compétence dans le domaine industriel et, plus grave encore, qui sont persuadés d’en avoir !..

Le renforcement du bonus écologique

La principale mesure concerne l'optimisation du système de bonus/malus écologique. Leurs montants vont être réévalués à la hausse : la prime pour les véhicules électriques passera de 5.000 euros à 7.000 euros et de 2.000 euros à 4.000 euros pour les hybrides. Par ailleurs, le dispositif va désormais bénéficier aux "véhicules thermiques faiblement polluants", dont l'achat bénéficiera d'une remise supplémentaire de "200 à 400 euros selon les cas".

Le gouvernement n'a pas alourdi les malus, qui seront donc toujours échelonnés entre 200 et 3.600 euros… pour le moment. En effet, Arnaud Montebourg a annoncé, mercredi 25 juillet en conférence de presse, que leur rééchelonnage sera discuté dans le prochain projet de loi de finances, pour 2013 donc. Un "doublement" des malus pourrait alors être décidé. Ces mesures coûteront 490 millions d'euros à l'Etat mais seront financés par l'augmentation des malus, a précisé le ministre.

C’est une bonne mesure mais qui ne concerne que 1% de la production automobile française. En effet PSA et Renault ont peu de véhicules électriques et hybrides disponibles sur le marché et ces véhicules sont, pour la plupart, des véhicules de haut de gamme donc chers. D’ailleurs Renault a annoncé le même jour que la sortie de sa Zoé électrique était repoussée à 2013. La mesure risque donc de profiter avant tout aux constructeurs qui, aujourd’hui dominent déjà le marché des hybrides notamment : Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, Nissan,..

Des "investissements d'avenir"

Les véhicules propres - qu'ils soient électriques, hybrides ou thermiques - représentent à peine plus d'1% du parc automobile français. Cet état de fait s'explique en partie par le retard, en termes de développement, des constructeurs français par rapport à leurs concurrents allemands et asiatiques. Une enveloppe de 350 millions d'euros sera donc délivrée à cet effet, via la banque publique d’investissement, la Banque européenne d’investissement et le Programme Cadre R&D de l’Union européenne.

 

Le crédit d'impôt recherche, créé sous le gouvernement Fillon, sera pérennisé et rendu mieux accessible aux PME. Le Fonds de Modernisation des Equipementiers Automobiles (FMEA) va devenir le fer de lance d’un développement des sous-traitants stratégiques : il sera prolongé et pourra investir immédiatement 260 millions d'euros pour accompagner durablement les projets des entreprises.

La mesure n’est pas critiquable dans son principe. L’industrie automobile française est en retards c’est une évidence. Mais l’enveloppe annoncée parait bien modeste au regard de l’ampleur du problème. Et puis, encore faut-il que les fonds en question soient débloqués rapidement, que les programmes de recherches soient enclenchés également rapidement. Ce n’est pas cela qui va résoudre le problème d’Aulnay !..

La compétitivité du secteur automobile renforcée

Des propositions pour la compétitivité vont être faites dans le cadre de la mission Gallois – sur le Grand emprunt – ainsi que dans la réforme du financement de la protection sociale. Objectif : renforcer la compétitivité des constructeurs français, Renault et PSA en tête. "Il s'agit pour nous de prendre de l'avance dans la compétition mondiale", a lancé le ministre du Redressement productif devant la presse.

Les équipementiers automobiles ne seront pas oubliés. "Aujourd'hui, ce sont chez les sous-traitants que les sinistres sont les plus importants", a affirmé Arnaud Montebourg, faisant allusion aux nombreux plans sociaux en préparation. La mobilisation de 150 millions d'euros par Oseo (l'organisme public de financement des PME) permettra de soutenir leur trésorerie. Ils pourront solliciter plus de 450 millions d'euros de financements dédiés à la modernisation des sites et l’investissement industriel.

