Bis repetita. Mais que ce fut dur ! Menée 2-0 puis 3-1, l’équipe de France a pu compter sur ses leaders, Clarisse Agbégnénou et Teddy Riner, pour revenir de l’enfer et s’imposer (4-3) en finale de l’épreuve par équipes mixtes contre le Japon. Avec cette dixième médaille (deux titres) aux Jeux 2024, le judo tricolore récolte ainsi la meilleure moisson de son histoire et rapporte à l’équipe de France olympique son douzième titre. À date, aucune autre discipline n’a ramené plus de breloques au sport tricolore. Le judo français termine donc « ses » Jeux par deux bonnes notes. Après le titre de Teddy Riner hier, les Bleus – dont tous les combattants alignés en finale ont été médaillés à Paris – ont parachevé cette édition historique avec une finale magistrale.

Dans cette Arena Champ-de-Mars toujours aussi garnie et encore plus fervente que lors des épreuves individuelles, comment pouvait-on imaginer les judokas français s’incliner ? Même au bord du gouffre en finale, poussés par un public en fusion et des Marseillaises reprises en chœur, ils ont réussi se faufiler et à passer par un trou de souris. Tout l’opposé de leur début de journée. Après une victoire aisée contre Israël (4-0) d’entrée de compétition, les Français ont tranquillement enchaîné : 4-1 contre la Corée du Sud et score identique contre l’Italie.

Le clou du spectacle d’une semaine de judo si prolifique s’achève par la finale tant attendue contre le meilleur ennemi japonais battu il y a trois ans chez lui. Ça ne pouvait pas se dérouler sans un semblant de suspense. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux équipes n’ont pas fait semblant ! Après la défaite logique de Maxime-Gaël Ngayap Hambou contre le vice-champion olympique des moins de 90 kilos, les Bleus ont vécu un calvaire : Romane Dicko, pas encore remise de sa déception de la veille, déçoit et s’incline contre une combattante qui évolue dans la catégorie inférieure ; tout comme sa meilleure amie en équipe de France, Sarah-Léonie Cysique. Teddy Riner ayant sauvé l’honneur contre Saito, les Nippons mènent 3-1. Deux balles de match. Et là, un évènement imprévisible, une de ces joutes qui ne prévient pas quand elle s’invite dans l’histoire olympique : le combat de l’année. Joan-Benjamin Gaba, vice-champion olympique des moins de 73 kilos contre la légende Hifumi Abe, deux fois titrés tout en haut de l’Olympe (2021, 2024) en moins de 66 kilos.

L’entame de la bataille est à la faveur du Japonais. Ses déplacements et ses attaques dans tous les sens malmènent le Francilien qui s’accroche, tient, se sauve de terribles situations tel un chat. Et ça dure, ça dure. Près de dix minutes d’un affrontement irrespirable, 4 minutes 52 de golden score, avant que Gaba lance un mouvement qui cloue Abe sur les épaules. La salle exulte. Elle est sur le point d’imploser mais rien n’est encore fait. C’est à Clarisse Agbégnénou que revient la responsabilité de remettre les nations à hauteurs. Une rencontre qui s’étend, elle aussi, en longueur mais la Française trouve la faille après trois minutes de golden score.

Source : ParisMatch.com  04-08-2024

Photo : Philippe PETIT

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