Mardi 7 Mars 2023 - Manifestation contre la réforme des retraites : record légèrement battu
Les syndicats, qui jouent leur va-tout face au gouvernement à quelques jours d'une probable adoption de la réforme des retraites au Sénat, ont salué mardi une «mobilisation historique», appelant le gouvernement à ne pas y «rester sourd», même si les taux de grévistes restaient en deçà des records. Dans les villes, les mobilisations ont été soutenues même si dans les grandes villes, les manifestants n'ont pas tout le temps répondu présent. À 17 heures 30, la barre symbolique du million de manifestants était atteinte.
À 17 heures, quelque 700.000 personnes manifestaient mardi à Paris selon la CGT à l'AFP, alors que le chiffre des autorités n'était pas immédiatement disponible. C'est davantage que lors des précédentes journées d'action, où les estimations du syndicat n'avaient jamais dépassé 500.000.
Record battu de manifestants dans plusieurs villes
À Reims, les manifestants ont répondu présent avec 7500 personnes dans la rue, soit bien plus que le 31 janvier (6000). Record battu à Nantes (30.000), à Caen (24.000), à Angers (17.000), à Rodez (14.500) à Niort avec 8000 manifestants dans les Deux-Sèvres, à Bayonne (13.000) et à Pau (15.500) dans les Pyrénées-Atlantiques, à Chalon-sur-Saône (9000), à Chambéry (8500), à Besançon (11.000), à Blois (11.000), à Narbonne (6500), mais également à Romorantin-Lanthenay et à Vendôme dans le Loir-et-Cher, à Guéret dans la Creuse, à Nyons dans la Drôme, à Quimperlé dans le Finistère, à Dreux en Eure-et-Loir, à Auch dans le Gers, à Arles dans les Bouches-du-Rhône, à Dieppe en Seine-Maritime, à Draguignan dans le Var, à Coutances dans la Manche, à Pithiviers dans le Loiret.
À 17h, selon les chiffres donnés par les différentes préfectures, on comptait environ 944.000 manifestants contre 932.000 le 31 janvier soit 1,2% de personnes en plus dans les rues de l'Hexagone.
Mardi 7 Mars 2023 – Mélenchon demande «un référendum» ou «une dissolution» de l'Assemblée pour éviter le blocage du pays
Jean-Luc Mélenchon a demandé l'organisation d'"un référendum" ou "une dissolution" de l'Assemblée nationale pour éviter le blocage du pays, mardi, sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Deux Français sur trois sont toujours opposés au projet du gouvernement, selon les sondages. Et les syndicats s'attendent "à plus de 2 millions" de manifestants dans les rues.
"Il y a d'un côté sa volonté à lui (Emmanuel Macron, NDLR), de l'autre côté celle du peuple. A qui doit revenir le dernier mot ? Évidemment au peuple", a déclaré le leader de La France insoumise (LFI) à Marseille, avant le départ de la manifestation. "Le moment est venu pour lui de prendre l'initiative démocratique qui correspond à cette situation de blocage", a estimé l'ancien candidat à la présidentielle.
"Ou bien une dissolution puisqu'il est évident qu'il y a une différence entre ce que ressent le pays et ce que dit l'Assemblée nationale ou bien, plus simplement, un référendum", a-t-il ajouté, dénonçant dans cette réforme phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron, "une sorte de caprice du prince", "une manière inutile, injuste et cruelle de gouverner".
Sur BFMTV et RMC, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a lui aussi demandé au chef de l'Etat de "revenir aux urnes" pour "éviter une situation de blocage généralisé". Plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises, 80% des trains sont annulés. A la mi-journée, le taux de gréviste était de 39%, moins que le 19 janvier mais davantage que les autres journées d'action qui ont suivi.
Du côté des enseignants, on compte quelque 33% de grévistes, selon le ministère de l'Education, bien en-deçà des chiffres des syndicats. Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement. Les syndicats ambitionnent de mettre la France "à l'arrêt", jouant leur va-tout face au gouvernement à quelques jours d'une probable adoption du texte au Sénat.
"Brutalité extrême"
Dans une tribune publiée dans Libération, le patron des députés socialiste, Boris Vallaud, dénonce une réforme qui "pervertit la démocratie". Elle relève d'un "coup de force politique" et "symbolise comme jamais (la) pratique solitaire du pouvoir" d'Emmanuel Macron. "Ce qui se passe aujourd'hui est crucial" et "le soutien à la mobilisation sociale doit être total", face à "l'entêtement du gouvernement" qui "table sur la résignation des Français", a abondé le député Jérôme Guedj (PS) sur Europe 1.
