Au moment ou démarre le projet Bugatti « type 57 », au début de l’année 1932, c’est le fils d’Etore Bugatti, Jean qui dirige l’équipe de designers de la firme. Il vient d’avoir 23 ans et débute dans le métier mais il a de qui tenir.
La Société Bugatti n’est pas au mieux. Les modèles très luxueux, mais très chers, tels que la type 41 Royale ou la type 50 n’ont pas été de grands succès commerciaux. Il a donc été décidé d’une part de construire plusieurs modèles différents sur la base d’un châssis commun, ensuite de réduire les dimensions du véhicule comme celles du moteur. Les premiers prototypes du type 57 sont équipés d’un moteur 8 cylindres en ligne de 2,8 litres de cylindrée ; moitié moins que le type 50 précédent. Les modèles de production recevront finalement un moteur de 3 257 cc de cylindrée développant 135 cv à 4500 t/mn dans sa version « aspiration naturelle »
Quatre modèles de carrosserie sont alors développés sur la base du châssis type 57 : 4 places, deux portes « Ventoux », 4 portes « Galibier », le 2 portes convertible « Stelvio » et le 2 places coupé « Atalante ». Comme à son habitude c’est l’équipe de style interne à l’entreprise qui dessinera presque toutes les variantes de carrosseries. Seul le modèle Stelvio est confié au carrossier français Gangloff.
En 1936 une version plus sportive du châssis type 57 est lancée la version « S » comme surbaissée qui s’accompagne d’une réduction de l’empattement de 320 mm. Pour compléter l’aspect sportif du châssis type 57 on y installe un moteur plus puissant, la puissance maximum passant de 130 à 170 cv à 5500 t/mn. Enfin l’adjonction d’un « supercharger » sur les modèles type 57 SC fait grimper la puissance à 210 cv à 5 500 t/mn. Le coupé 57 SC « Atlantic » est le travail personnel de jean Bugatti. Ce sera le modèle le plus original mais aussi le plus cher de la gamme. L’aérodynamique et la réduction de poids ont été beaucoup travaillés pour encore améliorer les performances. La voiture fait 963 kg et elle atteint alors la vitesse de pointe de 210 km/h.
La production du modèle S sera assez éphémère mais les modèles types 57 standard et les types 57C seront produits jusqu’au début de la seconde guerre mondiale.
Au total ce sont 546 exemplaires du modèle Type 57 et 96 modèles Type 57C qui seront fabriqués par la firme Bugatti.
Comme la plupart des Bugatti, peu d’exemplaires sont fabriqués pour chacun des modèles. Ils sont réalisés à la main et de ce fait ne sont pas tous identiques car les clients ont parfois des exigences..Le coupé « Atalante » qui était la version la plus « commune » des Bugatti 57 S fut fabriqué en 41 exemplaires entre 1936 et 1938.
Le modèle présenté ici (noir et jaune n° châssis 57592) est l’un des derniers coupés de style Atalante fabriqué. Il a été terminé en février 1938 et livré à Londres au Dr Stott. Il va passer quasiment toute sa vie en Angleterre dans les mains du même propriétaire. Contrairement a beaucoup d’autres châssis 57 S qui furent transformés en 57 SC celui-ci a conservé son moteur à aspiration naturelle.
Très bien restauré il fut présenté par son propriétaire actuel au Concorso d’Eleganza Villa d’Este de 2009 ou il remporta le « Tropheo Auto & Design » qui récompense la voiture au design le plus réussi.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)