Une résolution dénonçant la répression en Syrie a été adoptée jeudi 16 février dernier au soir par l'Assemblée générale des Nations unies, là où le Conseil de sécurité de l'ONU avait échoué. Mais ce vote a surtout une valeur symbolique, cette Assemblée étant un organe consultatif. L’isolement de la Syrie se confirme mais cela sera-t-il suffisant pour arrêter les chars de Bachar el-Assad qui semble de plus en plus décidé à écraser la rébellion.
Le message est clair. Avec une majorité écrasante, l'Assemblée générale de l'ONU (193 membres) a adopté jeudi 16 février au soir une résolution qui condamne la répression du régime de Bachar el-Assad en Syrie. Un geste fort qui isole un peu plus le pouvoir syrien, tout comme la Chine et la Russie, résolument hostiles à cette résolution. Les deux Etats avaient d'ailleurs opposé leur veto douze jours plus tôt au Conseil de sécurité des Nations unies (15 membres) bloquant ainsi une initiative similaire.
Hormis les Russes et les Chinois, 12 autres pays ont voté contre ce texte, dont l'Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Venezuela. Mais face à eux, 137 délégations se sont prononcées favorablement. Cette résolution exige du gouvernement syrien qu'il mette fin à ses attaques contre sa population civile. Il soutien également les efforts de la Ligue arabe pour tenter de trouver une issue diplomatique à ce conflit.
"Chacun doit tirer les conséquences de cette mobilisation exemplaire"
Malgré tout, le texte a surtout une valeur symbolique. L’Assemblée générale de l'ONU, contrairement au Conseil de sécurité, étant un organe consultatif. Si ce vote n'aura donc aucune conséquence concrète sur le régime de Damas, de nombreux dirigeants se sont félicités de l'adoption de cette résolution. Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé y a vu notamment un "soutien massif et sans équivoque au peuple syrien (et) à la Ligue arabe". "Après le blocage par veto du Conseil de Sécurité, chacun doit tirer les conséquences de cette mobilisation exemplaire des Nations unies", a-t-il également affirmé.
« La Syrie doit entendre l’appel de la communauté internationale »
Pour le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, les autorités syriennes doivent "entendre l'appel de la communauté internationale et la voix du peuple syrien". Avant le vote, l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari avait quant à lui dénoncé une résolution "tendancieuse et déséquilibrée". De même que pour le représentant russe, Vitaly Tchourkine, Moscou "n'avait pas d'autre choix que de voter contre", après le rejet de plusieurs de ses amendements. La Russie souhaitait notamment que le texte souligne aussi la responsabilité de l'opposition dans les violences.
Des violences qui ont redoublé d'intensité jeudi, avant ce vote à Washington. Et ont fait de nombreuses victimes, notamment dans les villes de Homs et Hama. De plus, l'envoyé spécial du New York Times en Syrie est décédé jeudi, a annoncé le journal américain. Il aurait succombé à une crise d'asthme. Anthony Shadid était le lauréat de deux prix Pulitzer.
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