Une nouvelle fois, jeudi 8 mars dernier, François Bayrou a tendu la main à Dominique de Villepin, l'un des candidats présents dans les sondages et qui peine à réunir le nombre de parrainages nécessaires. Mais l'ancien Premier ministre lui a opposé une fin de non-recevoir. Ce n’est pas une surprise : Dominique de Villepin a toujours été très clair : « Le ralliement ne fait pas partie de mon programme. Le ralliement ne fait pas partie de mon tempérament » a-t-il répété depuis qu’il a annoncé sa candidature à l’Elysée.
Tour cela François Bayrou le savait, mais, le candidat du MoDem a tout de même tenté sa chance : jeudi soir, lors de l'émission « Des paroles et des actes », sur France 2, il a admis qu'il y avait "une rencontre" entre leurs convictions. En effet, les deux hommes se sont donnés comme objectif de remettre la crise au centre du débat politique, occupé ces dernières semaines par des questions plus sociétales (les conséquences de l'immigration, l'IVG, la viande halal…). Et sur la résolution de cette crise, ils partagent certaines propositions similaires : un gouvernement d'union nationale composé en partie de personnalités de la société civile, s'appuyer davantage sur l'Union européenne, miser sur la compétitivité des PME – créatrices d'emplois –, etc.
Anicroche sur le "Made in France"
Leurs diagnostics sur l'état du pays sont semblables, plusieurs traitements qu'ils préconisent auront les mêmes effets, leurs références politiques sont communes et ils partagent tous deux la passion des lettres. Mais une alliance au sein de cette campagne présidentielle est-elle envisageable? "C'est à Dominique de Villepin de prendre cette décision", répond François Bayrou, avant de préciser : "Je ne fais pas d'appel. C'est à lui de prendre une décision. Je n'ai pas à intervenir."
"Je suis quelqu'un qui ne me rallie pas facilement et probablement lui non plus", a encore ajouté le candidat du MoDem. Une phrase qui montre la prudence du Béarnais. La réponse de l'intéressé n'a pas démenti cette affirmation. Sur Twitter, Dominique de Villepin a opposé une fin de non recevoir à François Bayrou.
Derrière ce refus apparaît une évidence : malgré leurs nombreux points communs, quelques blocages fondamentaux empêchent l'association de leurs projets. Le "Made in France" – ou plutôt "Produire en France" – que revendique tant François Bayrou par exemple. Dans « Seul le devoir nous rendra libres », Dominique de Villepin fustige cette idée.
"Nous devons apprendre à produire français plus encore qu'à produire en France", indique-t-il avant d'expliquer : "Il ne faut pas vouloir tout relocaliser à tout prix car nous pourrions le payer d'un grave déficit de compétitivité (…) Vouloir tout relocaliser, c'est se condamner à fabriquer des Trabant, ces célèbres voitures produites en Allemagne de l'Est, polluantes, peu sûres, peu fiables, et qui n'ont jamais été exportées nulle part." Une pique qui vise l'axe central du programme économique du projet du MoDem. Autant dire qu'après une telle charge, un rapprochement entre les deux hommes reste peu probable.
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