
Résidence officielle du Premier ministre, l'hôtel de Matignon est l'un des lieux de pouvoir les mieux gardés de la République. L'Internaute a pu le photographier lors des Journées du Patrimoine 2009. Visite exceptionnelle en images. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

Construit par l'architecte Jean Courtonne en 1719 pour le prince de Tingry, maréchal de France, l'hôtel du 57 rue de Varennes est vendu à Jacques de Goyon Matîgnon quatre années plus tard. Prince de Monaco, ce dernier restera toujours très attaché à son palais parisien. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Dès leur arrivée, les visiteurs pénètrent dans une grande cour d'honneur, caractérisée par sa sobriété et son équilibre. Face à l'entrée principale, les trois pavillons de l'hôtel se rejoignent par un portique surmonté du drapeau tricolore. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
En 1989, à l'occasion de son bicentenaire, la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen sera inscrite sur un mur de l'aile gauche du palais, à l'initiative de Michel Rocard. Aujourd'hui, cette imposante gravure est visible depuis la cour d'honneur de l'hôtel. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Policiers, gendarmes, gardes républicains... La visite de Matignon se fait toujours sous haute surveillance. Au total, l'édifice mobilise 135 hommes de la Garde républicaine... qui peuvent, à l'occasion, se faire guides et donner quelques détails sur l'édifice. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Dans l'aile droite de l'hôtel, un grand corridor, surplombé par une lanterne Louis XVI, mène au bureau du Premier ministre. La "salle Pompéienne" a été, jusqu'au mandat d'Edouard Balladur, consacrée à l'accueil des journalistes. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
La rampe de ce grand escalier, qui mène au bureau du Premier ministre, a été réalisée par le maître ferronnier Antoine Caron en 1724. La décoration a quant à elle été réalisée en 1855, alors que l'hôtel était restauré par un couple de Génois, le duc et à la duchesse de Galliera. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Sombre mais imposant par son volume, le corridor est doté d'une magnifique lanterne. Celle-ci est l'oeuvre de Pierre Gouthière, fondeur et ciseleur du XVIIIe siècle. Fabriquée à l'origine pour le château de Compiègne elle rejoindra très vite Matignon. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
De nombreux bustes prennent place dans les couloirs de la résidence du chef du gouvernement. Ici, une reproduction du buste en bronze de Scipion l'africain, général romain ayant vaincu Hannibal et les Carthaginois, en Afrique, en 200 avant JC. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Au premier étage, une pièce précède le bureau du Premier ministre. En attendant d'être reçus par le chef du gouvernement, les visiteurs peuvent y faire les cent-pas sur un tapis datant de la Restauration ou patienter sur des sièges de velours vert datant de l'Empire. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

En levant les yeux, on découvre généralement, dans chacune des pièces de Matignon, de magnifiques lustres. La majorité sont des lustres de Baccarat, pèsant près de 300 kilos chacun. Les lustres de l'antichambre et du bureau sont quasiment identiques. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Dans l'antichambre du premier étage, la décoration fait se rencontrer les époques. Des consoles et des sculptures contemporaines sont surmontées aussi bien de peintures modernes, de tapisseries ou de panneaux du XVIIIe siècle. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Autre joyau de l'antichambre, cette table ronde marquetée de marbres datant de 1810. Le "N" de Napoléon y est facilement identifiable et rappelle la puissance de l'empereur en Europe jusqu'en 1815. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Passée l'antichambre, le bureau du Premier ministre s'offre enfin aux visiteurs. Le chef du Gouvernement travaille sur un large plateau de sycomore entouré de fauteuils modernes. Passionné de haute technologie, François Fillon a opté semble-t-il pour un ordinateur Apple. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
En face de son bureau, le Premier ministre peut recevoir ses invités sur deux salons plus intimes. Le premier se situe directement à l'entrée, à gauche de la pièce. Le second plus proche des fenêtres, bénéficie directement de la lumière du parc. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Décor sculpté vers 1725 par Herpin, Pelletier et Martin, tableaux de Fragonard représentant les quatre saisons, médaillons dans le style XIXe... Le bureau du chef du gouvernement recèle bien des trésors réservés aux chanceux qui pourront franchir sa porte. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
La salle du Conseil est le lieu de travail par excellence. Mais ses médaillons, évoquant les fables de La Fontaine, rappellent un passé plus amusant : celui de salle à manger d'apparat. Le Général de Gaulle décida en 1946 de peindre en blanc le plafond, orné d'anges nus, pour une meilleure concentration de ses ministres... © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
La tapisserie qui orne le mur de la salle du Conseil a été réalisée par l'atelier de Jacques Audran, aux Gobelins, en 1768. Elle fait partie d'une série de plusieurs autres tapisseries consacrées à l'histoire de Don Quichotte. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
La salle du Conseil ne reçoit pas les conseils des ministres du mercredi. Elle est utilisée pour des comités interministériels, sur des sujets nécessitant la collaboration de plusieurs ministres, et pour des réunions de cabinet. Les conseils des ministres, eux, ont lieu à l'Elysée. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Dans un lieu de pouvoir comme Matignon, il n'est pas rare de voir le choc étonnant de l'histoire et des technologies les plus modernes. Au milieu d'un décor du XIXe siècle, des équipements de pointe permettent le bon déroulement des réunions. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Recouvert de soie chatoyante, le salon Jaune n'a pas eu de difficulté à se trouver un nom. Cette pièce, décorée dans le style XVIIIe, a été le bureau de Léon Blum, Robert Schuman, Edgar Faure, Pierre Mendès-France, Guy Mollet et tous les présidents du Conseil entre 1935 et 1958. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

