Certains observateurs avaient prédit des règlements de comptes à l’UMP au lendemain même du 6 mai. La raison aurait voulu que la campagne des législatives se déroule dans la sérénité au moins apparente. Eh bien cela n’aura pas été possible !..Entre Jean-François Copé et François Fillon, la guerre des mots continue. Sur RTL, l'ex-Premier ministre a vu une "évidence" dans le fait que le départ de Nicolas Sarkozy laissait "l'UMP sans leader naturel". Et alors qu'on l'interrogeait sur les déclarations faites, la veille, par Jean-François Copé, l'invitant à se concentrer sur les législatives, François Fillon a répondu : "Quelle hypocrisie!". De son côté, le chef de file de l'UMP s'est dit, sur Europe 1, "le garant de la liberté d’expression de chacun". Dans ce contexte, Alain Juppé appelle à l'unité.
« L’UMP est sans leader naturel »
"Il y aura une compétition." Dans une interview accordée au Figaro Magazine, dévoilée mercredi 23 mai dernier, François Fillon annonçait la couleur. Et ne faisait pas ombrage de ses intentions de se porter candidat à la tête de l'UMP. Jeudi 24 mai, l'ex-Premier ministre en a remis une couche, faisant fi de la remarque de Jean-François Copé, qui a invité, mercredi, ses "amis" à se "mobiliser que sur les législatives".
La réponse de François Fillon, sur RTL, est cinglante : "Quelle hypocrisie!" "Jean-François Copé est secrétaire général de l'UMP, il fait parfaitement son travail, mais il ne peut pas prétendre être le leader de cette formation politique sans qu'il y ait eu un débat démocratique, sans que les militants se soient prononcés", a encore estimé l'ancien Premier ministre, désormais candidat aux législatives à Paris.
Pour lui, c'est "une évidence que le départ de Nicolas Sarkozy laisse l'UMP sans leader naturel". "Nicolas Sarkozy manque à l'UMP, c'est lui qui a très largement construit le succès de cette formation politique et il y a un vide depuis son départ que personne ne peut nier. Je n'ai fait que constater une évidence", a-t-il encore argumenté. Il a toutefois réfuté le terme de guerre des chefs : "Il n'y a pas de guerre, ce n'est jamais mon vocabulaire."
Copé et ses "mots positifs"
De son côté, Jean-François Copé n'a pas souhaité entrer dans la polémique. Tout comme mercredi. "Soyons rassemblés, soyons vigilants face aux folies de la gauche et constructifs surtout", a-t-il ainsi déclaré sur Europe 1. Interrogé sur le terme "d'hypocrisie" employé par l'ancien Premier ministre, le patron de l'UMP a répondu : "Chacun ses mots." "J'ai toujours été le garant de la liberté d'expression de chacun", a-t-il encore rappelé, et d'ajouter : "Moi, les miens, pour ce qui concerne mes amis et notre famille politique, sont tous des mots positifs et des mots de rassemblement. J'y travaille depuis la première minute." Le message est clair.
Et ce d'autant plus que Jean-François Copé, comme François Fillon dans Le Figaro Magazine, a donné sa vision de l'UMP : il a ainsi dit avoir des "idées très précises sur ce que l'on peut faire pour transformer en profondeur l'UMP... donner à chacun une énorme liberté de débat, d'expression..., dans ce qui doit être demain un grand parti de droite et de centre droit". A droite, la bataille des chefs ne fait que commencer.
Pour Juppé, "la priorité des priorités, c'est l'unité"
Certains ont déjà choisi leur camp. Ainsi, Rachida Dati, dont l'opposition à François Fillon a éclaté sur la place publique à l'occasion des investitures UMP pour les législatives, a jugé "déloyal", "désagréable", "ingrat" et "mal élevé" le comportement de l'ancien Premier ministre. Jean-François Copé "est le chef de l'UMP (...) on ne peut pas lui dénier le succès de la mobilisation militante et sympathisante", a-t-elle déclaré, estimant que "pour l'instant, c'est lui qui fait le boulot" dans la campagne des législatives.
Alain Juppé, lui, n'est pas du tout sur le même registre. L'ex-ministre des Affaires étrangères, qui a renoncé à être candidat aux législatives, a lancé un appel à l'unité. "J'espère qu'il s'agit simplement de paroles malencontreuses", a-t-il déclaré à des journalistes à Bordeaux. "Nous sommes engagés dans une bataille législative qui peut nous conduire à la victoire, la condition de cette victoire c'est bien sûr d'être rassemblés", a-t-il dit avant d'insister: "La priorité des priorités, c'est l'unité."
Source : leJDD.fr 24-05-2012
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