La CGT prévoit au total 265 rassemblements. Les renseignements anticipent, selon une source policière, entre 1,1 et 1,4 million de participants, dont 60 à 90.000 à Paris. L'écologiste Julien Bayou a dénoncé, au micro de Sud Radio, "la brutalité extrême" de l'exécutif bien décidé à aller jusqu'au bout. Pour le communiste Pierre Dharréville, l'exécutif a déjà "perdu la bataille".
Et d'ironiser sur Olivier Dussopt, qui pourrait déposer sa "candidature pour le prix de l’humour politique". Le ministre du Travail a assuré samedi que le projet du gouvernement était "une réforme de gauche" qui "ne fera pas de perdants".
Mardi 7 Mars 2023 - Ces sénateurs favorables au blocage du pays
Si la rue ne regardera pas forcément les débats sur les retraites au Sénat, demain, les sénateurs scruteront, eux, la mobilisation contre la réforme. Qui sont les pensionnaires du Palais du Luxembourg favorables au blocage du pays ? Quels sont ceux qui s'y opposent ?
A l’Assemblée nationale, le député insoumis Louis Boyard vient de lancer un « concours » sur les réseaux sociaux, le « blocus challenge », appelant à bloquer lycées et universités, à partir de demain… A deux kilomètres de là, au Sénat, si les débats sont parfois vifs autour du texte sur les retraites, on n’en est pas là. Au point que l’on s’interroge, y a-t-il des sénateurs favorables à la grève générale et au blocage du pays ? La réponse est oui, et ils sont à trouver du côté gauche de l’hémicycle.
« Évidemment que je soutiens la grève générale et le blocage du pays, affirme la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui ira manifester à Paris mardi après-midi avant de revenir siéger. Je ne connais pas de mobilisation sociale qui ait marché sans rapport de force. Ce pays ne peut pas fonctionner sans les millions de gens qui vont le bloquer et qui réclament de la justice sociale. La réforme est massivement rejetée par l’ensemble de la population et le gouvernement campe sur une position intenable. »
La sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol, cale, elle, ses pas dans ceux… des syndicats. « Je soutiens toutes les propositions de l’intersyndicale, détaille la vice-présidente du Sénat, une des voix fortes du principal groupe d’opposition PS. Je ne suis pas surprise que le mouvement syndical utilise tous les moyens légaux qu’il a pour faire reculer le gouvernement. C’est un exercice classique. » Elle ira manifester aussi, mais dans l’Oise, mardi matin, avant de venir au Sénat l’après-midi (il ne devrait pas y avoir de débat demain matin en raison de la séance de ce lundi qui pourrait s’achever au petit matin).
« Il faut bloquer les bloqueurs » dit Bruno Retailleau, patron du groupe LR au Sénat
À la droite de l’hémicycle, sans surprise, on n’apprécie pas la tournure que pourrait prendre le mouvement social. « Il faut bloquer les bloqueurs, affirme ainsi Bruno Retailleau, patron du groupe Les Républicains, majoritaire au Sénat et qui soutient la réforme. Quand j’entends que Monsieur Martinez (patron de la CGT) veut mettre l’économie française à genoux, je dis que c’est dénaturer le droit de grève et ça va pénaliser les plus modestes. »
Le sénateur de Vendée veut aller plus loin, en empêchant purement et simplement tout blocage du pays, à l'avenir. « J’ai fait voter au Sénat en 2019 une proposition de loi pour un vrai service minimum en période de grève, sur les cinq jours ouvrés, permettant d’avoir un service de transport deux heures le matin et deux heures l’après-midi, aux heures de pointe. J’appelle le gouvernement à se saisir de cette proposition (non reprise à l'Assemblée). L’allongement du préavis de grève, actuellement en réflexion, ne changera rien. »
Pas de recul « quelle que soit la mobilisation », selon les macronistes
Du côté de la majorité présidentielle, on manie le sujet avec toutes les précautions oratoires possibles. Même le très « cash » François Patriat, patron du groupe macroniste au Sénat, prend le soin de ne pas souffler sur les braises. « Ça fait des jours que les syndicats nous annoncent l’apocalypse mais je ne crois pas au blocage total. La mobilisation sera intense et les perturbations nombreuses. Mais une fois l’article 7 voté au Sénat, sur le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, peut-être mardi en fin de journée, ça confortera les Français sur le fait que la loi est inéluctable. Donc pas de provocation des élus, un débat respectueux au Sénat et l’on arrivera au bout du texte… Quelle que soit la mobilisation, elle n’est pas de nature à entraîner un recul du gouvernement. »
Mardi 7 Mars 2023 - Grève du 7 mars : les expéditions de carburants bloquées, de premiers affrontements en pleine nuit
Mardi matin, la CGT a annoncé bloquer les expéditions de carburants dans toutes les raffineries de France, après que celles de Donges et Gonfreville ont voté des mouvements de grève. « La grève est partie partout, (...) avec des proportions de grévistes très variables en fonction des sites, mais avec des expéditions bloquées en sortie de toutes les raffineries ce matin », a prévenu Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, dont Le Parisien se fait l'écho. Il précise que les raffineries de TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos sont impactées par ce mouvement social. La veille de la grève, un représentant CGT avait assuré qu'« aucune goutte de carburant ne sortirait » de la raffinerie de Donges « jusqu'à vendredi 13h30 ».
