
Martine Aubry, patronne des socialistes, a affirmé, mardi 9 juin, que le PS avait "six mois pour changer de cap", en traçant une feuille de route pour trois "refondations" du parti, devant son conseil national réuni à Paris pour réfléchir à son échec aux européennes.
La secrétaire nationale a détaillé une feuille de route avec les grands traits d'un calendrier comprenant l'annonce d'une "nouvelle gouvernance" dans "les prochains jours" ainsi que, "dans les jours qui viennent, l'engagement de discussions avec l'ensemble de la gauche". Mais aucune annonce d'importance n'a été faite, explique Jean-Michel Normand, journalisme au Monde. Malgré la défaite, "le bouleversement attendra" résume-t-il.
Il y aura fin août à l'université d'été à La Rochelle les premiers éléments de lancement du projet, puis avant la fin de l'année "une grande convention sur le nouveau développement social, économique et écologique". "S'agissant des régionales, nous devons commencer aujourd'hui", a ajouté la maire de Lille qui "va réunir très vite les présidents de région pour réfléchir".
"BUNKÉRISATION"
En marge du conseil national, Malek Boutih, membre du bureau national du parti, a dénoncé une "logique de bunkérisation", qualifiant le discours de Martine Aubry de "conservateur et refermé dans le parti".
Sorti de la salle d'un grand hôtel parisien où les socialistes se sont réunis pour réfléchir et proposer, M. Boutih a déclaré : "On attendait beaucoup de propositions fortes, il y a eu très peu de remises en cause." Selon le responsable socialiste, "il y a beaucoup de négociations d'état-major en cours. Les gens veulent travailler dans l'ombre pour refaire la cuisine socialiste".
M. Boutih a répété, comme il l'avait fait la veille, que la première secrétaire devait "remettre son mandat", et ce "par moralité". A ses yeux, elle "a reconnu la grosse défaite, mais il n'y a pas eu de grande autocritique sur sa propre gouvernance".
Peu avant le début du conseil, Benoît Hamon, qui n'a pas été réélu à son siège d'eurodéputé lors des européennes dimanche, avait indiqué qu'il n'entendait pas abandonner son poste de porte-parole du PS.
Source : lemonde.fr 09-06-2009