C'est officiel : le Parti conservateur est assuré d'occuper le plus grand nombre de sièges de députés sur les 650 que compte la Chambre des communes, après les élections législatives britanniques du 6 mai. Avant même l'annonce des résultats, la presse britannique, comme la BBC, évoque un Parlement sans majorité – un "hung Parliament" ou Parlement bloqué –, tandis que que la chaîne ITV en est réduite à évoquer des scénarios pour l'après-scrutin.
Le Daily Telegraph constate effectivement que les gains de sièges réalisés par les conservateurs ne sont pas suffisants pour empêcher un Parlement bloqué, tandis que le Daily Express constate "que les résultats montrent un mouvement de balancier des travaillistes vers les conservateurs". L'Evening Standard, lui, prend acte du bras de fer entre Brown et Cameron. Pour le Daily Mirror, David Cameron échoue dans son plan visant à "virer" les travaillistes, alors que Gordon Brown engage des négociations avec les lib-dems.
"LE LABOUR N'A PLUS L'AUTORITÉ POUR GOUVERNER"
Pour le Sun, le résultat du vote montre le net rejet de la politique du leader travailliste Gordon Brown. Le tabloïd se réjouit aussi de l'échec d'anciens ministres travaillistes, dont Jacqui Smith – dont le mari était au cœur du scandale des notes de frais, en 2009. Même si, comme l'indique le Times, l'Ecosse reste un bastion travailliste, le Guardian estime que l'élection signe l'acte de décès du New Labour, le travaillisme à la sauce Blair-Brown.
Pour The Independent, le fait marquant est la volonté de Gordon Brown de se maintenir au pouvoir. Le Daily Mail se fait pressant et reprend les propos du leader des tories, David Cameron, affirmant qu'"il est déjà clair que le gouvernement du Labour n'a plus l'autorité pour gouverner notre pays". Le quotidien demande donc à Gordon Brown de quitter le 10 Downing Street, tout en sachant que le pays s'oriente vers un Parlement sans majorité.
LE "BIDE" DE NICK CLEGG
Le Daily Telegraph s'interroge sur l'effet qu'aurait un Parlement sans majorité sur les finances personnelles des Britanniques. "En février 1974, la Bourse de Londres a décroché de 15 % dans le mois qui a suivi l'élection et a fini l'année sur une perte de 50 %. Le passé n'est pas une indication pour le futur, et l'Angleterre ne connaît plus nombres des problèmes qu'elle traversait il y a 36 ans."
Autre fait marquant souligné par la presse britannique : le "bide" du leader des libéraux-démocrates, Nick Clegg, selon les mots du Daily Miror. Le Times parle également de la fin de la "Cleggmania". Le Financial Times est à l'unisson et constate que l'élection a brisé les espoirs des lib-dém. Quant aux autres petits partis, le Sun relève que l'élection n'a pas permis à Nick Griffin, le leader du parti d'extrême-droite BNP, d'être élu, mais que les Verts décrochent leur premier siège à Brighton, avec Caroline Lucas.
Source : Le Monde.fr 07-05-2010
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