
En Afghanistan, de nouveaux résultats partiels, après dépouillement d'un tiers des bureaux de vote, donnent le président sortant, Hamid Karzaï, en tête de près de 15 points sur son principal rival, Abdullah Abdullah.
En Afghanistan, l'avance de Hamid Karzaï se confirme jour après jour. Des responsables ont annoncé samedi de nouveaux résultats partiels, portant sur le dépouillement d'un tiers des bureaux de vote. Le président sortant est désormais crédité de 46,3% des voix, contre seulement 31,4% des suffrages pour son principal rival, Abdullah Abdullah. L'écart entre les deux hommes, infime en début de semaine, est dorénavant de près de 15 points. Si ces chiffres partiels sont confirmés, l'Afghanistan se dirige droit vers un second tour, prévu à la mi-octobre.
Le décompte final de la totalité des bureaux de vote n'est toutefois pas attendu avant le 3 septembre, date à laquelle seront publiés les résultats préliminaires complets. Ceux-ci pourraient toutefois être remis en cause: la Commission des réclamations électorales (ECC) a en effet relevé quelque 2000 accusations de fraude, dont 270 sont jugées suffisamment sérieuses pour altérer le résultat. L'ECC devra donc se prononcer sur ces plaintes avant la publication des résultats finaux. Mais dans le camp d'Abdullah Abdullah, on dénonce la partialité de la Commission, dont le président a été nommé par Hamid Karzaï. L'ancien bras droit du commandant Massoud, qui avait proclamé sa victoire dès la semaine dernière, imitant ainsi le président sortant, a d'ores et déjà prévenu qu'il n'accepterait "pas la légitimité du processus" électoral s'il jugeait le résultat final dicté par la fraude.
Visite surprise de Brown
Sur le terrain, la situation est toujours tendue. Un attentat a fait 43 morts mercredi à Kandahar, dans le Sud du pays. La veille, quatre militaires américains étaient tués dans l'explosion d'une bombe. C'est dans ce contexte très incertain que le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a rendu une visite surprise à ses troupes le samedi 28 août dernier.
Le dirigeant doit faire face aux critiques de plus en plus vives de son opinion publique sur la présence des soldats de la Couronne en Afghanistan, alors même qu'un rapport parlementaire a récemment souligné le manque de cohérence de la stratégie mise en place dans le pays par la coalition internationale. Samedi, Gordon Brown, qui pourrait bien pâtir de cette impopularité lors des élections législatives organisées outre-Manche avant juin 2010, a tout rejeté en bloc, assurant notamment que les militaires étaient suffisamment équipés pour contrer la menace des taliban. Et d'asséner, à l'image d'un Barack Obama ou d'un Nicolas Sarkozy: "Notre sécurité intérieure dépend d'un Afghanistan stable."
Source : lejdd.fr 31-08-2009