Dimanche 17 Juillet 2022 – A Pithiviers, Macron marque le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv :
Emmanuel Macron a appelé dimanche "les forces républicaines" à "redoubler de vigilance" face à un antisémitisme "encore plus brûlant" et "rampant" qu'il y a 20 ans, dans un discours à Pithiviers (Loiret) commémorant le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv.
"Nous n'en avons pas fini avec l'antisémitisme. Et nous devons en faire le constat lucide. Cet antisemitisme est encore plus brûlant, rampant, qu'il ne l'était en 1995, dans notre pays, en Europe, et dans tant d'endroits du monde", a souligné Emmanuel Macron.
Macron reprend les mots de Chirac
Dans cette gare où ont transité une partie des 13.000 Juifs arrêtés à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942, Emmanuel Macron a repris les mots de Jacques Chirac qui en 1995 avait reconnu la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d'Hiv: "Ces heures noires souillent à jamais notre histoire. La France ce jour-là accomplissait l'irréparable". Désormais, l'antisémitisme "peut prendre d'autres visages, se draper dans d'autres mots, d'autres caricatures", a estimé Emmanuel Macron. "Mais l'odieux antisémitisme est là, il rode, toujours vivace, persiste, s'obstine, revient", a-t-il poursuivi, évoquant tour à tour la "barbarie terroriste", les "assassinats et crimes", les résurgences sur "les réseaux sociaux" ou les "profanations de tombes".
"Il s'immisce dans les débats sur les plateaux de télévision. Il joue de la complaisance de certaines forces politiques. Il prospère aussi autour d'une nouvelle forme de révisionnisme historique, voire de négationnisme", a-t-il insisté, faisant allusion, sans le nommer, au candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Eric Zemmour qui avait notamment soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale. "Ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Darquier de Pellepoix, aucun de ceux-là n'a voulu sauver des Juifs. C'est une falsification de l'histoire que de le dire", a répondu le chef de l'Etat, en estimant que "ceux qui s'adonnent à ces mensonges ont pour projet de détruire la République et l'unité de la Nation".
"Regarder notre vérité en face, ce n'est pas affaiblir la France ni se repentir"
"Regarder notre vérité en face, ce n'est pas affaiblir la France ni se repentir. C'est reconnaître tout pour ne pas le reproduire", a exhorté Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a donc appelé "les forces républicaines de notre pays" à "redoubler de vigilance". "Car oui la mécanique de 1940 venait de loin et s'était nourrie de haine et d'antisémitisme devenus ordinaires", a-t-il fait valoir, appelant à "ne jamais rien céder, réprimer et punir, commémorer et instruire".
"Nous n'extirperons jamais les racines de l'antisémitisme si nous ne faisons pas lever en même temps les ferments de l'éducation et du dialogue", a encore plaidé Emmanuel Macron, qui avait visité plus tôt les lieux, transformés en musée par le Mémorial de la Shoah.
Dimanche 17 Juillet 2022 – André Boite, doyen connu des Français, est décédé à l'âge de 111 ans :
André Boite, doyen connu des Français, est décédé vendredi à Nice à son domicile, à l'âge de 111 ans, a-t-on appris de sources concordantes. Si André Boite était, en l'absence de tout recensement officiel, le doyen connu des hommes français, la personne la plus âgée en France reste Soeur André, âgée de 118 ans, qui vit à Toulon dans une maison de retraite. Depuis avril, Soeur André, née Lucile Randon le 11 février 1904, à Alès (Gard), dans le sud de la France, était également devenue la probable doyenne de l'humanité avec l'annonce du décès de la Japonaise Kane Tanaka et ses 119 ans.
Il "était très fatigué depuis quelque temps"
André Boite "était très fatigué depuis quelque temps et il est décédé aujourd'hui chez lui à 14h00", a indiqué l'une de ses proches, qui souhaite rester anonyme, à l'AFP, confirmant l'information du maire de Nice Christian Estrosi qui le premier avait annoncé sur Twitter le décès de son plus vieil administré.
André Boite, né le 6 décembre 1910 à Argent-sur-Sauldre, dans le Cher, avait dirigé jusqu'à 80 ans l'Office de tourisme de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), une cité balnéaire proche de Nice, et était resté actif jusqu'à ses dernières années dans le secteur du tourisme.
