Lundi 13 Mars 2023 - Réforme des retraites : après le vote du Sénat, une nouvelle semaine décisive
Le projet de loi continue son chemin législatif. Après dix jours de discussion, et malgré l'obstruction parlementaire de la gauche, le Sénat a voté la réforme des retraites, le 11 juillet dernier. Pour le camp Macron, le plus dur commence. Et la semaine s'annonce pour le moins chargée.
Le 15 mars, arrivée du texte en CMP
Prévue ce mercredi, la commission mixte paritaire (CMP) réunit sept députés et sept sénateurs qui se réuniront avec pour objectif de trouver un accord sur le projet de loi et aboutir à l'écriture d'un texte commun. De toutes les sensibilités, les parlementaires sont proportionnellement représentés en fonction de leur poids politique dans chaque Chambre.
Le 16 mars, arrivée à l'Assemblée
Si la CMP est conclusive, le texte fera son retour au Sénat qui le validera, jeudi matin. Avant de finir, dans l'après-midi, à partir de 15 heures, à l'Assemblée nationale. Aura alors lieu le vote définitif. Un vote encore incertain : la majorité pourra-t-elle compter sur le soutien des députés Les Républicains ? Et même, sur celui de son propre camp qui connaît quelques dissonances, à l'heure où chaque vote compte ? Élisabeth Borne aura-t-elle recours au 49.3 ? «Je ne veux pas me placer dans cette optique», appuyait la première ministre, la semaine dernière. «Notre objectif, c'est de se passer du 49.3. On nous a tjs dit qu'on ne saurait pas réunir des majorités sur les textes, et pour le moment tous nos textes ont été votés», a déclaré sur RMC ce 13 mars, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Lundi 13 Mars 2023 - Corse: nouvelle circulaire pour mieux lutter contre la «menace constante» du crime organisé
La Corse est la région de France métropolitaine qui recense le plus haut taux d'homicides.
La lutte contre le crime organisé en Corse doit «encore être intensifiée», diagnostique une circulaire du ministère de la Justice publiée lundi, qui vise à mieux combattre règlements de comptes, trafic d'armes et blanchiment sur l'île, cible d'une «stratégie d'emprise».
«Les phénomènes criminels en action représentent une menace constante sur l'équilibre de la vie politique et économique de l'île», explique le texte, signé par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, pour justifier ce «traitement judiciaire adapté» à la Corse.
Plus fort taux d'homicides
Cette «circulaire relative à la politique pénale territoriale pour la Corse», présentée par le ministre lundi dans un entretien à Corse-Matin, réaffirme la «pertinence» des priorités fixées il y a plus de dix ans dans la circulaire publiée par Christiane Taubira en novembre 2012. Mais elle demande plusieurs inflexions, alors que le niveau des règlements de comptes, notamment, reste «particulièrement préoccupant».
La Corse est la région de France métropolitaine qui recense le plus haut taux d'homicides, à 0,38 pour 10.000 habitants en 2021 - plus du double de la moyenne nationale. De 2005 à novembre 2022, selon le ministère de l'Intérieur, 177 assassinats ou tentatives d'assassinats ont été classifiés comme règlement de comptes soupçonné ou avéré sur l'île.
En matière de règlements de comptes et d'extorsions, pour enrichir les procédures judiciaires, la circulaire demande «de développer le recours au renseignement criminel», «d'encourager le recours aux dispositifs protecteurs» des témoins ou d'intensifier les échanges« d'informations entre le parquet JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille, qui traite des dossiers de délinquance organisée, et les parquets de Corse. Concernant «la prolifération des armes de toutes catégories en Corse», une «préoccupation majeure», le texte encourage les procureurs à requérir «plus largement» la confiscation des armes, même détenues légalement, «par des personnes faisant l'objet de procédures judiciaires».
La circulaire appelle aussi à faire de la lutte contre les trafics de stupéfiants «un axe majeur», alors qu'ils «se sont considérablement accrus et généralisés en Corse». Elle invite les parquets à «mettre le plus souvent possible les trafiquants à distance de leurs territoires afin d'enrayer les stratégies d'emprise observées». La Chancellerie souhaite enfin «renforcer la lutte contre le blanchiment» et «lutter plus efficacement contre la corruption», avec en particulier «la poursuite de la politique volontariste et ambitieuse de saisies et confiscations des avoirs criminels».
