Le Conseil d'État a pris position concernant l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires, conformément à la volonté du ministre de l'Éducation nationale.
La décision de la haute juridiction a été annoncée jeudi, et elle représente une victoire pour Gabriel Attal. « Le juge estime que l'interdiction du port de ces vêtements ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », a déclaré l'institution. Le juge des référés du Conseil d'État a également souligné que le port de l'abaya et du qamis à l'école « s'inscrit dans une logique d'affirmation religieuse, ainsi que cela ressort notamment des propos tenus au cours des dialogues engagés avec les élèves ».
L'association Action Droits des Musulmans avait déposé une demande devant le Conseil d'État visant à suspendre cette mesure. L'association de lutte « contre le racisme antimusulman » affirmait que cette interdiction portait « atteinte aux droits de l'enfant » et risquait de créer un « profilage ethnique à l'école » en ciblant principalement « les enfants présumés musulmans ».
Le point final à la controverse ?
Gabriel Attal avait annoncé en août l'interdiction de l'abaya dans les collèges et les lycées, considérant cette tenue comme un signe religieux, ce qui la rend sujette à la loi de 2004 sur la laïcité dans les établissements scolaires. Ce texte interdit le port de signes ou tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans les écoles publiques.
La question de savoir si l'abaya est un vêtement religieux a suscité un vif débat. Certains estiment que l'abaya est principalement une forme de mode et ne constitue pas un signe religieux, tandis que d'autres trouvent qu'elle a une connotation religieuse. Le Conseil d'État a finalement tranché en considérant l'abaya comme un vêtement à caractère religieux, ce qui justifie son interdiction en vertu de la loi de 2004.
Source : LeJDD.fr 07/09/2023
#abaya #gabrielAttal #lyceescollège #laïcité #vêtementreligieux