Déporté pendant la Seconde guerre mondiale, il avait épousé le jour de ses 41 ans Yvette, à Bougarez (Algérie). Son épouse était décédée en 2017 à l'âge de 95 ans. Il a eu trois enfants, deux fils, dont un déjà décédé, et une fille. "Il avait encore toute sa tête, il se souvenait de plein de choses qu'il aimait beaucoup raconter, il aimait aussi chanter et boire un petit verre de vin", a témoigné cette proche à l'AFP, en parlant d'un "grand petit homme super-adorable, très gentil et d'une bonté invraisemblable".
Le maire de Nice, qui lui avait rendu visite en décembre lors de son anniversaire, a fait part sur Twitter de sa "tristesse", évoquant le souvenir "d'un homme qui aimait son territoire" et "d'un précurseur du tourisme local".
Son successeur connu est un homme âgé de 110 ans vivant dans les Bouches-du-Rhône
Le successeur connu d'André Boite est un homme âgé de 110 ans vivant dans les Bouches-du-Rhône. Mai celui-ci souhaite rester anonyme, a expliqué à l'AFP Laurent Toussaint, l'un des animateurs du forum sur Internet "Les centenaires français", qui recense notamment nos concitoyens les plus âgés. Selon ce spécialiste des centenaires, André Boite était l'un des cinq ou six hommes connus les plus âgés au monde.
Selon le Guinness des records, l'homme le plus âgé du monde serait depuis mai un agriculteur vénézuélien de 112 ans, Juan Vincente Pérez.
Dimanche 17 Juillet 2022 – Rafle du Vel d'Hiv : la majorité s'enflamme après un tweet de Mathilde Panot :
Au jour des commémorations des 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, un tweet de la cheffe de file des députés LFI suscite une volée de réactions indignées dans la majorité .
"Honte", "abject", "nausée": un tweet de la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot , reprochant notamment à Emmanuel Macron d'avoir "rendu honneur à Pétain" en 2018, suscite une volée de réactions indignées dans la majorité au jour des commémorations de la Rafle du Vel d'Hiv.
"Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vel d'Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd'hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN", a tweeté samedi la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.
En 2018, Emmanuel Macron avait qualifié Pétain de "grand soldat" durant la Première Guerre mondiale, même s'il a ensuite "conduit des choix funestes". Et dimanche après-midi, le chef de l'Etat commémore à Pithiviers (Loiret) le 80e anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv en inaugurant, en compagnie de rescapés, un nouveau lieu de mémoire dans l'ancienne gare de la ville. Cérémonie à laquelle des élus du Rassemblement national ont aussi été invités, par tradition républicaine, a détaillé l'Elysée, sans préciser s'ils seraient présents.
Le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, a appelé Mathilde Panot à retirer son tweet et à présenter "ses excuses à la France, vite". "Au-delà de la honte. On n’ose y croire", a-t-il réagi sur le même réseau social.
Relayant cet appel à retirer le tweet polémique, la députée Renaissance Prisca Thévenot a affirmé dimanche sur CNews que LFI avait "réussi à gagner la palme de l'abject, de l'indigne".
"Aucune limite dans l'indécence"
"Instrumentaliser la Shoah sans écrire le mot 'juif', après avoir voté plusieurs amendements avec le RN. LFI n’est plus à une contorsion idéologique près. C’est indigne de la mémoire des victimes, c’est une fille d’enfants cachés qui vous le dit", a écrit sur Twitter l'ex-ministre Emmanuelle Wargon.
Pour le sénateur RDPI à majorité En Marche Julien Bargeton, "il ne s’agit pas d’un dérapage. C’est la conséquence de l’attitude systématique consistant à faire de tout sujet une occasion de conflit, sans respect pour la mémoire ou la République".
"Quelle honte!", "La nausée", "Aucune limite dans l'indécence", ont encore réagi respectivement les ministres Agnès Firmin Le Bodo, Isabelle Rome et Olivier Dussopt.
Dimanche 17 Juillet 2022 – Incendies en Gironde : combat «titanesque» des pompiers, plus de 10.000 hectares ravagés :
La mobilisation intense des pompiers ne faiblit pas pour fixer les incendies dans le sud de la France, et particulièrement en Gironde où plus de 10.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée prévue tout au long du week-end.