Lundi 13 Mars 2023 - Macron enclenche le compte à rebours vers les Jeux olympiques
Le 26 juillet 2024, à 20 h 24 pile, une centaine de bateaux chargés des délégations d’athlètes s’élancera du pont d’Austerlitz jusqu’à la tour Eiffel (ici, le 13 septembre 2017, après l’annonce de l’attribution des JO de 2024 à la France). CHRISTOPHE SIMON/AFP
À 500 jours du début des JO de Paris, le chef de l’État va faire ce mardi le point sur l’avancée des travaux et convoquer l’ensemble des organisateurs et des partenaires, privés et publics.
Visite de chantier à l’Élysée. À 500 jours de l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Paris 2024, Emmanuel Macron convoque, mardi, l’ensemble des organisateurs et des partenaires, privés et publics, pour faire le point sur l’avancée des travaux. «Le compte à rebours jusqu’aux JO arrive à hauteur d’homme, explique un proche du chef de l’État. L’événement se rapproche et l’agenda va peu à peu se mettre aux couleurs des JO.»
Cela commence donc mardi, à l’Élysée, avec d’abord un déjeuner avec les responsables des entreprises partenaires des Jeux pour faire le point sur le financement. Une rencontre également avec le président du comité d’organisation, Tony Estanguet. Ensuite un entretien avec le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly. Enfin, un discours à la préfecture d’Île-de-France et une rencontre avec les quelque 500 fonctionnaires de la région mobilisés sur l’événement. Le lendemain, le chef de l’État organisera un «point de suivi du dossier» en Conseil des ministres pour mobiliser l’exécutif.
Lundi 13 Mars 2023 - Réformes des retraites : Marine Le Pen juge « délirant » le recours possible au 49-3
« Délirant » mais inévitable. Lors d'une conférence de presse, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a critiqué la possibilité de recourir au 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites.
Le recours à l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites à l'Assemblée serait "délirant", mais il sera peut-être inévitable pour le gouvernement, a estimé lundi la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen.
"Moi ça me paraîtrait délirant", a dit Mme Le Pen, estimant que "l'utilisation du 47.1 (qui a limité les temps de débats législatifs, ndlr) puis du 49.3, c'est faire une démonstration tellement flagrante de l'échec de ce gouvernement que je ne suis pas sûre qu'ils aillent jusque-là".
"Mais je ne suis pas sûre non plus qu'ils aient la possibilité d'y échapper", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à l'Assemblée, en référence aux doutes sur la capacité du gouvernement à obtenir une majorité au Palais Bourbon.
À lire aussi Des tensions lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris
"Si le gouvernement utilise le 49.3, nous déposerons une motion de censure, et nous voterons d'ailleurs l'intégralité des motions de censure qui pourraient être déposées", a assuré l'ex-candidate à l'élection présidentielle.
Et "s'il y a des motions de censure transpartisanes qui sont déposées, nous voterons la motion de censure transpartisane, quitte à retirer la nôtre d'ailleurs", a-t-elle ajouté, preuve selon elle que le RN n'a pas "un état d'esprit sectaire".
A la merci des votes des députés LR
Après l'adoption de la réforme des retraites durant le week-end par le Sénat, des députés et sénateurs doivent négocier en commission mixte paritaire mercredi un texte commun. S'ils y parviennent, ce compromis sera soumis jeudi à un vote dans les deux chambres.
Mais à l'Assemblée, sans majorité absolue, l'exécutif est à la merci des votes des députés LR, dont certains laissent planer le doute sur leurs intentions.
D'où l'hypothèse de plus en plus évoquée d'un recours au 49.3, qui permettrait de faire passer le texte sans vote, sauf adoption d'une motion de censure. Le gouvernement assure toutefois qu'il n'a pour l'heure pas l'intention d'utiliser cette procédure décriée.
