Au lendemain de sa déclaration de candidature, Nicolas Sarkozy tenait son premier meeting à Annecy. Le ton a changé entre celui du Président sur TF1 hier soir et celui du candidat sur l’estrade d’Annecy aujourd’hui. Nicolas Sarkozy a sonné jeudi 16 février en fin d’après midi la charge devant 4.000 militants rassemblés à Annecy contre son adversaire socialiste et les corps intermédiaires qu’il accuse tour à tour d’immobilisme ou de mensonges….
Premier discours, première charge contre François Hollande. A Annecy jeudi 16 février dernier au soir, Nicolas Sarkozy n’a certes jamais prononcé le nom de son adversaire mais il a désigné le premier de ses adversaires. Une entrée en campagne sur les chapeaux de roues après avoir flâné dans les rues de la ville-préfecture de Haute-Savoie et visité une fromagerie.
Tirs à boulets rouges sur le candidat socialiste
Au lendemain de sa déclaration de candidature, le candidat-président n’a pas mis de temps à sauter à pieds joints dans la campagne. Devant quatre mille supporters souvent âgés mais très remontés, leur champion a tiré à boulets rouges sur le candidat socialiste. A l’entendre, c’est presque à cause de lui qu’il a décidé de se représenter. "Lorsque j’ai compris que dans cette campagne qu'on ne dirait pas la vérité aux Français, j’ai jugé que je ne pouvais rester les bras croisés", a-t-il lancé avant d’accuser la gauche de vouloir "affaiblir la France". Puis il a énuméré la liste de mensonges entendus selon lui : sur la réforme des retraites ; sur le "risque de vote communautaire" ; sur « l’avenir de la filière nucléaire » ; sur le "respect de la parole de la France"…
Accusant François Hollande de "mentir matin et soir", il a pris en exemple la récente interview accordée par le candidat PS au quotidien britannique « The Guardian » : "Quand on dit à la presse anglaise qu’on est libéral alors qu’on dit aux Français que l’ennemi c’est la finance, on ment!" Dans son élan, il a fustigé son rival qui bâtit sur "des mensonges des rêves qui ne se réaliseront jamais".
"La gauche, la droite, le centre, ce n’est pas le sujet"
En commençant son premier discours, le premier d’une série de dix d’ici au premier tour, Nicolas Sarkozy a reconnu des "erreurs". "Je me suis parfois laissé emporter par l’émotion. Mais je me suis toujours efforcé d’être juste, sincère et de faire de mon mieux", a-t-il admis sous les applaudissements de militants évidemment acquis à sa cause. Ce mini-mea culpa a été rapidement expédié.
En revanche, il s’est plus longuement appesanti sur son bilan. Rarement il avait jusqu’à présent défendu autant ses réformes qu’il a cité les unes après les autres. A l’applaudimètre, c’est le service minimum qui a été le plus ovationné. "En cinq ans, la France a beaucoup changé", a-t-il insisté.
Oscillant entre l’ode à l’unité nationale et la répétition des messages déjà exposés (notamment son recours au référendum) dans son interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy s’est placé au-dessus des partis : "La gauche, la droite, le centre, ce n’est pas le sujet. Le seul sujet c’est la France." Une posture gaulliste chère à sa plume Henri Guaino et que Nicolas Sarkozy entend marteler dans son duel face à François Hollande. L’expression anti-France n’a pas été prononcée mais elle n’est pas très loin.
Les « corps intermédiaires » bloquent les réformes
Outre son adversaire socialiste, Nicolas Sarkozy a désigné aussi comme adversaire – non pas Marine Le Pen ou François Bayrou – mais "les corps intermédiaires" accusés de bloquer les réformes. Et de désigner les "syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, les commentateurs, tout le monde parle à la place du peuple sans jamais se soucier de ce qu’il veut", a-t-il fustigé.
Prochaine étape de cette bataille contre la gauche de François Hollande : dimanche à Marseille. L’équipe de campagne promet un discours deux fois plus long. En bonus, les militants marseillais découvriront la musique officielle de la campagne 2012. Une orchestration inédite enregistrée dimanche dernier en… Bulgarie.
SDource : leJDD.fr 16-02-2012
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