Sur la commune de la Teste-de-Buch, les efforts déployés ont permis de ralentir la progression du feu. "Nous sommes toujours, et c'est une satisfaction, à 3.150 hectares brûlés, mais le feu n'est toujours pas maîtrisé", a déclaré à la presse le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic, qui a salué l'"énorme intensité et mobilisation" des pompiers dans la nuit "pour conserver ce périmètre".
"Aujourd'hui, on maintient la tête de feu notamment sur le sud, ce qui évite qu'il soit en progression vers les Landes mais (...) on n'est pas à l'abri d'une reprise", détaille de son côté le lieutenant-colonel Olivier Chavatte du service départemental d'incendie et de secours (Sdis). "On a presque 30 kilomètres de lisière donc c'est un travail titanesque".
"22 départs de feux de forêt sur le département de la Gironde" en 24 heures
En 24 heures, le Sdis "a dû faire face à 22 départs de feux de forêt sur le département de la Gironde", a souligné la préfecture à la mi-journée sur Twitter. Des reprises ont eu lieu ces dernières heures du côté des plages de la Lagune et du Petit-Nice au sud de la dune du Pilat, ont indiqué le maire de la Teste-de-Buch, Patrick Davet, ainsi que les pompiers.
La veille, quelque 450 familles ont pu récupérer leurs effets personnels dans les cinq campings évacués du secteur.
Sur les communes de Landiras et Guillos plus à l'est, le feu continue toutefois de progresser, avec désormais "plus de 7.000 hectares" brûlés, a indiqué la préfecture sur Twitter. En raison de la situation "très défavorable", avec des vents qui poussent les feux vers le sud-ouest, ordre a été donné en début d'après-midi de procéder à l'évacuation du "bourg du Tuzan, du hameau de Villagrain sur la commune de Cabanac-et-Villagrain et, sur la commune d'Hostens, du bourg et de la base nautique".
"Plus de 12.200" habitants et vacanciers ont dû quitter les lieux
Au total, 1.200 sapeurs pompiers sont mobilisés samedi sur les deux fronts. Cinq avions bombardiers d'eau (3 Canadair et un Dash) survolent actuellement les zones, selon le Sdis. Sur place, de nombreux bulldozers sont par ailleurs utilisés pour mettre en place des pare-feux (ou coupe rases) afin de ralentir et bloquer les flammes.
Depuis mardi, "plus de 12.200" habitants et vacanciers ont dû quitter les lieux. Cinq centres d'hébergement d'urgence et une cellule d'urgence médico-psychologique ont été ouverts pour soutenir les sinistrés. Sur les bords de l'étang de Cazaux et de Sanguinet, des retombées des fumées de l'incendie de La Teste noircissaient les plages, photographiées et publiées par de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux. Il n'y a "pas de toxicité avérée" et la baignade "n'est donc pas interdite", a affirmé sur Facebook la municipalité de Biscarosse.
Jeudi, la vigilance "feux de forêt" est montée d'un cran en Gironde qui est passée en rouge (échelle 4/5), comme dans le département voisin des Landes depuis vendredi matin.
Ces feux, qui n'ont pas fait de victime, se sont déclenchés au début de l'épisode de canicule qui touche la France depuis lundi, principalement dans l'ouest et le sud, où les maximales resteront très élevées, avec des valeurs entre 35°C et 40°C, selon Météo-France. La Gironde est maintenue en vigilance orange "canicule" par Météo-France, comme quinze autres départements.
Les soldats du feu étaient également concentrés ailleurs en France pour lutter contre les incendies comme dans le massif de la Montagnette, au sud d'Avignon, où 650 d'entre eux restaient mobilisés pour "surveiller et traiter les points chauds et les lisières" de l'incendie désormais fixé, qui a parcouru presque 1.500 hectares. En raison du mistral (25 km/h avec des rafales allant jusqu’à 45 km/h), "les sapeurs-pompiers maintiennent une vigilance extrême", ont indiqué les pompiers des Bouches-du-Rhône. En Bretagne, sur la commune du Verger, à l’ouest de Rennes, un incendie a détruit vendredi 20 à 25 hectares de végétation, selon le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours. Le feu a été fixé samedi matin.
