Il n’y avait plus guère de suspens depuis quelques semaines. Les élections espagnoles devaient consacrer la déroute du parti socialiste au pouvoir depuis huit ans. Mais les résultats du scrutin sont un peu plus complexes à analyser. Certes, la droite espagnole a remporté dimanche 20 novembre une large victoire aux élections législatives : le Parti populaire a obtenu la majorité absolue des sièges du Parlement. Mais la faible participation montre que les espagnols n’ont plus trop confiance dans les politiques pour régler la crise. Par ailleurs, la percée de plusieurs petits partis, dont la coalition indépendantiste basque Amaiur, relativisent ce succès électoral.
Un "sacre", une "victoire écrasante", une "défaite historique"... les commentateurs politiques ne manquent pas de mots pour décrire les résultats des élections législatives espagnoles de dimanche. Ces dernières donnent en effet la majorité absolue au Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, principale formation de droite en Espagne. Selon les premiers sondages à la sortie des urnes, diffusés par le site d'El Mundo et la chaîne TVE, le PP gagnerait 181 à 185 sièges au Congrès des députés tandis que le Parti socialiste (PSOE), au pouvoir depuis 2004, n'en aurait que 115 à 119. Au Sénat, le PP compterait 110 sièges pour 55 pour le PSOE. Une claque attendue pour le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, responsable, aux yeux de l'opinion publique, de la situation précaire des finances publiques.
Mais le vote de dimanche ne devrait pas tant réjouir les responsables de droite. Il reflète en effet un certain désaveu du quasi-bipartisme qui régit la vie politique espagnole depuis 1982. Le PP et le PSOE auraient rassemblé à eux deux 73% des voix, contre 83% lors de la précédente législature, soit 10 points de moins qu'en 2008. Ce désaveu serait le résultat du mouvement des indignés, du printemps dernier, dont aucune revendication n'a été reprise par le PP ou le PSOE. Mais le système électoral est tel que ces deux formations conserveraient quand même 80% des députés.
Les basques reviennent au Parlement
Les 20% restants se répartissent entre plusieurs petits partis qui ont réalisé une véritable percée dimanche. Ainsi, selon un sondage à la sortie des urnes, le parti nationaliste catalan CiU (Convergencia i Unio) gagnerait 13 à 15 députés tandis que la coalition écolo-communiste IU (Izquierda Unida) en aurait 9 à 11. Cette dernière formation, qui n'avait jusque-là que deux députés, est intiment lié au mouvement des indignés qu'elle a supporté. Mais l'autre surprise de ce scrutin législatif réside en l'entrée au Parlement de la coalition indépendantiste basque Amaiur. Issue de la mouvance Batasuna, bras politique de l'ETA illégal depuis 2003, Amaiur devrait obtenir entre 6 et 7 sièges au Congrès des députés.
Le désaveu des deux grands partis s'est aussi exprimé à travers le taux de participation. A 18 heures, le taux de participation était de 57,65%, inférieur de trois points à la participation lors des précédentes législatives en 2008. Une abstention en hausse qui traduit sans doute le scepticisme d'une partie de l'électorat quant aux solutions proposées par les politiques pour sortir de la crise.
Source : leJDD.fr 20-11-2011
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)