
Selon La Tribune, seulement 10% des deux millions de travailleurs pauvres concernés par le Revenu de solidarité active (RSA) ont perçu l'aide des Caisses d'allocation familiales, deux mois après sa mise en œuvre. Le bureau du Haut commissaire aux solidarités actives dément ces débuts poussifs.
"Le RSA ne remporte pas d'emblée le succès escompté". Le constat fait par La Tribune dans son édition de lundi est sans appel. Selon le quotidien économique en effet, les Caisses d'allocations familiales n'ont versé le Revenu de solidarité active qu'à 195 000 travailleurs pauvres, soit 10% seulement de la population visée. Des chiffres démentis par le Haut commissariat aux solidarités actives.
Dans un communiqué diffusé lundi, les bureaux de Martin Hirsch assurent que les données publiées par La Tribune ne sont pas "les chiffres mis à jour". De même source, "à la fin du mois de juillet, parmi les 620 000 dossiers déposés avant le 15 juillet, 286 000 prestations avaient été effectivement versées à des personnes en activité". Et non 195 000, donc. "Cela signifie qu’environ la moitié des dossiers déposés avait fait l’objet d’un versement", relèvent-ils, avant d'expliquer: "L’écart entre le nombre de dossiers déposés et le nombre de prestations effectivement versées peut s’expliquer soit par des dossiers refusés, soit par des dossiers nécessitant des éléments complémentaires, soit par des dossiers qui n’ont pas encore été traités." Le Haut commissariat fait par ailleurs état de 815 000 dossiers déposés au 25 août.
La crainte d'être "davantage contrôlé"
Reste qu'à ce rythme, on est très loin des objectifs du gouvernement. Lors du lancement en grande pompe du RSA le 1er juin dernier, Martin Hirsch avait estimé qu'au printemps prochain, "un peu plus de trois millions de ménages" le percevraient, soit "90% des personnes éligibles". Lundi, le Haut commissariat assure toutefois que cet objectif est maintenu.
Mais pour le président CFTC de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), Jean-Louis Deroussen, interrogé par La Tribune, il y a bien un démarrage poussif. Celui-ci s'explique, selon lui, par la crainte de certains bénéficiaires potentiels "d'être davantage contrôlés, notamment si une partie de l'activité se fait au noir". D'autres "peuvent être méfiants à l'égard de l'intrusion de leur vie privée" ou découragé par la complexité du dispositif, ajoute le quotidien économique.
Source : lejdd.fr 02-09-2009