Dimanche 17 Juillet 2022 – Une centaine de personnalités dénoncent les «propos homophobes» de la ministre Caroline Cayeux :
Une centaine de personnalités de tous horizons, y compris de la majorité présidentielle, ont dénoncé les "propos homophobes" de la ministre Caroline Cayeux qui "meurtrissent personnellement" beaucoup de signataires de cette tribune parue dans le Journal du Dimanche .
De Manuel Valls à Alex Goude
"Comment accepter les propos tenus par la ministre chargée des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale ", s'interrogent notamment les signataires, parmi lesquels figurent, au rayon politique, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud, David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Bataillon, ou encore les maires de Paris Centre Ariel Weil (PS), du 5e arrondissement Florence Berthout (DVD), du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) et du 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons), ainsi que la 1re adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV).
Ont également paraphé le texte, intitulé "A tous ces gens-là", le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le secrétaire général de l'UNSA Laurent Escure, l'entrepreneur Mathieu Gallet, l'animateur Alex Goude, la docteure en sciences Aurélie Jean ou encore le psychiatre Serge Hefez.
Caroline Cayeux, ministre des Collectivités territoriales, avait suscité la polémique cette semaine en répondant à Public Sénat, qui l'interrogeait sur d'anciennes déclarations datant de 2013 "sur le mariage pour tous et l'adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature".
Des propos qu'elle qualifie de "stupides et maladroits"
La ministre avait d'abord dit : "Je maintiens évidemment mes propos. Mais j'ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l'appliquerais". Et d'ajouter : "Je dois vous dire quand même j'ai beaucoup d'amis parmi ces gens-là. Franchement, c'est un mauvais procès qu'on me fait et ça m'a beaucoup contrariée".
Face au tollé, Caroline Cayeux avait rétropédalé jeudi soir dans Le Parisien, en rappelant que les propos, qu'elle juge désormais "stupides et maladroits", "remontent à dix ans". "Et si je ne peux nier les avoir tenus, évidemment que je ne les utiliserais plus et les regrette", avait-elle ajouté, en présentant ses "excuses les plus sincères".
"La question n’est pas de savoir si cette nouvelle ministre a, dans son entourage, des amis parmi +ces gens-là+, comme un masque sur ses préjugés", écrivent les signataires de la tribune. "Elle a choisi délibérément de maintenir des propos homophobes : c’est certainement répréhensible. Et seul un juge devrait en décider", ajoutent-ils, alors que plusieurs associations ont annoncé mercredi avoir déposé plainte à Paris.
Pas d'appel à la démission
"En revanche, la question est de savoir si le gouvernement, dans son devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres, et si la majorité souscrit à son attitude", soulignent les participants, même si certains ministres, comme Clément Beaune, ont pris publiquement leurs distances avec les mots de Caroline Cayeux . "Il s’agit de défendre non pas telle ou telle communauté, mais bien le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement", insistent-ils, sans appeler à la démission de Caroline Cayeux.
"Ses propos meurtrissent personnellement beaucoup d’entre nous, mais surtout ils mettent à mal nos efforts quotidiens pour faire respecter les principes républicains dans nos territoires", soulignent-ils, estimant que les "regrets" de Mme Cayeux n'ont pas la "force de la sincérité".
Après les excuses de Caroline Cayeux, Elisabeth Borne avait assuré vendredi que "les choses sont désormais claires". "Et Caroline Cayeux, comme le reste du gouvernement, est au travail et concentrée sur sa mission", avait affirmé la Première ministre.
Dimanche 17 Juillet 2022 – 80 ans après la rafle du Vel d'Hiv, la gare de Pithiviers devient un lieu de mémoire et de témoignages :
Une gare comme témoin de l'horreur nazie: le Mémorial de la Shoah doit inaugurer dimanche un nouveau lieu de mémoire dans l'ancienne gare de Pithiviers (Loiret), d'où sont partis huit convois pour Auschwitz-Birkenau. «Cette gare, c'est le lieu où l'évènement français devient génocide européen. (...) C'est un lieu de mémoire unique en France», a lancé Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, qui destine le lieu «principalement aux scolaires». Ce lieu de mémoire doit être inauguré dimanche 17 juillet à l'occasion des 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv (16-17 juillet 1942).
