
Alain Joyandet représentait le gouvernement français à Tripoli à l'occasion des cérémonies marquant le 40e anniversaire de la prise de pouvoir du colonel Khadafi. Le secrétaire d'Etat à la coopération délivre un certificat de fréquentabilité au despote libyen.
Pour le pragmatique Alain Joyandet, Mouammar Kadhafi "est devenu fréquentable". C'est ce que le maire de Vesoul a déclaré sur Europe 1 depuis Tripoli. "En 2003, il a renoncé au terrorisme. La Libye va dans la bonne direction. Certes, il y a encore beaucoup de choses à faire. En tout cas vu depuis notre démocratie à nous", a-t-il poursuivi.
Gêné aux entournures le secrétaire d'Etat? A peine. Au cours des cérémonies, il a même éprouvé des "moments de joie" en assistant au spectacle réalisé par des Français, ce dont il est visiblement très fier. Alain Joyandet salue en effet le savoir-faire des artistes et des entreprises françaises et ne cache pas que dans un pays où "il y a énormément de choses à faire. Ce sera la France ou ce sera d’autres pays".
"La France doit maintenir la pression et sa présence", poursuit le secrétaire d'Etat en dépit de la "polémique". "Si des avions de chasse doivent être vendus, autant que ce soit la France qui les vendent", dit-il assumant pleinement sa mission de "realpolitik"
Interrogé sur l’accueil triomphal réservé en Libye à l’un des auteurs de l’attentat de Lockerbie, libéré fin août, Alain Joyandet précise que Paris a "regretté cette attitude, cela n’empêche que la France avait décidé d’être ici en Libye." Le secrétaire d'Etat a bien "compris" la polémique et a aussi "compris qui est Kadhafi, (...) un ancien terroriste qui a renoncé au terrorisme". Alain Joyandet l'assure, "les droits de l'homme son présents en permanence dans (s)on action". Une action des plus délicates consistant pour la France à trouver le juste équilibre "entre la non-renonciation à ses valeurs et l'influence, l'intérêt de la France et de ses entreprises".
Source : lejdd.fr 02-09-2009