Considéré comme l’un des plus prestigieux constructeurs d'automobiles de luxe français avant la deuxième guerre mondiale, Delahaye doit pourtant intégrer son concurrent Delage en 1935. Pendant la durée du conflit l’entreprise est réquisitionnée par les occupants allemands pour participer à l'effort de guerre. Les usines automobiles sont transformées pour fabriquer des wagons de chemin de fer. En 1945, Delahaye et Delage sont intégrés au plan Pons pour reconstruire l'industrie et l'économie française d'après-guerre. Le plan leur attribue la construction des voitures de sport et de luxe destinées à l'exportation vers le marché international, pour générer des devises étrangères afin de renflouer l'économie surendettée de la France d'après-guerre.
Des nouveaux modèles sont aussitôt mis à l’étude alors que les usines se relancent avec les modèles d’avant-guerre Delahaye 135, 145 ou Delage D6
Les nouveaux modèles Type 175, 178 et 180 pour Delahaye ne seront fabriqués qu’à partir de 1948, avec un nouvel ensemble châssis moteur commun entre Delahaye et Delage, et diverses évolutions techniques dont les premiers récepteurs radio et climatiseurs de bord. Une série de prototypes est présentée aux premiers salons de l'automobile de Paris d'après-guerre du Grand Palais, en 1946 et 1947, avant que la production ne débute en 1948.
La série est motorisée par une évolution du moteur six cylindres en ligne de 3,5 Litres de cylindrée des Delahaye type 135, poussé à 4,5 Litres de cylindrée, en trois versions, avec boite de vitesse Wilson à quatre rapports épicycloïdale semi-automatique 0él0e0ctrique :
Type 1AL-183 : alimenté par un carburateur Solex, pour une puissance maxi de 140 ch, et 140 km/h de vitesse de pointe
Type 2AL-183 : alimenté par un triple carburateurs Solex, pour une puissance maxi de 160 ch, et 145 km/h de vitesse de pointe
Version 175-S (Sport) de compétition automobile : doté de trois carburateurs Stromberg, pour une puissance maxi de 220 ch, et 180 km/h de vitesse de pointe.
Les carrosseries Delahaye sont dessinées par le chef designer de la marque Philippe Charbonneaux, et réalisées par les carrossiers Henri Chapron ou Letourneur & Marchand. Le châssis-moteur est également vendu nu, pour être carrossé par de nombreux carrossiers indépendants de prestige de l'époque dont Figoni & Falaschi, Jacques Saoutchik, Marius Franay, Alphonse Guilloré, Marcel Pourtout, Jean Antem, Dubos Frères, Faget & Varnet, Jean Henri-Labourdette...
Chaque modèle de cette gamme est vendu au prix de trois Citroën Traction Avant 15-Six. Une des raisons pour lesquelles cette série est un échec commercial mais ce ne sera pas la seule. La période de mise au point a été beaucoup trop longue, et la dépression financière d'après-guerre ne favorise pas la vente des voitures haut de gamme. Surnommées dernières des grandes Delahaye, elles entraînent la disparition du constructeur Delahaye / Delage en 1954, malgré la tentative infructueuse d'un dernier modèle Delahaye type 235 fabriqué à 84 exemplaires entre 1951 et 1954 (la production combinée de Delahaye et Delage passe de 511 en 1949, à 41 en 1952, 36 en 1953, et 7 en 1954).
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)