Avec ce site de 400 m2, qui appartient toujours à la SNCF, le Mémorial souhaite «renforcer le travail» du Centre d'étude et de recherche sur les camps d'internement du Loiret (Cercil). «C'est une priorité face à la montée de l'antisémitisme, du racisme et des complotismes. (...) Il y a un travail à faire avec les élèves: quelles ont été les conséquences du racisme dans l'histoire?», affirme Jacques Fredj.
8000 déportés
Depuis la gare de Pithiviers, huit convois sont partis vers les camps d'extermination, pour plus de 8000 déportés. Cette gare a ainsi été le deuxième site de déportation français après celui de Drancy (Seine-Saint-Denis). Au total, 16.000 Juifs ont été internés dans les camps voisins de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ente 1941 et 1943.
Une salle de la gare est consacrée à un reportage photo poignant, quasiment minute par minute, de la rafle dite «du billet vert», la première arrestation massive de Juifs en France. La police française avait convoqué et arrêté 3700 Juifs étrangers le 14 mai 1941. Ils seront ensuite envoyés dans les deux camps du Loiret, avant de constituer le premier convoi vers Auschwitz-Birkenau en mars 1942, afin de vider les lieux avant les grandes rafles de l'été. «Ce qui s'est passé ici est directement lié à la rafle du Vel d'Hiv» en juillet 1942, insiste Olivier Lalieu, le commissaire de l'exposition.
Une autre salle retrace «la litanie des huit convois» vers Auschwitz-Birkenau. Un par un, les trains s'affichent, avec les documents administratifs reproduits: rapports de police, de la préfecture, réquisition des gendarmes, préparation des wagons, etc. De quoi mettre en lumière le rôle des gares, «angle mort de la mémoire». En face, sur des écrans géants, les photos des déportés assassinés se révèlent, train par train, détaille Olivier Lalieu, pour «ressusciter l'humain (...) derrière les chiffres».
Dimanche 17 Juillet 2022 – Des épaves, un blindé allemand… En Italie, la sécheresse dévoile des vestiges de la Seconde Guerre mondiale :
La vague de chaleur record qui s'est abattue sur le nord de la péninsule italienne a fait remonter à la surface du Pô deux navires de charge coulés en 1944 ainsi qu'un véhicule chenillé qui, après restauration, va terminer sa vie au musée.
Les hérons de Gualtieri, en Émilie-Romagne, ont trouvé de nouvelles mâtures où reposer leurs petites pattes. Ces perchoirs de fortune sont sortis des eaux du Pô, le grand fleuve qui traverse le nord de l'Italie des Alpes cottiennes à l'Adriatique. La sécheresse qui a frappé le nord du pays à la mi-juin a considérablement fait baisser le niveau du fleuve, mettant au jour d'anciennes épaves. Parmi celles-ci, un navire de charge coulé en 1944 a refait surface et offre désormais sa carcasse sèche et rouillée aux échassiers d'Italie.
Long de 55 mètres, l'Ostiglia était un vaisseau cargo. Une seconde épave détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle du Zibello, gît également à proximité. «Les deux barges ont été coulées en 1944. Elles ont d'abord été mitraillées, puis l'aviation américaine les a achevées», a indiqué au média local Reggionline le maire de Gualtieri, Renzo Bergamini. La présence des deux vaisseaux était connue des riverains de Gualtieri depuis une vingtaine d'années, suite à des travaux le long du fleuve. Depuis, les marins d'eau douce s'étaient accoutumés à voir pointer chaque été le nez d'acier de ces épaves, bornes sinistres ponctuant la navigation de cette portion du Pô, à une vingtaine de kilomètres au nord de Parme.