Comme dans la salle du Conseil, une tapisserie des Gobelins orne le mur du salon Jaune. Inspirée par les décors du château de Saint-Cloud réalisés par Pierre Mignard en 1692, elle représente la naissance de Diane et Apollon. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Autrefois chambre de parade pour les princesses de Monaco, le salon Jaune est aujourd'hui utilisé par le Premier ministre pour ses entretiens. Syndicalistes, élus locaux, députés ou autres étudiants ont déjà foulé ce lieu stratégique qui peut recevoir jusqu'à 10 entretiens par jour. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Autrefois "cabinet dor" des princes de Monaco, le salon Bleu est quant à lui le lieu de réception des diplomates du monde entier. Décoré par Michel Lange vers 1724, il est doté de riches boiseries de dragons, de coquilles et autres rocailles. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

Le mobilier du salon Bleu, recouvert d'une soierie de la même couleur, est de style Louis XV. Outre les invités internationaux, François Fillon y a reçu des membres du gouvernement et de la majorité pour fêter la "vague bleue" après les législatives de 2007. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Au dessus des portes du salon Bleu, des peintures en camaïeu donnent un aspect exotique à la pièce. Peintes par l'atelier de Jean-Christophe Huet au XVIIIe siècle, elles représentent des scènes de la vie chinoise telles qu'on l'imaginait à l'époque. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
On parle souvent dans la presse de la rivalité entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. Dans les couloirs de Matignon en tout cas, rien ne la laisse transparaitre. Le portrait officiel du chef de l'Etat est présent dans presque toutes les pièces de l'hôtel. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
L'antichambre est une large pièce d'apparat qui fait le lien entre le vestibule, la salle du Conseil, le salon Bleu et l'escalier menant au bureau du Premier ministre. Dotée d'un riche mobilier du XVIIIe, elle sert aujourd'hui de bureau. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

De l'antichambre du rez-de-chaussée on peut rejoindre le vestibule, entrée principale du monument. Réalisé entièrement en pierre et recouvert au sol de marbre polychrome, il donne directement sur la cour d'honneur. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Orné de niches, de statues et de pilastres, le vestibule est parfaitement éclairé par trois grandes ouvertures donnant sur le sud. Ce décor et cet éclairage donnent la mesure de l'importance du lieu à chacun de ses visiteurs. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Outre ses nombreux bureaux, l'hôtel de Matignon compte également, au rez-de-chaussée, à gauche du vestibule, une grande bibliothèque dotée de quelques éditions rares de Hugo et de Balzac. Celle-ci n'était pas ouverte aux visiteurs lors des Journées du patrimoine. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Droit derrière le vestibule, se trouve le salon Rouge. Ancienne salle du trône des princes de Monaco, elle est aujourd'hui utilisée comme salon des "5 minutes". Chaque visiteur officiel y dispose traditionnellement de quelques minutes avant d'être reçu par le chef du gouvernement. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine

Le salon Rouge a bénéficié de trois siècles d'enrichissement. Au décor originel du XVIIIe, se sont ajoutés des médaillons de pierres semi-précieuses représentant fleurs et oiseaux, des dessus de portes symbolisant les arts, deux immenses miroirs et un lustre de Baccarat. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Le salon Rouge donne ensuite accès au Secrétariat général du gouvernement. Un lieu jalousement gardé où sont assurés, pour le Premier ministre, toute la gestion administrative, mais aussi le contrôle juridique et constitutionnel des textes et projets de lois. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Côté jardin, la façade de l'hôtel donne directement accès aux salons Jaune (à gauche), Bleu (au centre) et Rouge (à droite). Elle a été construite dans le plus pur style des hôtels particuliers du XVIIIe siècle. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Avec ses 3 hectares, le jardin de Matignon est l'un des plus grands de Paris. Il surpasse celui de l'Elysée de 1 hectare. Redessiné par Achille Duchêne en 1902, il allie la symétrie du style français et des massifs touffus et variés à l'anglaise. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
De son bureau à l'étage, le Premier ministre peut admirer, outre la vue d'ensemble du jardin, une jolie gloriette à sa droite. Celle-ci est dotée d'une statue de Méléagre, héros de la mythologie grecque qui se serait illustré lors de la chasse au sanglier de Calydon. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Raymond Barre sera le premier, lors de son mandat, à planter un arbre dans le jardin de Matignon. Une initiative devenue depuis un rituel pour les Premiers ministres. Ici, les arbres d'Edouard Balladur (à gauche) et de Michel Rocard (à droite). © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
François Fillon aura opté en 2007 pour un Cornouiller des pagodes. Un arbre venu d'Asie et introduit vers 1896 à Orléans. Le petit arbre a été planté en plein milieu du jardin, à quelques encablures de celui de Laurent Fabius. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine
Au 36, rue de Babylone, à l'opposé de la rue de Varennes, une porte donne accès au parc de Matignon. Cette rue a été rebaptisée au XVIIe siècle en l'honneur de Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone, qui y possédait plusieurs maisons. © Benoît Deshayes, L'Internaute Magazine