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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 07:42




Le plan de relance de Barack Obama, qui pourrait atteindre 6 % du PIB des États-Unis, est guetté par le monde entier.

Jamais un programme de dépenses publiques n'avait été tant attendu à travers le monde. Et ceci pour au moins deux raisons :

1/ Le Plan Paulson, du nom de l'actuel secrétaire au Trésor, voté au forceps par le Congrès en octobre dernier, suscite les plus vives polémiques aux Etats-Unis. Rappelons que ce plan, d'un montant de 700 Milliards de dollars (soit à peu près le PIB néerlandais), devait initialement servir à racheter les actifs "pourris" des banques américaines, éviter l'effondrement du système après la faillite de l'empire Lehmann Brothers, et assainir les marchés financiers. Quelques semaines après l'adoption de son plan, le Secrétaire au trésor américain a changé d'objectifs : au lieu de racheter les placements dévalués, il a expliqué qu'il valait mieux utiliser les fonds pour investir au capital des banques en difficulté. Ce qui a été fait. La moitié de l'argent, soit 350 milliards de dollars, a été dépensé.On a même vu des sociétés se transformer subitement en banques pour bénéficier du plan : Général Motors en est le plus bel exemple. Le problème aujourd'hui est de savoir où est passé l'argent, à quoi a-t-il servi ? Car les banques ne souhaitent pas dévoiler le détail de ce qu'elles ont fait avec les aides qui leur ont été accordées. D'où la grogne des parlementaires qui préparent un texte pour contraindre les banques à plus de transparence. D'autant que l'autre moitié du plan Paulson doit être débloqué avant le 20 janvier, date de la prise de fonction de Barack Obama.
Ce qui est sur aujourd'hui c'est que cette énorme somme injectée dans l'économie américaine ne servira pas de programme de relance.

2/ Tenter d'éviter la dépression, aux Etats-Unis et dans le reste du monde :
Le vrai plan de relance,
que Barack Obama devrait dévoiler immédiatement après le 20 janvier, jour de son investiture à la Maison-Blanche, est guetté par les capitales, de Londres à Pékin en passant par Moscou. Sa simple évocation suffit à faire bondir les Bourses. La nouvelle Administration américaine a conscience des enjeux : non seulement sauver les États-Unis de la dépression, mais aussi éviter une forte récession mondiale, annonciatrice, d'après l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de 20 millions de chômeurs de plus à travers la planète.

Barack Obama, d'après son entourage, envisagerait de soumettre au Congrès une enveloppe budgétaire s'élevant à 850 milliards de dollars sur deux ans. Un tel montant de dépenses publiques, équivalent à 6 % du produit intérieur brut (PIB) américain, est inédit depuis le New Deal de Franklin Roosevelt dans les années 1930.

En reconstruisant les routes, les ponts et les écoles, en transportant l'Internet à haut débit dans les coins les plus reculés du Middle West, comme Roosevelt l'avait fait avec l'électricité, ou en équipant les bâtiments publics de matériaux économes en énergie, l'équipe d'Obama espère sauver 3 millions d'emplois. Les postes créés ne redonneront peut-être pas un travail aux traders de Wall Street, mais ils seront une aubaine pour les ouvriers du bâtiment, les ingénieurs ou les chômeurs des usines automobiles de Detroit.

 

Force d'attraction du dollar

 

Malgré un déficit public important, les États-Unis peuvent s'offrir cette dépense. La force d'attraction du dollar, monnaie de réserve mondiale, et la faiblesse des taux d'intérêt créent des conditions si idéales pour la relance que l'Oncle Sam pourrait dépenser plus encore, disent les économistes. Mais le successeur de George Bush ne veut pas franchir le seuil psychologique de 1 000 milliards de dollars de relance, pour ne pas effrayer les investisseurs étrangers.

Aussi ambitieux soit-il, le plan américain ne suffira pas à remettre en selle l'économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la relance doit être planétaire et représenter au moins 2 % du PIB mondial, soit 1 200 milliards de dollars sur un an. À lui seul, le plan américain couvre déjà 1,4 % du PIB mondial. Si l'on additionne les promesses des plus grands pays, on atteint sans peine 1 800 milliards de dollars de dépenses publiques d'ici à 2010. En y ajoutant les efforts de la Russie, de l'Inde ou de l'Australie, le seuil des 2 000 milliards de dollars de dépenses pourrait être franchi d'ici à 2010.

En dehors des États-Unis, c'est l'Asie qui prévoit les relances les plus massives. La Chine a prévu 586 milliards de dollars de dépenses supplémentaires, soit 14 % de son PIB, pour compenser la chute de ses exportations. Le Japon a lui aussi pris des mesures radicales. Tokyo a aligné ses taux d'intérêt sur ceux, devenus nuls, de la banque centrale américaine (Fed) et a lancé un programme de dépenses publiques évalué à 5 % du PIB.

 

L'Europe est la plus timorée

 

Dans ce New Deal planétaire, c'est l'Europe qui apparaît toujours la plus timorée. L'Union européennes'est engagée à consacrer 1,5 % de son PIB, soit 200 milliards d'euros, à sa relance. Dans le détail, le compte n'y est pas encore. À l'exception de l'Espagne ou de la Grande-Bretagne, qui n'hésitent pas à aider directement les ménages les plus endettés, les Européens rechignent aux dépenses nouvelles. Ils préfèrent, à l'instar de la France, accélérer des projets d'investissements prévus de longue date. Résultat : la relance européenne n'excéderait pas 0,6 % du PIB en 2009, ont calculé les chercheurs de l'institut bruxellois Bruegel.

L'Allemagne est la cible des critiques, pour n'avoir alloué que 32 milliards d'euros, soit 1,2 % de son PIB, à soutenir son économie, alors qu'elle a suffisamment de marge budgétaire pour dépenser le double. Berlin a promis une nouvelle enveloppe de 25 milliards d'euros en janvier.

Sur le Vieux Continent, la «course aux milliards» ne va pas de soi. Si la zone euro s'est imposé des règles strictes en matière de dépenses publiques et de dette, ce n'est pas par dogmatisme, mais par réalisme. L'euro n'a que dix ans. Construction récente, la zone euro ne bénéficie ni des confortables réserves de changes de l'Asie, ni des privilèges monétaires des États-Unis, qui peuvent financer leurs déficits par la planche à billets sans voir leur monnaie s'effondrer.

La prudence de l'Europe lui est imposée par la nécessité de défendre sa monnaie unique, jusqu'ici sa meilleure arme anticrise. Avec le risque d'apparaître, une fois n'est pas coutume, comme le passager clandestin de la relance mondiale.



Source : Le Figaro.fr  I02-01-2009 I

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