Dès le début de la nuit, de premières actions ont notamment été menées en Bretagne. Selon plusieurs médias présents sur place, plus de 200 manifestants bloquent depuis 1h30 la route de Lorient. Les trois sorties menant à la rocade étaient en fin de nuit inaccessibles.
Des incendies rapportés
L'intervention des forces de l'ordre se poursuit dans un climat de tension. Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes de militants, comme celui du collectif étudiant d'extrême gauche Le Poing levé, ont dénoncé l'utilisation de grenades lacrymogènes par les représentants de l'ordre public, pour les faire reculer. Le Télégramme précise que des routiers devraient se joindre au mouvement dans les prochaines heures.
Selon l'Agence France-Presse, une cinquantaine de CRS sont réquisitionnés sur les lieux. Des pompiers sont également présents. Des témoignages vidéos montrent plusieurs foyers d'incendie visibles dans la zone de blocage parsemée de tables, chaises et caddies empêchant toute circulation. « Une manifestation sociale impliquant une centaine de personnes est en cours à hauteur de la porte de Lorient sur la RN 24 dans les deux sens de circulation (...) dans le département de l'Ille-et-Vilaine. La durée de l'événement est indéterminée », a fait savoir dans un message d'information Bison Futé.
Mardi 7 Mars 2023 - Retraites : «Le texte n'a pas été voté à l'Assemblée nationale et c'est une victoire de LFI», estime Bompard
Le député insoumis s'est dit «fier» ce mardi du travail mené par les élus de son groupe au palais Bourbon.
Entre 1 et 1,4 million de manifestants contre la réforme des retraites sont attendus dans la rue ce 7 mars. Une mobilisation et une grève qui viennent lutter contre la mesure phare du texte du gouvernement : le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Ainsi, l'objet de l'article 7, à l'Assemblée nationale, n'aura pas été débattu.
«J'en suis fier», a lâché le numéro deux du mouvement de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard sur BFMTV ce mardi. «Le texte de loi n'a pas été voté à l'Assemblée nationale, je le revendique et je considère que c'est une victoire de La France insoumise.» Le fidèle de Jean-Luc Mélenchon a insisté : «Ne faites pas porter la responsabilité aux députés LFI le fait que le gouvernement ait décidé qu'on n'avait pas le droit de consacrer plus de 9 jours de débat à l'AN à cette réforme.»
L'élu des Bouches-du-Rhône a ainsi salué le «travail» des députés de son groupe. «Grâce à leur action, le texte n'a pas de légitimité parlementaire, aujourd'hui, et cela permet au mouvement social de se déployer.» Le message qu'il veut faire passer au gouvernement est clair : «Le texte n'a pas été adopté à l'Assemblée nationale, à ce stade il n'a pas été adopté au Sénat : reculez, et retirez-le.»
Mardi 7 Mars 2023 - Séisme en Turquie : les coûts de la reconstruction estimés à 100 milliards de dollars
La secousse du 6 février de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard de magnitude 7,6, a tué près de 46.000 personnes et fait 105.000 blessés en Turquie. Elle a également détruit ou condamné 214.000 bâtiments, hauts parfois de plus de 10 étages, dans 11 des 81 provinces turques.
