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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 18:26









L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a révélé que le défunt président gabonais avait apporté un soutien financier à Jacques Chirac, son concurrent de l'époque à l'élection présidentielle.

 

Au milieu des louanges et hommages, c'est une accusation qui ne passe pas inaperçue. Sur Europe 1 mardi matin, l'ancien président de la République française (1974-1981) Valéry Giscard d'Estaing s'est exprimé sur la mort d'Omar Bongo révélant notamment le soutien financier du chef d'État gabonais à la campagne présidentielle de 1981 de Jacques Chirac.

«Normalement on n'acceptait pas les versements de fonds provenant de pays étrangers qui soutenaient des candidats en France et j'ai appris que Bongo soutenait financièrement Jacques Chirac» a déclaré Valéry Giscard d'Estaing.

«Moi, j'étais président de la République à l'époque», a-t-il poursuivi, «j'ai appelé Bongo et je lui ai dit: vous êtes bien aimable mais vous soutenez la campagne de mon concurrent, alors il y a eu un temps mort que j'entends encore et il m'a dit : Ah vous le savez ?» a dit l'ancien pensionnaire de l'Élysée, ponctuant ce récit d'un ironique «c'était merveilleux». «A partir de ce moment-là j'ai rompu mes relations avec lui» a ajouté Valéry Giscard d'Estaing, qui avait échoué à se faire réélire en 1981.

 

«Mettre les chiffres sur la table»

 

Réagissant aux propos de VGE, l'ancien ministre de l'intérieur Charles Pasqua a déclaré mardi sur RTL n'avoir «jamais entendu» qu'Omar Bongo ait aidé «financièrement tel ou tel» dans la classe politique française, conseillant de «s'adresser au niveau des présidents de la République» pour avoir plus de précisions. «Ceux qui ont des informations de ce type, je les invite à mettre les chiffres sur la table», a-t-il dit alors qu'il était interrogé sur les allégations récurrentes faisant état d'un financement par le chef d'État gabonais de nombre de campagnes électorales françaises.

Ces accusations de financements occultes jettent une ombre sur les contours de «l'amitié personnelle» très forte qu'entretenaient Jacques Chirac et Omar Bongo. Après l'annonce du décès du président gabonais, l'ancien président de la République Jacques Chirac et son épouse Bernadette avait salué lundi la mémoire d'un «sage» qui «a contribué à la paix et à la stabilité du continent africain».

«Les armoires africaines sont pleines de cadavres. Ces sources de financement de partis politiques ont été multiples et Valéry Giscard d'Estaing en dit trop ou pas assez» a réagi auprès du figaro.fr William Bourdon, avocat et président de l'association Sherpa, qui mène avec d'autres organisations (Transparency International, Survie) un combat judiciaire contre le détournement d'argent par les chefs d'Etat africains.

Par ailleurs, Valéry Giscard d'Estaing a jugé qu'Omar Bongo «ne représentait pas à lui seul la Françafrique» mais «qu'il était un des derniers à la représenter et donc sa disparition marque d'une certaine manière la fin de la Françafrique». «C'est un peu prématuré de signer ainsi l'acte de décès de la Françafrique. C'est un système qui dépasse les hommes» a réagi William Bourdon.

Ces propos de Valéry Giscard d'Estaing interviennent trois ans après le discours de Cotonou au Bénin de Nicolas Sarkozy. Alors candidat à l'Elysée, il avait promis l'avènement d' «une relation nouvelle (...), équilibrée, débarrassée des scories du passé» entre la France et ses anciennes colonies.

 

Omar Bongo, qui a passé 41 années à la tête du Gabon, a connu tous les présidents de la cinquième République. Lors du Sommet Franco-africain de Cannes en février 2007, il avait admis que le départ de l'Élysée de Jacques Chirac, «avocat de l'Afrique» selon ses termes, marquait «la fin d'une époque». Omar Bongo est l'auteur de la fameuse phrase «La France sans l'Afrique c'est une voiture sans essence, et l'Afrique sans la France, c'est une voiture sans chauffeur». Il est donc aussi arrivé, si on en croit les déclarations de Valéry Giscard d'Estaing, que l'Afrique mette un peu d'essence dans le moteur de la politique française.



Source : lefigaro.fr  09-06-2009 

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commentaires

W
Just a friend from Africa<br /> Entre les réseaux de bienséances et la raison économique, se trouve un territoire vide de sens.<br /> Même le meilleur des partenariats peut toucher à sa fin, à sa faim, plus en temps de crise que de famine.<br /> Depuis que l’anticolonialisme festif a laissé sa place à un mariage de convenance sans amour, la culpabilité d’usage a construit des repentances saisonnières.<br /> La suite ici<br /> http://tiny.cc/1S4nc
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