Lundi 13 Mars 2023 - La faillite de banques américaines provoque l'inquiétude des marchés
Les Bourses européennes baissent fortement lundi, gagnées de nouveau par les inquiétudes sur les risques de contagion dans le secteur bancaire mondial après des faillites aux Etats-Unis ces derniers jours. Les places européennes ont ouvert proches de l'équilibre après l'annonce de mesures exceptionnelles des marchés américains mais ont ensuite décroché: Paris reculait de 2,33%, Francfort de 2,41%, après avoir perdu plus de 3%, et Londres de 2,01% vers 09H50 GMT (10H50 à Paris). Milan chutait même de 4,18%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 1,11% mais Shanghai a gagné 1,20% et Hong Kong 1,95%. "On avait oublié à quel point le système bancaire repose sur la confiance", confie à l'AFP Lionel Melka, associé de Swann Capital. La confiance dans les banques régionales américaines semble brisée après trois faillites ces derniers jours, dont celle de la Silicon Valley Bank. "Seules les grandes banques paraissent sûres", poursuit-il.
Les autorités américaines ont pris plusieurs mesures durant le week-end pour tenter d'endiguer la défiance dans le système bancaire américain et d'éviter des retraits massifs des dépôts pouvant fragiliser encore plus ces établissements.
Parmi les mesures annoncées dimanche, les autorités vont notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB). La Réserve fédérale américaine (Fed) s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
"Ce n'est pas un sauvetage fédéral mais cela apporte des garanties" afin de permettre "de trouver des repreneurs rapidement", explique Alexandre Baradez, analyste d'IG. Il souligne l'existence d'"une phase de stress" sur les marchés même si la situation reste, selon lui, éloignée de 2007.
Nouvelles séance rouge vif pour les banques
Au supplice vendredi, les banques européennes chutaient de nouveau lundi, avec un mouvement encore plus marqué pour les banques perçues comme moins solides: Crédit Suisse 9,90% a touché un nouveau point bas historique et Commerzbank a chuté de 12% tandis que BNP Paribas lâchait 5,29% et Société Générale 5%.
HSBC, qui perdait 3,58%, a annoncé lundi matin racheter la branche britannique de Silicon Valley Bank pour une livre, ce qui permet aux clients d'"accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement".
Nouvelle donne pour la Fed ?
Cette crise dans le secteur bancaire "change la donne sur les attentes de la Fed", souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Les hausses brutales des taux d'intérêt depuis un an afin de lutter contre l'inflation ont participé à fragiliser les banques et à ralentir l'activité économique.
Les derniers évènements pourraient convaincre les banquiers centraux américains de ralentir la cadence lors de leur prochaine réunion les 21 et 22 mars. Alors que les investisseurs envisageaient en majorité un retour à une forte hausse des taux directeurs, de 0,5 point de pourcentage, cette option semble désormais écartée.
Les taux souverains chutaient sur le marché obligataire lundi. Le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans américain était de 3,50%, contre 3,70 vendredi à la clôture tandis que le taux allemand à même échéance se négociait à 2,21% contre 2,50% vendredi à la clôture. Le dollar reculait face aux autres monnaies: l'euro reprenait 0,27% à 1,0672 dollar et la livre 0,45% à 1,2085 dollars vers 09H45 GMT. Le bitcoin rebondissait de 2,43% à 22.010 dollars, effaçant une bonne partie des pertes qui avaient suivi l'annonce des difficultés de SVB.
Entrée plein gaz pour Adnoc
L'action de la compagnie gazière émiratie Adnoc Gas a bondi de 25% lors des premiers échanges pour son entrée en Bourse à Abou Dhabi. L'opération lui a permis de lever plus de 2,3 milliards d'euros pour la mise en circulation de seulement 5% de son capital. Par ailleurs, le géant pétrolier saoudien Aramco (+0,46%) a annoncé dimanche des bénéfices records en 2022, à hauteur de 161,1 milliards de dollars, grâce à l'envolée des cours du brut.
Les cours du pétrole reculaient: le baril de Brent valait 81,24 dollars (-1,99%) et le WTI américain 75,15 dollars (-1,86%) vers 09H35 GMT.