Les seuls dégâts matériels provoqués par le tremblement de terre en Turquie "dépassent les 100 milliards de dollars", selon un calcul sommaire de la Banque mondiale, de l'ONU, de l'Union européenne et du gouvernement turc.
Un mois après le séisme, qui a tué plus de 46.000 personnes côté turc, "il est déjà clair que les seuls dégâts matériels vont se monter à plus de 100 milliards de dollars", a déclaré Louisa Vinton, responsable pour la Turquie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) par visioconférence depuis Gaziantep lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève.
"Les coûts de reconstruction et tout ce qui aura à voir avec le fait de reconstruire mieux et de reconstruire plus écologiquement vont évidemment encore dépasser ce montant", a souligné Mme Vinton.
Ces estimations sont encore basées sur des données provisoires, mais le montant de 100 milliards de dégâts sera celui présenté à une Conférence de donateurs pour aider à la reconstruction qui doit se tenir le 16 mars à Bruxelles, a précisé Mme Vinton.
Face à ces montants énormes, Mme Vinton a dit sa "déception et sa tristesse" sur le manque de générosité des donateurs. Actuellement, l'appel d'urgence à des fonds d'un milliard de dollars lancé le 16 février n'est couvert qu'à 9,6%, a-t-elle dit.
Mardi 7 Mars 2023 - La Corée du Nord verrait l'interception de ses missiles comme une «claire déclaration de guerre»
La Corée du Nord a prévenu mardi qu'elle interprèterait comme "une claire déclaration de guerre" toute interception de ses missiles pendant ses tirs d'essai au-dessus de l'océan Pacifique, a déclaré la très puissante soeur du dirigeant nord-coréen, Kim Yo Jong.
"Cela sera considéré comme une claire déclaration de guerre contre la RPDC (République populaire démocratique de Corée, ndlr), au cas où une réponse militaire telle qu'une interception (de nos missiles) aurait lieu lors de nos essais d'armes stratégiques", a déclaré Kim Yo Jong, citée par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
"L'océan Pacifique n'appartient pas au dominium des Etats-Unis ou du Japon", a-t-elle prévenu, alors que les Etats-Unis et la Corée du Sud voisine s'apprêtent à mener ses plus importantes manoeuvres militaires conjointes en cinq ans.
La Corée du Nord "se tient toujours prête à prendre des mesures appropriées, rapides et écrasantes à tout moment", a-t-elle ajouté, dans un communiqué, qualifiant les récents exercices militaires de Washington et Séoul "d'extrêmement frénétiques".
"Nous regrettons profondément les gesticulations irresponsables des Etats-Unis"
Cette déclaration intervient après que les deux alliés ont annoncé vendredi qu'ils organiseraient ce mois-ci leurs plus grands exercices militaires conjoints depuis 2018 afin d'améliorer leur réaction en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne. Dans un autre communiqué, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères a accusé mardi les Etats-Unis de faire "intentionnellement" monter les tensions dans la région.
"Les récents exercices aériens conjoints (...) montrent clairement que le projet d'utiliser des armes nucléaires contre la RPDC suit son cours au rythme d'une vraie guerre", a-t-il dénoncé. "Nous regrettons profondément les gesticulations irresponsables et inquiétantes des Etats-Unis et de la Corée du Sud, qui poussent constamment vers l'instabilité la situation dans la péninsule coréenne", a déclaré le ministère également cité par KCNA.
Outre les manoeuvres "Ulchi Freedom Shield" entre les forces américaines et sud-coréennes, qui débuteront le 13 mars pour au moins 10 jours, Washington et Séoul ont organisé cette semaine des exercices aériens conjoints avec un bombardier lourd américain B-52 à capacité nucléaire.
Mardi 7 Mars 2023 - Climat : L’ONU approuve la création d’une infrastructure mondiale de surveillance des gaz à effet de serre
Ce lundi, le Conseil exécutif de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a approuvé le projet de création d’une infrastructure mondiale de surveillance des gaz à effet de serre. Ce projet devrait permettre de combler les lacunes en matière de connaissances concernant ces effets, mais aussi de soutenir les mesures visant à atténuer les émissions de ces gaz.
