L'hebdomadaire britannique et très libéral « The Economist » évoque dans son édition de cette semaine la nouvelle "bombe à retardement" de l'économie européenne : la France. Jean-Marc Ayrault a critiqué l'"outrance" du magazine.
Et de trois! L'hebdomadaire britannique et très libéral « The Economist » publie une Une critiquant la France (photo). Dépeint dans "le déni" en mars dernier, en pleine présidentielle, l'Hexagone a encore été critiqué pour son "dangereux monsieur Hollande". Cette semaine, le magazine estime en couverture de son numéro du 17 novembre que la France est une "bombe à retardement au cœur de l'Europe". La couverture représente des baguettes de pain comme des bâtons de dynamite dont la mèche brûlerait.
Selon le journal, "la France pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne", et "la crise pourrait frapper dès l'an prochain". « The Economist » est particulièrement virulent à l'encontre du nouveau président, François Hollande, et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, tous deux socialistes. "Ni monsieur Hollande ni monsieur Ayrault ne semblent être le genre de leader suffisamment courageux, capable d'imposer des réformes à l'encontre d'une opposition généralisée", explique-t-il dans un communiqué. Si « The Economist » reconnaît que "le gouvernement a semblé devenir plus réaliste sur la gravité de la situation et comprendre la nécessité de réforme", notamment en faveur de la compétitivité, il n'en démord pas: "On peut craindre que ces récents changements d'orientation soient trop tardifs et insuffisants".
Ayrault dénonce l'"outrance" du magazine
Du coup, même si les marchés ont été "indulgents" jusqu'ici, "tôt ou tard" le vent va tourner, estime-t-il. D'autant que, dans le même temps, Espagne, Italie et Grèce ont mis en place "de substantielles et douloureuses réformes structurelles". Les griefs cités par « The Economist » sont nombreux: économie stagnante, chômage élevé, déficit commercial abyssal, poids de l'Etat "démesuré" et "un climat des affaires qui s'est détérioré", notamment avec les hausses d'impôts décidées par le président Hollande. Qui plus est, selon le journal, "l'élite et les électeurs ne sont pas prêts à de nouveaux transferts de souveraineté" au niveau européen.
Bref, tout va mal en France. De quoi déplaire fortement à Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre a dénoncé jeudi "l'outrance" de l'hebdomadaire. Interrogé sur i-télé sur cette une, il a répondu : "Vous parlez d'un journal et l'outrance pour faire vendre du papier, je vous le dis, n'impressionne pas du tout la France."
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