Malgré les menaces de plus en plus nombreuses de la communauté internationale, les affrontements se poursuivent entre les forces de l'ordre et les opposants au régime de Bachar el-Assad en Syrie. Dimanche 7 août dernier, le président a justifié l'action de son armée, indiquant que l'Etat avait "une obligation" de contrer les "hors-la-loi" qui "terrorisent la population". Bien étrange justification alors même que les soit disant « hors-la-loi » sont des dizaines de milliers à défiler tous les jours dans les principales villes du pays. Au moins 52 civils auraient trouvé la mort dimanche dans le pays.
"Agir face aux hors-la-loi" qui "est une obligation de l'Etat". C'est ainsi que Bachar el-Assad a justifié dimanche l'action des forces de l'ordre syriennes contre les manifestations anti-régime, lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnane Mansour, selon l'agence de presse officielle Sana. Depuis le déclenchement de la contestation contre le régime en place le 15 mars dernier, Damas attribue les troubles à "des bandes terroristes armées", qui "coupent les routes, ferment les villes et terrorisent la population".
Le président syrien – contesté sur la scène internationale – a également affirmé que son pays "avançait sur la voie des réformes d'un pas assuré". Samedi, Damas a annoncé la tenue d'élections "libres et transparentes" avant la fin de l'année.
Appels pressants de Ban Ki-moon et de Benoît XVI
Mais cela n'a pas suffi à faire taire les critiques. Samedi, au cours d'un entretien téléphonique avec Bachar el-Assad, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté la Syrie à mettre fin à la campagne militaire contre les opposants au régime. Washington, Paris et Berlin envisagent de nouvelles mesures contre Damas, tandis que les monarchies du Golfe ont réclamé la fin de "l'effusion de sang". Le chef de la diplomatie turque doit transmettre mardi "avec détermination" les "messages" d'Ankara au régime de Damas, a affirmé samedi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, "à bout de patience" face à la violence de la répression.
Lors de l'Angélus, le pape Benoît XVI a lancé un "appel pressant" aux autorités syriennes qui doivent "répondre de manière adéquate aux aspirations légitimes des citoyens" et "rétablir au plus vite la coexistence pacifique". "Je suis avec vive préoccupation les épisodes dramatiques et croissants de violence en Syrie", a assuré le souverain pontife, depuis sa résidence d'été de Castelgandolfo près de Rome.
Damas rejette les "tentatives d'ingérence"
La réaction de Damas aux critiques ne s'est pas fait attendre. Dimanche, la conseillère du président Assad a critiqué la Turquie, affirmant que son ministre des Affaires étrangères, attendu mardi à Damas, "allait recevoir un message ferme" de la part de la Syrie. Elle a également reproché à Ankara de ne pas avoir dénoncé "les assassinats sauvages perpétrés par les groupes terroristes armés à l'encontre des civils et des militaires", ajoutant que son pays "a toujours rejeté les tentatives d'ingérence dans ses affaires intérieures".
Sur le terrain, les affrontements se sont poursuivis dimanche en Syrie. Au moins 52 civils ont été tués et des dizaines de personnes blessées, a indiqué le chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel Karim Rihaoui. L'armée a envoyé des chars à l'assaut à Deir Ezzor, une ville de l'est du pays, puis à Houlé dans la province de Homs (centre). L'armée a pénétré dans neuf quartiers de Deir Ezzor et de "très fortes explosions" ont été entendues, ont précisé les Comités de coordination locaux (LCC) et Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon cette organisation, au moins 2.059 personnes, dont 391 militaires et agents de sécurité, ont trouvé la mort en Syrie depuis le 15 mars.
Source : leJDD.fr 07-08-2011
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