Alors qu’auparavant les données globales étaient publiées une fois par an, elles le seront dorénavant mois par mois. Une première qui devrait énormément faciliter l’observation des trois principaux gaz à effet de serre que sont le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote.
Malgré la connaissance des scientifiques sur le rôle de la combustion du charbon, du pétrole, ou encore du gaz dans les émissions de gaz à effet de serre, il demeure quelques questions. Le projet devrait ainsi aider les chercheurs à appréhender davantage le rôle joué par les mécanismes d’absorption du CO2, mais aussi combler les données manquantes qui sont difficiles à obtenir dans les pays en développement.
Un observatoire aux multiples enjeux
Ce nouveau cadre devrait donc faciliter les systèmes d’observation des gaz à effet de serre, mais surtout mieux informer sur les stratégies visant à lutter contre le réchauffement climatique, sujet central pour les chercheurs.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, a indiqué que « l’augmentation des niveaux de CO2 entre 2020 et 2021 a été supérieure au taux de croissance moyen de la dernière décennie et le méthane a connu la plus forte progression d’une année sur l’autre depuis le début des mesures ». Ainsi, pour ce dernier, cette surveillance mondiale intégrée permettra également de soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Mardi 7 Mars 2023 - En difficulté à Bakhmout, l’armée ukrainienne compte « renforcer » ses positions
Cette annonce intervient alors que les mercenaires de Wagner ont annoncé avoir encerclé la ville. La bataille de Bakhmout est devenue un symbole pour les armées russe et ukrainienne.
Encerclée, détruite, mais toujours ukrainienne. Dans un communiqué publié ce lundi, Kiev annonce « renforcer » les positions de son armée dans la ville de Bakhmout, épicentre d’affrontements acharnés entre Russes et Ukrainiens dans le Donbass depuis plusieurs semaines.
Les commandants en chef des forces armées ukrainiennes « se sont prononcés en faveur de la poursuite de l’opération défensive et d’un renforcement de nos positions à Bakhmout » à l’issue d’une réunion avec le chef de l’État ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon le communiqué.
Guerre en Ukraine : à Bakhmout, l’heure du siège
Cette annonce intervient alors que les mercenaires du groupe Wagner, par la voix de leur chef Evgueni Prigojine, ont déclaré avoir presque entièrement encerclé la ville et bombardé la dernière route goudronnée reliant les défenseurs ukrainiens au monde extérieur.
Pour cette raison, et malgré l’annonce du communiqué, la résistance acharnée des Ukrainiens pourrait n’être que de courte durée. Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un think-tank américain spécialisé dans les questions de défense, les forces ukrainiennes pourraient être « vraisemblablement en train d’effectuer une retraite tactique d’ampleur limitée à Bakhmout ».
Bakmout, un « Verdun ukrainien »
Mais selon les experts de l’ISW, « il est improbable que les forces ukrainiennes se retirent d’un seul coup de Bakhmout, et il est possible qu’elles poursuivent une retraite progressive tout en combattant, afin d’épuiser les forces russes avec des combats urbains » où les défenseurs sont « traditionnellement avantagés ».
Commencée le 1er août, la bataille de Bakhmout est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle du Donbass, région industrielle de l’est du pays. Peuplée de 70 000 habitants avant le début du conflit, la ville est aujourd’hui un champ de ruines. Son importance stratégique est contestée par certains experts mais l’ISW nuance dans une note, en avançant que la défense de Bakhmout était néanmoins « stratégiquement sensée », car elle « continue d’épuiser les effectifs et les équipements russes ».
Les forces russes s’y illustrent par leur violence et leurs tactiques coûteuses en vies humaines. Cette stratégie, à laquelle s’ajoute un paysage de no man’s land strié de tranchées, vaut parfois à Bakhmout le surnom de « Verdun ukrainien ».
Mardi 7 Mars 2023 - Droits des femmes : l'ONU estime que l'égalité entre les sexes ne sera pas atteinte avant « 300 ans »
Lors de son intervention devant la Commission de la condition de la femme (CSW), à deux jours de la Journée internationale des femmes du 8 mars, le secrétaire général des Nations unies s'est inquiété lundi des progrès évanescents en faveur de l'égalité des sexes. Antonio Guterres a déclaré que l'égalité des sexes serait atteinte, au mieux, dans trois siècles selon les dernières estimations d'ONU Femmes, l'organisation des Nations unies dédiée à la parité et à l'émancipation des femmes. « L'égalité entre les sexes s'éloigne de plus en plus. Au rythme actuel, ONU Femmes la fixe à dans 300 ans », a-t-il dévoilé dans l'amphithéâtre de l'Assemblée générale, comme le rapporte CNN. « Les droits des femmes sont bafoués, menacés et violés à travers le monde entier. Le progrès effectué depuis des décennies disparaît sous nos yeux », a déclaré Antonio Guterres, citant l'exemple de l'Afghanistan, où « les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique ».
