Le modèle 135 de Delahaye fait ses débuts au Salon de l’Automobile de Paris en 1934, équipé d'un moteur six cylindres en ligne de 3,2 litres de cylindrée. Delahaye n'a jamais réalisé ses propres carrosseries, c'est pourquoi au lancement, un certain nombre de designs élégants ont été développés par Henri Chapron pour le modèle 135 et vendus comme voitures d'usine. Peu de temps après, le châssis roulant a été mis à la disposition des meilleurs carrossiers du moment. Il n'est pas exagéré de dire qu'aucun autre châssis français n’a porté une telle diversité de carrosseries fabriquées à la main que le modèle 135. La liste des carrossiers de classe mondiale qui ont créé des chefs-d'œuvre de style pour ce modèle est un who's who de la carrosserie française : Figoni et Falaschi, Saoutchik, Franay, Chapron, Pourtout - et bien sûr Guilloré, pour n'en citer que quelques-uns. En 1936, la cylindrée du moteur est augmentée à 3,5 litres et une configuration à triple carburateur est commercialisée. Une configuration similaire à celle montée sur les voitures de course Delahaye de l'époque. C'était la version 135 M, qui offre un rapport puissance / poids supérieur et un comportement routier irréprochable. En conséquence, le modèle va rester en production jusqu'à ce que l’entreprise Delahaye ferme ses portes en 1954.
Le carrossier Alphonse Guilloré fonde son entreprise en 1937 à Courbevoie, banlieue parisienne limitrophe de Neuilly-sur-Seine, deux zones à forte concentration de marques automobiles et de carrossiers français classiques. Après la guerre, Guilloré devient célèbre pour ses créations élaborées sur châssis Delahaye, Talbot-Lago, Delage et Salmson. Un certain nombre de ses modèles sont plébiscités dans les Salons de Paris à la fin des années 1940. En 1949, le style sportif du Cabriolet Atlas fait ses débuts au Salon de l'Automobile, marquant une nouvelle approche plus élégante par rapport aux travaux précédents de Guilloré.
Mis à part quelques détails de finition, la voiture présentée ici (châssis 801636) est identique au Cabriolet Atlas qui a séduit les foules au Salon. Le design élégant notamment celui de la capote est remarquable. En effet il n'y a pas de ferrures Landau et elle se replie dans la carrosserie à l'aide d'un mécanisme à une main. Les fabrications de carrosserie de Guilloré cessent en 1950, seule une ligne de montage de véhicules utilitaires continue à fonctionner jusqu'en 1954.
On pense que pas plus de cinq Cabriolet Atlas ont été construits et que le châssis 801636 pourrait être le seul survivant. Alors que le châssis roulant été fourni à Guilloré en août / septembre 1949, il a été immatriculé pour la première fois le 7 juillet 1950.
Aujourd'hui, la voiture se présente comme l’expression par excellence du style français du début de l'après-guerre. Le galbe magnifique et délicieux des ailes accentué, la courbure sophistiquée du coffre et le contour du pare-brise chromé se combinent pour créer une sensation de splendeur subtile, maîtrisée par le bon goût inhérent exercé par Alphonse Guilloré.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)