Dans une interview au Parisien, Dominique de Villepin revient sur les élections régionales de mars prochain. L'UMP possède des candidats de "grande qualité". Mais pour sortir de cette période de crise, l'ancien Premier ministre estime aussi qu'il faut "un Premier ministre et un gouvernement plus forts".

Pour Dominique de Villepin, les prochaines élections régionales laisseront place à une "période qui marquera une nouvelle impulsion politique". Du moins, il l'espère. Dans une interview accordée au Parisien daté de dimanche, l'ancien Premier ministre – relaxé fin janvier dans l'affaire Clearstream* – explique sa vision des choses. Sur les chances de l'UMP de remporter un succès électoral, Dominique de Villepin estime que, même si la période est "difficile pour la majorité", le scrutin reste avant tout régional et non national. "Il faut donc accorder la priorité à cet enjeu", ajoute-t-il, assurant que les candidats sont "de grande qualité", à l'image de Bruno Le Maire en Haute-Normandie et de Valérie Pécresse en Ile-de-France.

Mais la présence de ces personnalités politiques, respectivement ministre de l'Agriculture et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, pose inéluctablement la question du cumul des mandats. "Dans une telle période de crise, on doit concentrer son énergie et ne pas donner le sentiment de courir plusieurs lièvres à la fois", considère Dominique de Villepin, qui ne cache pas qu'il "sera fidèle à [son] engagement politique" au moment de déposer son bulletin dans l'urne en mars prochain.

"Il ne suffit pas d'avoir un président actif"

Qui dit période de crise, dit aussi, à ses yeux, gouvernement d'exception. C'est-à-dire une majorité capable de tirer les leçons des régionales et de "se concentrer sur les grandes priorités de l'action", à savoir "l'emploi, la compétitivité et la lutte contre le déficit et l'endettement". Pour Dominique de Villepin, la France a effectivement besoin d'un "Premier ministre et d'un gouvernement plus forts", ajoutant qu'il "ne suffit pas d'avoir un président actif". Une manière de discréditer à demi-mot l'action de son principal adversaire politique, Nicolas Sarkozy, qui était également partie civile dans le procès Clearstream. Prié de dire s'il faut ou non changer de Premier ministre et remplacer François Fillon, Dominique de Villepin répond ne pas vouloir "personnaliser le débat".

Mais l'ancien ministre des Affaires étrangères le sait. Pour rassembler la droite, il faudra oublier les différends internes. "L'exigence de rassemblement suppose des gestes forts, de laisser de côté les querelles personnelles et privilégier l'intérêt général sur l'ensemble des sujets", déclare l'ancien Premier ministre au Parisien. Avant d'ajouter: "Ne réduisons pas la vie politique à des questions de personnes".

Interrogé sur les moyens dont il dispose pour mener à bien une campagne présidentielle en 2012 – le club Villepin a été créé en juillet 2009 et regroupe désormais 6.000 membres – l'ancien Premier ministre se veut clair. "C'est sans doute rassurant pour certains de se dire qu'il faut beaucoup, beaucoup d'argent et un très grand parti pour faire de la politique en France. Je n'en suis moi-même pas du tout convaincu", conclut celui qui considère que "lorsqu'on a quelque chose à dire, on se fait entendre".

* Après l'annonce de la relaxe de Dominique de Villepin, le parquet, par la voix du procureur Jean-Claude Marin, décide de faire appel le 29 janvier dernier. Un nouveau procès Clearstream devrait donc se tenir en 2011.

 

Source : lejdd.fr  23-02-2010



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