« Les crises et les conflits affectent d'abord et avant tout les femmes et les filles », a-t-il analysé, avant d'évoquer le cas de l'Ukraine. Pour rappel, l'année dernière, les Nations unies ont demandé l'ouverture d'une enquête sur de viols et de violences sexuelles commis à l'encontre de femmes et d'enfants ukrainiens à la suite de l'invasion russe. Dans son discours, Antonio Guterres n'a pas mentionné l'Iran, pays qui a été exclu de la commission de 45 membres en décembre, à la suite des protestations suscitées par la mort de la jeune Mahsa Amini en détention.
« Le patriarcat contre-attaque. Nous aussi »
En outre, le secrétaire général de l'ONU a partagé de sombres statistiques faisant état du nombre élevé de mariages forcés, notamment de mineures, ou encore de la multiplication des enlèvements et agressions de jeunes filles. « Dans plein d'endroits, les droits de reproduction sexuelle des femmes reculent et les filles qui vont à l'école risquent d'être enlevées et agressées », a-t-il résumé. « Le patriarcat contre-attaque. Nous aussi. Je suis ici pour affirmer clairement et avec force : les Nations unies se tiennent partout aux côtés des femmes et des filles », a conclu Antonio Guterres sous les applaudissements de son auditoire.
Mardi 7 Mars 2023 - Londres présente sous les critiques une nouvelle loi pour lutter contre l'immigration
Le gouvernement britannique présente ce mardi 7 mars un projet de loi, déjà critiqué par les organisations de défense des droits humains, censé lutter contre l'immigration illégale qui prévoit d'interdire à ceux qui arrivent par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni.
À trois jours de sa première visite en France, le premier ministre Rishi Sunak espère ainsi remplir sa promesse d'enrayer l'augmentation des traversées illégales de la Manche, incessante malgré les plans successifs des gouvernements conservateurs, et au cœur de régulières tensions avec Paris.
Avec plus de 45.000 arrivées par cette voie très dangereuse l'année dernière, le gouvernement se retrouve confronté à un système d'asile totalement dépassé et à des manifestations antimigrants marquées par des violences récemment.
Expulser les migrants vers le Rwanda
Un an après sa loi controversée - depuis bloquée par la justice européenne - qui prévoyait d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile avant même d'étudier leur dossier, Londres doit présenter un nouveau texte très restrictif. «Si des gens arrivent ici par des voies illégales, ils ne devraient pas être autorisés à rester», a résumé la ministre Michelle Donelan, porte-voix du gouvernement lundi sur la BBC.
Selon des fuites dans la presse, le texte attendu depuis des semaines prévoit des mesures pour faciliter la détention et l'expulsion «dès que raisonnablement possible» des migrants qui seraient ensuite interdits à vie de revenir. «Il semble que le but réel du gouvernement soit d'empêcher qui que ce soit de demander l'asile au Royaume-Uni», a déploré dans un communiqué l'organisation de défense des droits des réfugiés Care4Calais, qui souligne qu'un tel projet de loi serait contraire à la Convention internationale sur les réfugiés.
«Où va-t-on détenir des milliers de personnes? Combien cela coûterait-il ?» s'interroge l'association. «Et si des personnes doivent être expulsées, où le gouvernement a-t-il l'intention de les envoyer ?» Le Royaume-Uni a voté une loi l'an passé pour expulser au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés par la Manche mais le projet a été bloqué par la justice européenne et reste au point mort.
«C'est impossible à mettre en place, coûteux et cela ne stoppera pas les bateaux», résume de son côté Enver Solomon, de l'association Refugee Council. Pour l'opposition travailliste, le projet de loi est une diversion : «De telles lois arrivent toujours avant des élections locales» comme celles prévues en mai, a estimé lundi le chef du Labour Keir Starmer sur la chaîne LBC. Mais «je ne pense pas que présenter des propositions irréalisables nous mènera très loin».