Alors que Mahmoud Abbas s'apprête à demander vendredi 23 septembre prochain à l'ONU la reconnaissance d'un Etat palestinien, Nicolas Sarkozy a plaidé pour un compromis mercredi. Devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président français a proposé un statut "intermédiaire (...) d'Etat observateur" à l'ONU pour les Palestiniens, offrant un calendrier d'un an pour parvenir à "un accord définitif" de paix avec Israël. Et de prévenir qu'un veto américain à la démarche palestinienne "risquerait d’engendrer un cycle de violence au Proche-Orient".
"Nous sommes aujourd'hui devant un choix très difficile. Chacun sait bien qu'une reconnaissance pleine et entière du statut d'Etat membre de l'ONU ne peut être obtenue dans l'immédiat pour la Palestine", a déclaré Nicolas Sarkozy mercredi 21 septembre au siège des Nations unies à New York, dans un discours d'une quinzaine de minutes. Face à la complexité de la question, le président français propose que l'ONU accorde à la Palestine le statut d'Etat observateur, comme celui du Vatican, en attendant un accord définitif sur le futur Etat palestinien.
« Changeons de méthode !.. »
Ainsi, Nicolas Sarkozy propose une feuille de route pour sortir le processus de paix israélo-palestinien : reprise des négociations d'ici un mois, accord sur les frontières et la sécurité dans six mois, accord définitif dans un an. "L'objectif ultime de la négociation de paix doit être la reconnaissance mutuelle de deux Etats nations pour deux peuples, établis sur la base des lignes de 1967 avec des échanges de territoires agréés et équivalents", a-t-il rappelé. Pour y parvenir, "changeons de méthode !", a-t-il exhorté plusieurs fois. La méthode employée à de multiple reprises échoue depuis près de 60 ans, a martelé le président. Changeons de méthode !..
« Vous ne pouvez pas rester immobiles »
"Mais qui pourrait douter qu'un veto au Conseil de Sécurité risquerait d'engendrer un cycle de violence au Proche-Orient ?", a-t-il questionné. "Faut-il pour autant exclure une étape intermédiaire ? Pourquoi ne pas envisager pour la Palestine le statut d'Etat observateur aux Nations Unies ?". Selon Nicolas Sarkozy, il s'agirait là d'un pas important et d'un progrès vers le statut final de la Palestine.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé qu'il demanderait vendredi à l'ONU la reconnaissance d'un Etat palestinien dans les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967. Une initiative rejetée par Israël et les Etats-Unis. Nicolas Sarkozy a exhorté Israël à "ne pas rester immobile". "Je le dis avec une profonde amitié pour le peuple israélien. Ecoutez ce que criait la jeunesse des printemps arabes. Ils criaient 'Vive la liberté!', ils ne criaient pas 'A bas Israël!'", a-t-il lancé. "Vous ne pouvez pas rester immobiles alors que ce vent de liberté et de démocratie souffle dans votre région".
Le processus de paix israélo-palestinien, "après tant d'échecs", ne peut pas se passer de l'Europe, a insisté Nicolas Sarkozy: "Cessons de croire qu’un seul pays ou un petit groupe de pays peuvent résoudre un problème d’une telle complexité", a-t-il lancé. Quelques minutes auparavant, au même endroit, Barack Obama s'était pour sa part dit "convaincu qu'il n'exist[ait] pas de raccourci à la fin d'un conflit qui persiste "depuis des décennies".
Source : leJDD.fr 21-09-2011
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