Lundi 13 Mars 2023 - Grève des éboueurs à Paris : Rachida Dati réclame un « service minimum pour le ramassage des ordures »
La maire du 7e arrondissement, Rachida Dati a réclamé l’instauration d’un « service minimum » via des entreprises d’insertion pour désengorger les trottoirs de Paris.
Les poubelles s’entassent dans la Ville Lumière à la suite d’une grève d’une partie des éboueurs de Paris. Plus de 5 000 tonnes de déchets jonchent les trottoirs et posent de sérieuses questions d’insalubrité pour une partie des arrondissements.
Bien que le 7e arrondissement de Paris ne soit pas directement touché, Rachida Dati réclame « la mise en place d’un service minimum pour le ramassage des ordures », afin « d’éviter tout risque sanitaire », indique BFMTV.
Pour Rachida Dati, l’État doit reprendre en main la gestion de la Ville de Paris
En effet, la situation est devenue invivable pour une dizaine d’arrondissements parisiens - 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements - qui subissent de plein fouet cette invasion de déchets. Et ce, en cause d’une grève de la part des éboueurs parisiens. Les autres arrondissements, dont le 7e, sont gérés eux, par des prestataires privés qui fonctionnent, mais au ralenti.
Vers une réorganisation des services de propreté
Rachida Dati - qui ne perd pas de vue l’élection municipale de 2026 - assure qu’elle souhaite « mettre en place une réorganisation totale des services de propreté parisiens », dès le début de sa mandature si elle est élue. Cette réorganisation devrait notamment passer par « des entreprises d’insertion qui permettent d’être réactif », indique l’ancienne garde des Sceaux. Le maire LR du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard, a également indiqué être favorable au fait d’instaurer un service minimum dans la ville de Paris.
Ce service minimum est par ailleurs déjà en vigueur dans certaines agglomérations de France, notamment celle de Sophia-Antipolis où un tiers des effectifs des agents de collecte se chargent de désengorger les poubelles d’Antibes, Golfe-Juan Vallauris, Biot, ou encore Valbonne.
Lundi 13 Mars 2023 - Retraites : les écologistes déposent une proposition de loi pour supprimer le 49-3
Supprimer l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. C'est l'objectif de la proposition de loi (PPL) déposée par le député écologiste Jérémie Iordanoff - et cosignée par tous les élus EELV de la Chambre Basse. Alors que le projet de loi de réforme des retraites a été adopté samedi soir au Sénat et qu'il reviendra jeudi après-midi à l'Assemblée nationale, nombre d'élus de l'opposition redoutent l'utilisation par le gouvernement de cette disposition constitutionnelle permettant à l'exécutif de «passer en force» au Palais Bourbon sans qu'il n'y ait de vote des députés.
Le dépôt de cette PPL - qui ne sera pour l'instant pas débattue, n'ayant pas été inscrite à l'ordre du jour - a donc pour but de «faire monter la pression sur le gouvernement» avant une potentielle utilisation de cette disposition constitutionnelle jeudi prochain, explique Jérémie Iordanoff. Et d'obliger l'ensemble des parlementaires à se positionner sur ce sujet. «Avec le 49-3, le gouvernement légifère à la place du législateur…
Lundi 13 Mars 2023 - Accord céréalier: la Russie favorable à sa prolongation pour seulement «60 jours»
Cet accord permet la poursuite des exportations de céréales depuis les ports ukrainiens de la mer Noire via des couloirs de navigation démilitarisés.
La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU.
«La partie russe (...) ne s'oppose pas à une nouvelle prolongation de l'initiative de la mer Noire après l'expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, dans une déclaration écrite envoyée aux médias à l'issue de la réunion.
Lundi 13 Mars 2023 - Guerre en Ukraine : la Russie «doit mettre fin aux déportations» d'orphelins, dénonce HRW
L'ONG a dénoncé les conséquences «dévastatrices» de l'invasion russe sur les orphelins et les enfants placés ukrainiens, dont des «milliers» ont été «transférés de force» vers la Russie ou des territoires sous occupation russe.
