
Pendant la campagne électorale, Brice Hortefeux, ministre du travail, arpentait l'Auvergne... en pensant aux élections régionales de 2010. Lui, élu aux européennes ? C'était impossible, assurait celui qui figurait en troisième place sur la liste UMP Massif central-Centre. Et le voilà porté par la vague bleue, élu contre son gré à Strasbourg.
L'ancien député européen, qui ne fut guère assidu entre 1999 et 2005, ne veut pas retourner dans les institutions européennes. Il espère un jour devenir premier ministre de Nicolas Sarkozy. L'Elysée a volé à son secours lundi 8 juin dans l'après-midi : Brice Hortefeux n'est pas concerné par l'obligation faite aux candidats UMP de siéger au Parlement. "Brice Hortefeux n'avait pas pris l'engagement d'être sur les listes pour être élu. Il s'était inscrit pour pousser la liste. Sinon, il se serait mis en premier", explique ainsi l'Elysée.
Lundi matin, au cours de la réunion des dirigeants de l'UMP, le chef de l'Etat a donné pour consigne de ne pas communiquer immédiatement sur le sujet. Il compte attendre le remaniement attendu d'ici une quinzaine de jours pour officialiser les choses : il demandera alors à M. Hortefeux de ne pas siéger à Strasbourg pour rester au gouvernement. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait donné le ton sur RTL en expliquant dès lundi matin : "Je pense qu'on a besoin de Brice Hortefeux au gouvernement."
M. Hortefeux joue les discrets : "Je ne dis rien du tout." Il précise au Monde : "Un député peut entrer au gouvernement, un sénateur peut entrer au gouvernement. Il serait curieux qu'un député européen ne le puisse pas. Il va y avoir un remaniement, on verra au remaniement si j'y suis ou si je n'y suis pas", explique-t-il. Confiant sur son avenir parisien : "Il est assez rare d'être victime de son succès."
Source : lemonde.fr 09-06-2009