Alors que le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, a démissionné vendredi 9 septembre après-midi, les indices boursiers européens ont dégringolé. Paris a ainsi plongé à 5,52%, terminant, pour la deuxième fois en une semaine, sous la barre des 3.000 points.
Une mauvaise nouvelle est encore venue bouleverser le cours des indices boursiers vendredi. Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a annoncé sa démission, faisant éclater au grand jour les dissensions au sein de l'institution sur la gestion de la crise de la dette. Et jetant ainsi le doute sur les messages rassurants qu'envoyait Jean-Claude Trichet, le président français de la BCE qui doit quitter sa fonction le 31 octobre prochain.
Les bourses européennes ont subi de plein fouet la nouvelle. Le cours du CAC40, qui était déjà passé sous la barre symbolique des 3.000 points lundi, a perdu 5.52% pour terminer à 2.974,59 points. Depuis le début de l'année, la cote de l'indice parisien a fléchi de près de 22%. Et une nouvelle fois, ce sont les banques qui ont souffert. La Société Générale, valeur la plus attaquée sur le marché pour la troisième fois en un mois, a perdu plus de 20% sur la semaine (-10,58%, rien que ce vendredi). "Altimètre dans le rouge. La boussole est déréglée", résume dans sa note Bruno Cavalier, analyste chez Oddo Securities.
Dissensions franco-allemandes à la Banque Centrale Européenne
La nouveauté de la journée est donc la découverte d'une crise interne à la BCE. Jürgen Stark en était le n°2 et il était le représentant allemand au sein de l'institution. Il n'a pas su composer avec la gestion de la crise des dettes souveraines voulue par le Français Jean-Claude Trichet. Ces dernières semaines, Jürgen Stark, dont le mandat devait s'achever le 31 mai 2014, ne cachait pas son malaise sur le programme de rachat d'obligations publiques mené par la BCE afin de soulager les pays les plus fragiles de la zone euro.
La BCE avait adopté ce programme d'achat de dette à contrecoeur en mai 2010 pour porter secours à la Grèce. Début août, l'institution a, une nouvelle fois, accepté de jouer les pompiers pour l'Italie et l'Espagne, face à l'incapacité des responsables politiques européens à calmer les marchés. Mais la partie allemande n'a jamais accepté cette mesure qui, selon elle, menace l'indépendance et les finances de la BCE. Jürgen Stark, ardent défenseur de l'orthodoxie monétaire à l'allemande, s'opposait bien à la conception française d'une banque centrale plus qu'à Jean-Claude Trichet lui-même. Et derrière leur duel, se dessinent les dissensions entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sur les solutions à apporter à la crise.
Trichet défend son bilan
Jeudi, Jean-Claude Trichet s'est vivement défendu face aux critiques allemandes. Sur le départ, et voulant laisser un bilan exemplaire, il a accusé : "Si nous nous sommes lancés dans le programme de rachat d'obligations, (...) c'est parce que les gouvernements ne se sont pas bien comportés". "J'aimerais bien entendre des félicitations pour une institution qui a apporté pendant 13 ans la stabilité des prix à l'Allemagne", a-t-il ajouté à l'adresse de Berlin.
Le départ anticipé de Jürgen Stark n'est pas de bons augures pour la zone euro. L'Allemand était censé assurer une continuité pendant la succession prochaine de Jean-Claude Trichet. L'effet sur les bourses a, lui, été immédiat. La semaine à venir devrait être déterminante pour le CAC40, les investisseurs espérant une stabilisation au-dessus des 3.000 points.
Source : leJDD.fr 10-09-2011
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