«Violents combats» pour le centre de Bakhmout
Les forces ukrainiennes et russes ont dit lundi se livrer à «de violents combats» pour le centre de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, et dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes. Cette ville est devenue un symbole de la résistance acharnée de l'Ukraine face au Kremlin, et Kiev espère y épuiser les forces ennemies pour pouvoir être en position de lancer une vaste contre-offensive. «Des détachements d'assaut (du groupe paramilitaire russe) Wagner attaquent depuis plusieurs directions en tentant de percer la défense de nos troupes et d'avancer vers les quartiers centraux», a indiqué dans la matinée le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandr Syrsky cité par le centre de presse de l'armée.
«Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats, plus il y a d'artillerie», lui a fait écho Evguéni Prigojine, patron de Wagner dont les hommes sont en première ligne des combats pour Bakhmout. Le général Syrsky a assuré que les troupes ukrainiennes «infligeaient des pertes significatives à l'ennemi» dans cette bataille, la plus longue et la plus sanglante depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine lancée en février 2022. «Avec le feu d'artillerie, de chars (...) toutes les tentatives de s'emparer la ville sont repoussées», a-t-il fait valoir. Evguéni Prigojine a reconnu que ses forces se heurtaient à une féroce résistance. «La situation à Bakhmout est difficile, très difficile. L'ennemi se bat pour chaque mètre», a-t-il déclaré dans un message sur les réseaux sociaux. «Les Ukrainiens jettent des réserves sans fin (au combat)», a-t-il ajouté.
Lundi 13 Mars 2023 - Chine : après dix ans au pouvoir, Xi Jinping fait face aux difficultés
Il y a dix ans, le 14 mars 2013, Xi Jinping accédait à la présidence de la République populaire de Chine, en étant élu par les quelque 3000 membres de l’Assemblée nationale populaire. Il y a cinq ans, le 17 mars 2018, il était reconduit à ce poste, peu après avoir fait adopter un amendement supprimant toute limitation à son nombre de mandats. Il a en obtenu un troisième lors des « deux Assemblées » (Assemblée nationale populaire et Conférence consultative du peuple chinois) qui viennent de s’ouvrir ce 5 mars, et confirmer de nouveaux responsables (qui lui sont acquis) aux postes clés de l’État.
Les dix années de pouvoir de Xi Jinping, trois fois chef (du Parti, de l’État et de l’Armée), auront partout renforcé le poids du Parti. Toutefois, le président se trouve actuellement confronté à une situation particulièrement difficile : trois années de pandémie, qui ont entraîné des manifestations inédites depuis Tian’anmen et une dégradation de l’économie, les tensions accrues avec Taïwan et les contrecoups de la guerre en Ukraine auront des conséquences profondes sur l’exercice du pouvoir au cours des prochaines années.
Derrière l’affichage de la force se cachent des fragilités (structurelles et conjoncturelles) que le régime a toujours plus de mal à dissimuler. Plus que jamais, les logiques intérieures orientent les choix extérieurs. Les crises du centre et de la périphérie ne sont toujours pas réglées. Elles demeurent des facteurs de vulnérabilité pour le régime.
La Chine à l’intérieur : difficultés structurelles et conjoncturelles
En ce début d’année, trois points essentiels semblent se dégager comme problématiques durables : encore et toujours la gestion de la pandémie et la démographie ; l’économie ; et le politique (à tous les niveaux de la hiérarchie, depuis le local jusqu’au Bureau politique).
Le 7 décembre 2022, le régime a subitement mis fin à la politique (très intrusive et draconienne) dite « Zéro Covid ». Si cette décision est liée au coût colossal qu’a eu pour la Chine la politique « zéro Covid », sa mise en œuvre soudaine s’explique aussi par les manifestations inédites d’une population à bout de nerfs du fait des restrictions sanitaires et des mesures draconiennes.
Les conséquences sont immédiates : après un temps de doute (de nombreuses personnes sont restées chez elles dans les premiers jours), les Chinois, peu immunisés, ont multiplié les déplacements, notamment à l’occasion des festivités du Nouvel an chinois, ce qui a occasionné une flambée de l’épidémie. L’ensemble du pays sera touché, et de nouvelles vagues de contamination vont gagner l’Asie, et rapidement le reste du monde.
