
Le gouvernement américain a opté pour la manière forte dans le cadre de son plan de restructuration du secteur automobile, en exigeant la démission du PDG de General Motors (GM) Rick Wagoner et en incitant lundi Chrysler à trouver au plus vite un partenaire.
Le président américain Barack Obama devait présenter les détails de son plan lundi à 15HOO GMT mais celui-ci a déjà été fatal à Rick Wagoner, le PDG de GM, qui a dû laisser sa place à Frederick Henderson, actuel directeur de l'exploitation du groupe.
Selon un haut responsable de la Maison-Blanche, le gouvernement a "explicitement demandé à M. Wagoner de quitter son poste et celui-ci a accepté", tout en affirmant qu'il serait "inexact" d'y voir une contrepartie exigée en échange d'une nouvelle aide de l'Etat.
Barack Obama avait indiqué dimanche que son administration exigerait un plus grand effort de GM et Chrysler pour se restructurer avant de leur accorder le moindre prêt gouvernemental supplémentaire.
Les rapports sur GM et Chrysler publiés lundi par des experts désignés par l'administration américaine estiment que les plans de relance des deux groupes ne sont "pas viables tels qu'actuellement structurés".
Le président Barack Obama doit présenter lundi son plan de sauvetage de l'industrie automobile américaine, qui devrait passer par une aide financière accrue de l'Etat à de strictes conditions, la Maison Blanche confirmant la démission du PDG de General Motors (GM). Ces experts considèrent notamment que GM est viable seulement si ses dirigeants s'engagent dans "un plan de restructuration substantiellement plus agressif" et lui ont donné 60 jours pour le présenter, selon le New York Times (NYT).
Ils jugent également que l'avenir de Chrysler en tant que constructeur indépendant est un "vrai défi".
Selon eux, Chrysler "a quelques perspectives d'une viabilité à long terme" mais seulement dans le cadre d'une alliance lui permettant de faire son entrée sur le marché des petites voitures. Le NYT indique que l'administration a donné 30 jours à Chrysler pour parvenir à un accord avec Fiat.
Fiat et Chrysler ont signé en janvier un accord préliminaire en vue de la formation d'un partenariat stratégique, dans lequel Fiat prendrait une part de 35% au sein du capital de l'américain en difficulté, en échange de l'accès de ce dernier à sa technologie.
Un groupe de travail mis en place par le président américain Barack Obama sur les difficultés des groupes automobiles General Motors et Chrysler a affirmé lundi que leurs plans respectifs pour sortir de la crise n'étaient "pas viables tels qu'actuellement structurés".En conditionnant le renflouement de Chrysler à la conclusion de cette alliance, l'administration augmente les "risques pour Fiat, qui prendrait une part dans un groupe dans un état financier pire que prévu", observe un analyste interrogé par l'agence Dow Jones Newswires.
Souffrant à la fois de la crise économique qui a fait chuter leurs ventes, mais aussi de leur inadaptation à la demande du marché américain pour des modèles plus petits et économiques, Chrysler et GM ont déjà reçu 17,4 milliards de prêts fédéraux (13,1 milliards d'euros) depuis décembre. Mais c'est encore insuffisant, et ils demandent à l'Etat 21,6 milliards supplémentaires pour pouvoir survivre.
Ford, le troisième grand constructeur américain lui aussi en grande difficulté, a fait le pari de s'en sortir sans l'aide de l'Etat.
M. Wagoner faisait office d'homme providentiel au début de son mandat, entamé en juin 2000, mais il est devenu pour beaucoup le symbole d'une direction incapable d'adapter GM à la réalité de son époque, et notamment aux attentes d'Américains de plus en plus demandeurs de voiture plus petites et économes en carburant.GM et Chrysler ont déjà signé des accords de principe avec le syndicat des ouvriers de l'automobile américains (UAW) pour réduire leurs coûts aux Etats-Unis.
Au Canada, GM a signé un accord similaire avec les travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), mais Chrysler négocie toujours un accord d'autant plus crucial qu'il conditionne le déblocage d'une aide de 2,5 milliards de dollars promise par les autorités d'Ottawa et de la province de l'Ontario.
Les quelque 140.000 emplois chez GM et Chrysler ne sont pas seuls en jeu alors que le chômage vient d'atteindre un niveau record en 25 ans aux Etats-Unis. Avec les succursales et les sous-traitants, ce sont des millions d'emplois et l'avenir économique de régions entières qui sont menacés, disent les syndicats.
Source : aolinformations.fr 30-03-2009