
Le nouveau ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, reconnaît l'"inflexion" de la politique agricole française en disant ne pas être opposé à la fin des quotas laitiers européens si d'autres mécanismes de régulation du secteur sont mis en place.
A Bruxelles, où il venait de se réunir pendant près d'une heure avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a par ailleurs mis en avant une convergence de vues avec ce dernier sur la nature "stratégique" du secteur agricole et agro-alimentaire européen.
"Sur la question des quotas, je suis pragmatique. La France s'est vue accorder un quota de 25 milliards de litres cette année et nous ferons 23 milliards de litres. La question qui se pose est : est-ce que les quotas sont la solution à la crise du secteur ?", s'est-il interrogé face à la presse. "Ce que je veux, c'est réguler la production pour assurer un revenu stable et décent aux producteurs. Il ne faut pas s'accrocher à des formules magiques. D'ailleurs, il n'y a pas de formules magiques", a-t-il ajouté, alors que la France est avec l'Allemagne et l'Autriche l'un des seuls pays européens à ne pas se résoudre à la fin des quotas prévus pour 2014-2015.
Sur la crise du secteur laitier, Bruno Le Maire a rappelé que sa première priorité était de "soulager la trésorerie des producteurs".
Il est aussi revenu sur l'importance de la communication que doit rendre le 22 juillet la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, qui n'a pas participé à l'entretien vendredi.
"Nous attendons un diagnostic clair. Pourquoi les prix chutent ? Est-ce dû à une surproduction ? A d'autres facteurs ? Il s'agira aussi de mesurer l'utilité des outils actuellement disponibles, notamment la restitution et le stockage, qui sont de bons outils", a-t-il dit.
De manière plus générale, Bruno Le Maire a repris à son compte, pour sa première visite à Bruxelles en tant que ministre de l'Agriculture, le discours pro-régulation qui était celui de Michel Barnier en défendant notamment le volume des fonds alloués à la politique agricole commune (PAC), qui concentre à elle seule environ 40% du budget communautaire. "On ne dépense jamais trop pour un secteur stratégique (...) La régulation de la production est nécessaire car le secteur agricole et agro-alimentaire est trop stratégique pour être laissé aux forces du marché", a-t-il insisté.
Il a dressé un parallèle entre la mobilisation européenne pour venir en aide au secteur financier et celle dont devraient faire preuve les Vingt-Sept pour soutenir le secteur agricole et agro-alimentaire. "Nous devons faire dans le secteur agricole ce que nous avons fait dans le secteur financier. Cela sera notre fil rouge pour la réforme de la PAC en 2013", a-t-il dit.
Source : Capital.fr 03-07-2009