La sécheresse la plus sévère depuis 70 ans
«Ces dernières années, on pouvait voir la proue du bateau, donc nous savions qu'il était là, mais voir le navire si exposé en mars, alors que nous étions encore en hiver, était très alarmant», a précisé à nos confrères du Guardian Alessio Bonin, un photographe amateur de la région qui a réalisé une prise de vue par drone de l'épave de l'Ostiglia. «Je n'ai jamais vu une telle sécheresse à cette période de l'année - notre principale inquiétude était autrefois la crue de notre rivière, maintenant nous nous inquiétons de sa disparition.» D'après le quotidien romain La Notizia , le niveau du Pô aurait, à la fin juin, diminué d'environ 3,4 mètres par rapport au niveau de la mer, soit près d'un demi-mètre de plus que le maximum atteint l'an passé, en août.
Cet épisode de sécheresse, le plus sévère depuis 70 ans, a contraint les villes de la vallée du Pô à rationner l'eau du fleuve, dans laquelle puisent agriculteurs, le secteur hydroélectrique ainsi que les habitants. Avant cet épisode de chaleur, le niveau du Pô était déjà entamé en raison de chutes de neige particulièrement malingres cet hiver. La fonte printanière des glaciers alpins a ainsi peu alimenté le fleuve, le rendant plus vulnérable à la sécheresse.
Dimanche 17 Juillet 2022 – Accusée de lancer des missiles depuis une centrale nucléaire, la Russie est menacée de nouvelles sanctions :
Moscou est accusée par l’Union européenne (UE) d’avoir déployé des lanceurs pour tirer des missiles depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia , dans le sud de l'Ukraine, sous contrôle de l’armée russe depuis mars. Ainsi, ce lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE vont débattre pour un durcissement des sanctions contre la Russie. Parmi les mesures, une interdiction des achats d’or à la Russie pour aligner les sanctions de l’UE sur celles du G7, ou encore l’inscription de nouvelles personnalités russes sur la liste noire de l’UE.
Petro Kotin, président d’Energoatom, a écrit sur Telegram que « La situation est extrêmement tendue et la tension s’accroît de jour en jour. Les occupants y amènent (...) y compris des systèmes de missiles avec lesquels ils ont déjà frappé de l’autre côté » du fleuve Dniepr « et sur le territoire de Nikopol », à 80 kilomètres au sud-ouest de Zaporijjia. Selon lui, environ 500 militaires russes se trouvent actuellement sur le site de la centrale.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que « Moscou doit continuer à payer le prix fort pour son agression », mais admet que, lors d’une première discussion à Bruxelles sur ces nouvelles sanctions, aucune décision n’est attendue. Selon les douanes russes, actuellement, le plus important acheteur d’or russe est le Royaume-Uni, qui n'appartient plus à l'Union européenne, avec 290 tonnes en 2020, pour un montant de 16,9 milliards de dollars.
La Russie avance dans le Donbass
Les forces séparatistes et l’armée russe ont affirmé continuer à progresser dans la région du Donbass . Ils sont en train de prendre le contrôle complet de la ville de Siversk, attaquée après la prise de Lyssytchansk, au début du mois. Le ministère russe de la Défense a indiqué que le ministre, Sergueï Choïgou, s’était rendu auprès des soldats impliqués dans la guerre en Ukraine , sans pour autant préciser la date de cette visite, ni même si elle avait eu lieu en Ukraine ou en Russie. Toujours selon le ministère, il a « donné les instructions nécessaires pour accroître encore » la pression militaire.
Des frappes de missiles de croisière ont, par ailleurs, dévasté la ville Vinnytsia et son centre commercial, à plusieurs centaines de kilomètres à l’ouest du front, jeudi. Le bilan s’élève, depuis samedi, à 24 morts.Le ministère russe de la Défense se défend en assurant avoir visé, à Vinnytsia, une réunion du « commandement des forces aériennes ukrainiennes avec des représentants de fournisseurs étrangers d’armements ». Vendredi soir, Kramatorsk, la principale ville du bassin du Donbass encore sous contrôle ukrainien, avait également subi plusieurs bombardements.
Dimanche 17 Juillet 2022 – Canicule : pour le système de santé, Covid-19 et vague de chaleur ne font pas bon ménage :
Une crise structurelle, une septième vague de Covid-19 et maintenant un pic de chaleur : le mois de juillet ne sera pas de tout repos pour le système de santé. De nombreux soignants expriment des craintes quant à la capacité de l’hôpital à endiguer deux menaces à la fois dans un contexte de manque de personnel dû aux congés estivaux. Pour sa part, le ministère de la Santé se veut rassurant : « À ce stade, il n’y a pas de sursollicitation causée par la canicule », et les contaminations au coronavirus sont en baisse. Pas de signal d’alerte donc, mais une « grande vigilance » en cette période de brassage de la population et de concentration dans les lieux de villégiature.
