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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 15:45

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A la faveur de l’élection de François Hollande, les euro-obligations font leur grand retour sur la scène européenne. On en parle beaucoup ; on sait que le sujet divise les gouvernements européens. Mais en fait que recouvre cette notion ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ces titres qui permettraient de mutualiser les dettes des Etats européens, et présentés comme un pare-feu aux attaques spéculatives des marchés ?

Euro-obligations : de quoi s’agit-il?

Aujourd’hui, pour se financer, les membres de l’Union Européenne et de la zone euro émettent des obligations chacun de leur côté, à un taux qui leur est propre. Pour l’essentiel, ce dernier tient surtout compte de leurs dettes, de leurs déficits et bien sûr de leurs croissances respectives. C’est ainsi que le taux d’emprunts à 10 ans consenti à l’Allemagne est de l’ordre de 1,5% alors que celui accordé à l’Espagne est de l’ordre de 6 %. Le système des euro-obligations appelés souvent « eurobonds » consiste à mutualiser les emprunts obligataires des pays européens, tout comme leurs dettes. En clair, les obligations seraient donc émises de manière commune, avec le même taux d’intérêt pour tous. Sachant que celui-ci reflèterait ainsi la santé économique de l’intégralité de la zone. Si un tel système devait voir le jour dans la zone euro, chaque pays pourrait ainsi emprunter à un taux correspondant à une moyenne des taux des 17 pays membres de la monnaie unique, en prenant en compte leurs poids économiques respectifs.

Qui gagne et qui peut perdre ?

Toute la zone euro pourrait profiter de ce système : reflétant une zone économique plus importante auprès des marchés, celle-ci pourrait se mettre davantage à l’abri des attaques spéculatives, particulièrement violentes en période de crise. Reste que ce système avantagerait clairement les pays les plus faibles d’un point de vue économique, comme la Grèce, aux dépends des plus forts, qui bénéficient déjà de la confiance des marchés. En proie à de graves difficultés économiques, l’Espagne, qui emprunte à dix ans aux alentours de 6% (contre 1,5% pour l’Allemagne et près de 3% pour la France), devrait ainsi voir ses taux baisser sensiblement. Et pourrait disposer de la manne issue de ce différentiel pour consacrer plus de fonds, par exemple, à la réduction de sa dette. Berlin, en revanche, verrait mécaniquement ses taux progresser.

Pourquoi la zone euro est divisée sur le sujet?

Deux camps s’affrontent sur la scène européenne. L’Allemagne, épaulée par la Suède, la Finlande et les Pays-Bas, ne veulent pas, pour l’heure, entendre parler de ces « eurobonds ». Tandis que la France de François Hollande, qui bénéficie de l’appui de Mario Monti, le président du Conseil italien, et celui de la Commission européenne, y est favorable. Pour la chancelière allemande Angela Merkel, pas question que l’Allemagne, qui bénéficie des plus bas taux sur le Vieux Continent, "paye" pour des pays comme la Grèce, l’Italie ou l’Espagne, accusés de laxisme quant à la gestion de leurs finances publiques. Berlin s’oppose donc farouchement à toute mutualisation des dettes publiques, sans une politique budgétaire commune et harmonisée. De fait, l’Allemagne, qui a par le passé accepté de sacrifier son sacro-saint Deutschmark pour l’euro, craint que le système des « eurobonds » ne pousse les Etats à se montrer laxistes en matière de dépense publique.

 

De son côté, François Hollande y voit un levier de choix pour endiguer la crise des dettes. Le président français l’a rappelé la semaine dernière, lors du G8 de Camp David, aux Etats-Unis, en souhaitant donner "toutes ses chances à la croissance", en plus de la maîtrise des comptes publics. Sans évoquer directement les euro-bonds - sans doute pour ne pas froisser Angela Merkel -, il a affirmé qu’il ne pouvait y avoir de "croissance sans confiance", ni "de confiance sans croissance". Or, l’objectif des « eurobonds » est justement de rassurer davantage les marchés… Malgré les réticences de l’Allemagne, François Hollande a souhaité mercredi 23 mai dernier à Bruxelles que la "perspective" des euro-obligations soit inscrite au menu du Conseil européen des 28 et 29 juin.

Les « eurobonds » ont-ils une chance de voir le jour?

Sous sa forme première, à savoir une mutualisation totale des dettes des Etats, la création de ces obligations semble avoir peu de chances d’aboutir. L’opposition de l’Allemagne est très forte et Angela Merkel a une grande majorité du peuple allemand derrière elle…Mais plusieurs possibilités sont actuellement discutées à Bruxelles. Parmi elles, il y a d’abord deux options avancées par la Commission européenne dans un "Livre vert" publié fin 2011. Un scénario envisage de créer des euro-bonds qui ne couvriraient qu’une partie des besoins des Etats. En complément, ceux-ci continueraient à émettre des bons du Trésor chacun de leur côté. Une autre possibilité consiste à créer des euro-obligations qui ne se substitueraient que partiellement aux obligations nationales, mais pour lesquelles chaque Etat devrait apporter des garanties à hauteur de sa part respective de dette. Si cette dernière option apparaît comme la moins efficace, elle ne nécessite pas, toutefois, de modification du Traité de Lisbonne, dont toute modification prendrait forcément du temps. De fait, l’article 125 stipule que les Etats membres doivent assumer seuls leurs engagements financiers.

Et les « Project bonds » ?

Enfin dans cette même veine, François Hollande a dégainé une option complémentaire : la création de "project bonds". Concrètement, il s'agirait aussi d'emprunts lancés en commun par plusieurs pays européens. Mais leur but serait de financer des grands projets d'infrastructures continentaux. Face à l'emprunt et donc à cette dette nouvelle, il y aurait un actif, à savoir l'investissement réalisé. Pour François Hollande, ces "bébés euro-bonds" permettraient de favoriser un retour de croissance au niveau européen. Là encore l’Allemagne qui n’est plus opposée au fait que l’Europe a besoin de la croissance n’est pas très favorable à l’idée de rajouter des dettes aux dettes qui existent déjà et que beaucoup de pays semblent avoir du mal à rembourser !..

Bref !... la solution n’est pas pour demain et pourtant il y a urgence. Car tout le monde sait maintenant que la situation de la Grèce n’est pas tenable, que l’Espagne connait les pires difficultés et que les Etats-Unis attendent, avec beaucoup d’impatience, une reprise d’activité en Europe ….

 

Source : leJDD.fr  24-05-2012

 

 

 

 

 

 

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