Cinq jours après avoir ouvert la polémique au sujet du Téléthon, le président du Sidaction persiste et signe en réclamant, sur les ondes d'Europe 1, un "pot commun" pour l'ensemble des dons destinés à la recherche.

Pierre Bergé a de la suite dans les idées. Après avoir déclenché une tornade médiatique en accusant le Téléthon de "parasiter la générosité des Français", puis en proposant de mutualiser les dons destinés à aider la recherche, le président du Sidaction enfonce le clou mercredi matin, au micro d'Europe 1. Non, le compagnon de feu Yves Saint-Laurent ne regrette aucun de ses propos - il avait accusé l'Association française contre les myopathies (AFM) de se livrer à "une exhibition populiste" et "indécente" des malades lors des week-end de Téléthon -, et oui, il maintient ses accusations sur l'utilisation douteuse, selon lui, de certains des fonds collectés par l'association.

"J’ai eu la curiosité d’aller consulter le rapport financier de l’AFM, c’est étrange que cette association caritative ait par exemple 7 millions d’euros de produits financiers", attaque Pierre Bergé mercredi, avant d'ajouter que l'organisation dispose également de "200 millions d’euros placés et 150 millions d'euros de réserves". Vendredi, sur France Info, véritable point de départ de la polémique, il avait accusé l'AFM d'utiliser les dons reçus - environ 100 millions d'euros par Téléthon - pour, entre autres, acquérir des biens immobiliers. "Le Téléthon gagne trop d'argent", avait-il conclu dans son cinglant réquisitoire, entraînant de nombreuses réactions indignées. "Le Téléthon ne représente que 5% de la générosité publique (...) Cette accusation de populisme est une insulte pour nos malades et nos enfants. Notre objectif est de trouver les moyens de guérir", avait notamment contre-attaqué Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'AFM, dimanche, toujours sur France Info.

Insuffisant, visiblement, pour faire taire une polémique qui gêne aux entournures, surtout à dix jours de l'édition 2009 du Téléthon, la 23e du nom. Mardi, Pierre Bergé, rejoint dans son "combat" par Line Renaud, vice-présidente du Sidaction, a écrit une tribune dans Le Monde dans laquelle il se demandait "si les moyens dont dispose le Téléthon ne sont pas disproportionnés". "Dans la lutte contre les maladies, aucune cause n'est meilleure qu'une autre, car il n'y a pas d'échelle du malheur", poursuivait-il, avant de réclamer - et loin de souhaiter "la mort du Téléthon" - une meilleure répartition des fonds récoltés. Il s'agirait, en somme, a-t-il précisé mercredi matin, de créer un "pot commun" pour l'ensemble des dons récoltés. "Ce serait plus sage et plus utile à la recherche d'être regroupés", insiste l'homme d'affaires. Sera-t-il entendu? Rien n'est moins sûr. Lui, en tout cas, maintient la pression: "Il est très malsain de se diviser sur le champ de la maladie", soutient-il avec fermeté.

Source : lejdd.fr  25-11-2009

 

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