Si certains observateurs avancent que le pic est passé dans plusieurs grandes villes (notamment à Shanghai), la pandémie va durer encore de longs mois, voire plusieurs années. Mi-janvier, les autorités chinoises ont annoncé environ 60 000 décès du Covid en un mois.
Selon l’institution britannique Airfinity, les chiffres seraient bien plus dramatiques : il y aurait eu 700 000 décès depuis début décembre à la mi-janvier.
Partout dans le pays, et spécialement dans les grandes villes de l’Est et du Centre, les images d’hôpitaux saturés et manquant de médicaments sont éloquentes. Plus rares sont les images similaires venant de villes de taille plus modeste et des campagnes. Ce qui ne signifie pas que la situation y soit meilleure, au contraire : c’est simplement que le niveau de couverture médicale y est moindre.
Le taux de vaccination est encore en dessous du seuil suffisant pour protéger la population, notamment les personnes les plus âgées. Dans ce contexte, alors que la confiance de la population chinoise dans le vaccin demeure très limitée, les autorités auront à organiser une vaccination (avec rappels) de très grande ampleur. Pendant ce temps, la Chine pourrait voir la diffusion de nouveaux variants, une perspective qui induit une incertitude non seulement pour les marchés boursiers, mais aussi pour le voisinage régional, de Singapour au Japon en passant par la Corée. Un signe éloquent : lors de l’ouverture des « deux Assemblées », l’ensemble des membres portaient un masque, à l’exception de Xi Jinping et des membres du Comité permanent du Bureau politique.
L’économie chinoise est affaiblie par trois années de restrictions sanitaires, la dégradation de l’environnement stratégique international et le ralentissement de la demande mondiale. Elle est aux prises avec des difficultés structurelles et conjoncturelles (vieillissement et poursuite de la chute de la fécondité, montée du chômage, qui frappe désormais plus de 20 % des moins de 30 ans, crise de l’immobilier, pénuries d’énergie, crise environnementale, etc.).
Les autorités annoncent pourtant un rebond de l’activité économique pour 2023. En cas de fort rebond au deuxième semestre, les conséquences seraient difficiles pour l’économie mondiale, notamment pour la reconstitution des stocks de gaz européens, et parce que ce rebond provoquerait une hausse des prix des produits de consommation et des matières premières, et les taux d’intérêt.
Lundi 13 Mars 2023 - Europe : les importations d’armes ont quasiment doublé en 2022, dopées par la guerre en Ukraine
Les importations d’armes ont augmenté de 93 % sur un an, l’Ukraine devenant la troisième destination mondiale.
Selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), publié ce lundi, les importations d’armement en Europe ont quasiment explosé en 2022, avec une hausse de 93 %, notamment due à la guerre en Ukraine. Selon Pieter Wezeman, coauteur du rapport, l’invasion a vraiment provoqué une envolée importante de la demande d’armes en Europe, qui n’a pas encore montré sa pleine puissance et va selon toute vraisemblance mener à de nouvelles hausses d’importations par des États européens », a-t-il indiqué à l’AFP.
L’Ukraine est ainsi devenue la troisième destination d’armement dans le monde, derrière le Qatar et l’Inde. À lui seul, le pays a concentré 31 % des importations d’armement en Europe et 8 % des échanges mondiaux, selon ce même rapport. Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022.
La France, troisième exportatrice d’armes
Sur les cinq dernières années (2018-2022), période privilégiée par le Sipri pour identifier les tendances lourdes, les importations européennes ont progressé de 47 % par rapport aux cinq années précédentes, et ce alors que les échanges mondiaux ont décliné de 5 %.
À la différence de l’Europe, tous les autres continents affichent un recul des importations sur les cinq dernières années, avec une baisse marquée en Afrique (-40 %), en Amérique du Nord et du Sud (-20 %) et même en Asie (-7 %) et au Moyen-Orient (-9 %), premiers marchés mondiaux.
Du côté des exportations, le top 5 mondial au cours des cinq dernières années est assuré par les États-Unis (40 %), puis la Russie (16 %), la France (11 %), la Chine (5 %) et l’Allemagne (4 %).