Le principal parti de l’opposition birmane, emmené par Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix, a annoncé vendredi 18 novembre dernier sa participation aux prochaines élections partielles, après avoir décidé de revenir dans la légalité. Après plus de vingt ans de prison ou d’assignation à résidence, c’est le retour de la « Dame de Rangoun » dans la vie politique du pays.
«Nous avons unanimement décidé que la Ligue nationale pour la démocratie (LND) allait s’enregistrer en accord avec la loi (…) et nous participerons aux prochaines élections partielles», a déclaré après une réunion du comité central un cadre du parti, dissous par les militaires il y a un an et demi.
La lauréate du prix Nobel de la paix a appelé son parti à présenter des candidats dans «toutes les circonscriptions», sans dire clairement si elle y participerait. «Si je pense que je dois participer aux élections, je le ferai», a-t-elle déclaré lors d’un discours à la centaine de membres réunis au siège de la LND à Rangoun. «Certaines personnes s’inquiètent du fait que participer pourrait faire du tort à ma dignité. Franchement, si vous faites de la politique, vous ne devez pas penser à votre dignité», a-t-elle ajouté. «Je pense qu’elle le fera», a de son côté indiqué Nyan Win, un porte-parole de la LND.
Selon des sources au sein de son parti, Suu Kyi pourrait se présenter dans la banlieue de Rangoun. Les élections partielles, dont la date n’a pas été annoncée, doivent pourvoir plus de 40 sièges des deux chambres du parlement.
La LND avait été dissoute en mai 2010, peu après avoir annoncé son boycott des élections de novembre de la même année, en dénonçant des lois électorales inacceptables. Depuis, le paysage politique birman s’est complètement transformé. La junte a cédé la place à un régime dit «civil», certes étroitement contrôlé par l’armée mais à la tête duquel le président Thein Sein a multiplié les réformes et les gestes symboliques. Le gouvernement birman souhaite avant tout que les sanctions internationales à l’encontre du pays soient levées le plus rapidement possible.
Libérée, autorisée à aller en province et à s’exprimer librement, la «Dame» a été simultanément explicitement invitée à revenir sur la scène politique. La LND avait largement remporté les élections de 1990 sans jamais être autorisée à prendre le pouvoir. Et Suu Kyi a passé le plus clair de son temps en prison ou assignée à résidence de 1989 à 2010.
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