Nouvelle réunion des dirigeants 20 plus grandes économies de la planète ce week end à Toronto. Au menu du G20: le difficile équilibre entre le soutien à la reprise économique et l'équilibre des finances publiques.

Le financier George Soros n'y est pas allé par quatre chemins. Mais sa pensée traduit quelques parts l'inquiétude des marchés vis-à-vis de l'austérité allemande. "La politique allemande est un danger pour l'Europe, elle pourrait détruire le projet européen!", a expliqué l'investisseur dans une interview jeudi 24 juin au journal allemand Die Zeit, alors qu'un nouveau sommet du G20 doit se tenir ce week end à Toronto. Les dirigeants du G8 et ceux des pays émergents aborderont forcément le difficile équilibre à trouver entre soutien à la reprise économique et équilibre des finances publiques, avec, sûrement, en tête le cas allemand.

Selon George Soros, l'Allemagne "pousse en ce moment ses voisins dans la déflation, créant la menace d'une longue phase de stagnation, conduisant au nationalisme, à des troubles sociaux et à la xénophobie. Ceci met la démocratie en danger!". Tout le monde n'est peut-être pas aussi excessif et ne voit pas le retour du spectre des années 30 dans la politique de rigueur d'Angela Merkel que Soros. Mais son inquiétude est partagée par la Réserve Fédérale et la Maison blanche, qui se sont inquiétés ces derniers jours des dangers que font peser les plans d'austérité européens sur la reprise mondiale.

"Stratégies de sortie de crise"

En fait, les Etats-Unis, confrontés à un chômage élevé, privilégient la poursuite des plans de relance par peur de voir la reprise capoter. Les Européens, rangés derrière l'Allemagne, font de la lutte contre les déficits une priorité. Pour la France, le sommet doit "permettre de délivrer un message sur les stratégies économiques et la volonté de poursuivre les travaux engagés et les décisions déjà prises en matière de régulation" lors des précédents sommets. "A Londres, on s'était engagé à relancer les économies et à Pittsburgh, à ne pas retirer trop vite les stimulus budgétaires et monétaires. A Toronto, il s'agit de définir plus précisément les stratégies de sortie de crise qui doivent nous permettre de consolider une reprise soutenable tout en veillant au rétablissement des finances publiques là où elles ont souffert de la crise", déclare-t-on à l'Elysée.

Ces sensibilités opposées se retrouvent dans une première version d'un projet de communiqué établi avant le sommet qui met en garde contre toute "complaisance" vis-à-vis d'une reprise jugée "irrégulière et fragile" tout en s'inquiétant de la situation budgétaire de plusieurs pays. Le texte voit dans ces derniers une source de volatilité sur les marchés ainsi qu'un risque pour la reprise et les perspectives de croissance à long terme.

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