Là encore l’idée est probablement bonne mais pour l’instant la mission Gallois et autres réformes du financement de la protection sociale ne sont que des mots dans la bouche des ministres qui n’ont pas l’air d’avoir ressenti l’urgence du problème. Les sous-traitants ont certes besoin de trésorerie mais ils ont avant tout besoin de commandes pour faire tourner leurs usines et employer leurs salariés. Alors peut-être que la mission Gallois donnera la solution mais cela risque bien, pour certains, d’arriver un peu trop tard !..

L'Etat donne l'exemple

Ces investissements seront accompagnés d'une importante commande publique. Près de 11.000 voitures électriques seront ainsi achetées par l'Etat et, au total, la moitié de la commande publique annuelle devra être consacrée à des véhicules propres. Ayant conscience de la faible disponibilité de bornes électriques dédiées au rechargement des moyens de transport, Arnaud Montebourg a également annoncé un vaste plan d'implantation de bornes, piloté par un émissaire qui a été désigné mercredi par le ministre du Redressement productif.

C’est bien que l’Etat donne l’exemple. Pourra-t-il le faire comme l’a annoncé assez naïvement Monsieur Montebourg alors que l’on sait bien que les appels d’offre dans le cadre de l’Europe sont soumis à des règles très strictes (des règles qui ont fait que la Police Nationale a du acheter des véhicules Ford !..)

Au passage, Arnaud Montebourg a annoncé que les réalisateurs Luc Besson et Cédric Klapisch avaient accepté de réaliser des clips publicitaires pour promouvoir l'industrie automobile "made in France".

La Corée du Sud sous surveillance

L'Etat compte également se servir des moyens que le droit européen met à sa disposition. Ainsi, le gouvernement demandera à la Commission européenne de prendre des mesures de mise sous surveillance de l'accord de libre-échange entre l'UE et la Corée du Sud. Arnaud Montebourg a en effet évoqué "la concurrence déloyale" exercée par certains constructeurs comme Kia, Daewoo et Hyundai. Ces derniers ont augmenté de 40% leurs exportations vers l'Europe depuis la signature en octobre 2010 de l'accord de libre-échange.

Encore un accord que François Hollande devra « renégocier » ! S’il y parvient ce ne sera pas pour la semaine prochaine et les Coréens du Sud continueront encore longtemps à nous envoyer leurs voitures qui d’ailleurs séduisent les acheteurs français par leur qualité et surtout par leur prix..

Des contreparties demandées à l'industrie automobile

A la sortie du Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault est allé aux devant des journalistes pour commenter le plan d'aide. Le Premier ministre a notamment insisté sur la crise que traverse Peugeot Citroën : "Les salariés ne peuvent pas être une variable d'ajustement." "On peut regretter le manque d'anticipation" de PSA et des acteurs publics, a déclaré Michel Sapin, le ministre du Travail, lors de sa conférence de presse commune avec Arnaud Montebourg.

Pour cette raison, la mise en application du plan d'aide du gouvernement s'accompagne de deux contreparties majeures : "Les efforts de la puissance publique sont conditionnés au maintien des prix hors inflation par les constructeurs automobiles et devront se traduire dans la localisation de la production de ces véhicules en France (ainsi que de leurs composants)", a ainsi expliqué le ministre du Redressement productif. En clair, la gamme des prix de Renault et PSA ne devra pas bouger au motif de plans d'économies et l'argent public doit permettre le maintien des usines, pourtant menacées par le contexte de crise. A commencer par celle de PSA à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Je ne sais pas très bien comment peuvent s’appliquer de telles closes. Qui peut dire aujourd’hui que telle voiture, de telle marque, ainsi que ses composants, est fabriquée en France ? Quel contrat ont signé les deux constructeurs Français qui les engagent à ne pas fermer d’usine en cas de difficulté… D’ailleurs même à gauche ces contreparties ne semblent pas très sérieuses. Noël Mamère a expliqué que ce plan était très incomplet. Quant aux Parti Communiste il a regretté qu’il ne contienne pas une loi interdisant les « licenciements boursiers » !..

 

 

 

 

 

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