Selon les informations publiées par le "Journal du Dimanche", plusieurs institutions financières sont mobilisées depuis quelques jours pour éviter une entrée de Bernard Tapie dans le capital du Club Med. Des intermédiaires proches de l'homme d'affaires ont laissé filtrer la semaine dernière un intérêt pour le groupe de tourisme alors que plusieurs de ses actionnaires ont fait connaître leur intention de vendre. Ainsi le groupe Accor (6%) ou Richelieu Finance (environ 11%) seraient vendeurs de leur participation.
L'indiscrétion sur les intentions prêtées à Bernard Tapie a provoqué cette mobilisation, d'autant que le capital du Club n'est pas protégé. Mais une évolution de l'actionnariat du Club Méditerranée ne laisserait pas indifférent son premier actionnaire actuel, la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc (10,74%), ni la Caisse des dépôts, naguère grand actionnaire du Club. Les deux institutions pourraient suivre une augmentation de capital.
On sait que l'ancien propriétaire d'Adidas vient de régler la fin de son conflit avec l'Etat et le CDR. D'après l'hebdomadaire Le Point de cette semaine, l'ancien ministre de la Ville disposerait de 85 à 150 millions d'euros de liquidités. Sa force de frappe pourrait être supérieure s'il s'associait à des fonds d'investissement. Il s'explique dans l'hebdomadaire sur ses projets: "Avec mon fils Laurent et plusieurs fonds d'investissement, je vais prendre des participations dans des entreprises pour aider leurs dirigeants à les développer. Trois ou quatre sociétés de très haut niveau sont dans la cible." Interrogé sur les secteurs envisagés, Bernard Tapie répondait: "Là où ma présence peut être une plus-value: la communication, le sport, le divertissement."
"Une vingtaine de cibles"
Bernard Tapie nous a indiqué vendredi soir qu'il n'avait "pas de projet à court terme sur le Club Med": "ça fait partie des boîtes que j'aime beaucoup. Je connais bien le concept, j'y suis allé souvent. Mais on n'a pas beaucoup de visibilité sur le groupe." Bernard Tapie reconnaît qu'il regarde "une vingtaine" de cibles, en particulier des entreprises sous LBO (rachat par endettement). De son côté, le président du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, nous a fait savoir qu'il ne souhaitait faire aucun commentaire.
Le Club Med, qui représente une marque très forte, est actuellement valorisé en Bourse pour 230 millions d'euros, soit la moitié de ses actifs immobiliers. Même s'il semble qu'aucune démarche n'ait été engagée, ni qu'aucun mouvement n'ait été observé sur le capital du groupe, le titre a connu la dixième plus forte hausse de la séance d'hier (plus de 6%).
Source : jdd.fr 225-04-2009.