« La prévention de la canicule est privilégiée »
Mais, devant ce double péril, les autorités sanitaires marchent également sur des œufs : les préconisations pour lutter contre la chaleur sont bien souvent contraires à celles qui visent à limiter la transmission du virus, à commencer par l’aération des lieux clos. Face au dilemme, Santé publique France a tranché : « La prévention de la canicule est privilégiée. »
Il est recommandé de garder les fenêtres et volets fermés aux heures les plus chaudes, et de n’aérer que lorsque la température extérieure passe en dessous de la température intérieure. Pour les personnes qui ne parviennent pas à garder leur logement au frais, point de confinement : rejoindre un lieu collectif rafraîchi est cette fois préconisé, mais le port du masque y reste conseillé.
Dimanche 17 Juillet 2022 – En Tunisie, la société civile dénonce le projet de nouvelle Constitution qui renforce les pouvoir du président :
Jeudi matin, au sommet d’un grand hôtel du centre-ville de Tunis. Une cinquantaine de représentants de la société civile sont réunis au neuvième étage du bâtiment. À une semaine de la tenue du référendum de dimanche sur la Constitution, ils sont venus dénoncer le projet présidentiel. « Nous nous sommes révoltés pour la dignité […]. Où en est-on de tout cela ? », lance d’un ton solennel Neila Zoghlami, à la tête de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), évoquant la « peur d’un retour en arrière », dix ans après la révolution ayant mis fin, en 2011, au règne de Ben Ali. « Nous sommes réunis pour dire non et mille fois non […] à ce référendum, non au recul sur l’acquis des libertés », conclut-elle, à l’issue d’un long discours, sous les applaudissements d’une assemblée de membres d’ONG, militants, avocats ou encore syndicalistes.
Un recul majeur des libertés civiles
Ces acteurs ont accompagné ces dernières années la transition démocratique du pays et s’attendent à un recul majeur des libertés civiles une fois le texte voté. Les signes annonciateurs se sont multipliés ces derniers mois dans de nombreux secteurs. « La télévision nationale a interrompu tous les programmes de débats politiques », explique Amira Mohamed, productrice de Midi Show sur Mosaïque FM, l’émission politique la plus écoutée du pays, à laquelle, assure-t‑elle, « les membres du gouvernement refusent désormais de participer ». Accusés d’avoir relayé des fake news, plusieurs journalistes ont été jugés devant un tribunal militaire. L’un d’eux a même été détenu seize mois après avoir refusé de divulguer ses sources. Fait inquiétant, le président a reporté à l’après-référendum le vote de la loi organisant le secteur des médias
Le 2 juin, 57 juges ont été suspendus pour des affaires de corruption. Un coup de force destiné à « mobiliser l’opinion publique, estime un avocat sous couvert d’anonymat. Le président a fait en sorte de mettre en avant les magistrats connus aux yeux de la population pour être des corrompus notoires, à l’instar du premier président de la Cour de cassation et du procureur de la République auprès du pôle antiterroriste. » Le problème est qu’aucune procédure judiciaire n’est en cours. « Kaïs Saïed s’est appuyé sur ce dossier pour dénigrer l’image des institutions […]. Cela fait des mois qu’il nourrit l’opinion publique de haine », abonde Jabeur Ouajah, un activiste membre du réseau des droits humains Euromed.
Les partis politiques, à commencer par Ennahdha et le Parti destourien libre, les deux formations ayant le plus de poids dans l’opposition, sont sur leurs gardes. « Kaïs Saïed est imprévisible », reconnaît Ajmi Lourimi, membre du comité politique d’Ennahdha. « Le présent veut prendre ses décisions seul ; la mission du Parlement se cantonnera à un rôle d’inscription des lois, décrypte Adnene Hajj, un député indépendant et activiste vétéran qui a passé trois ans dans les prisons de Ben Ali. Le président est en train de poser les piliers de son pouvoir avant de nous montrer la matraque. »