Mardi 20 octobre 2020 – point sur le Coronavirus le 19 octobre au soir :
Le coronavirus continue de se propager en France. Ce lundi 19 octobre, plus de huit mois après la découverte du premier cas en France, 2099 personnes sont actuellement hospitalisées dans les services de réanimation, un seuil qui n'avait pas été atteint depuis mai, selon les données de Santé Publique France et du ministère de la Santé.
Au cours des dernières 24 heures, 269 nouveaux malades ont été admis en réanimation (contre 147 dimanche) et sur les sept derniers jours, ce sont 1441 personnes qui y ont fait leur entrée. 146 individus sont morts du Covid-19 en France depuis hier, portant le bilan à 33.623 victimes.
13.243 nouveaux cas ont été détectés. La veille, 29.837 personnes avaient été testées positives. Mais tous les lundis, les données sont biaisées notamment à cause de la fermeture des laboratoires durant le week-end.
Le taux de positivité est en constante hausse depuis plusieurs mois : il culmine aujourd'hui à 13,4%. 1775 «clusters», ou foyers épidémiologiques, sont en cours d'investigation, dont 70 découverts en 24 heures. 88 départements sont en situation de vulnérabilité élevée.
Ce lundi signe le premier jour en semaine du couvre-feu, en Île-de-France et dans huit métropoles où le virus circule activement. L'interdiction de circuler entre 21h et 6h a été annoncée pour quatre semaines, mais le gouvernement veut passer par le Parlement pour la porter à six. Une attestation à titre dérogatoire est disponible en ligne.
Mardi 20 octobre 2020 – Coronavirus : le couvre-feu a donné lieu à 3.019 verbalisations depuis samedi :
Le couvre-feu entré en vigueur samedi afin de lutter contre le Covid, et qui interdit tout déplacement à Paris et dans 8 métropoles de 21h00 à 06h00, a donné lieu à "3.019 verbalisations", a annoncé lundi Gérald Darmanin.
"Il y a eu 19.300 contrôles", a précisé le ministre de l'Intérieur sur TF1, de "citoyens mais aussi des contrôles d'établissement, et il y a eu 3.019 verbalisations".
Depuis samedi minuit, il est interdit de se déplacer entre 21h00 et 06h00 en Île-de-France et dans les métropoles de Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble, pour limiter la propagation du Coronavirus.
Comme pendant les semaines de confinement du printemps, les personnes sortant pendant le couvre-feu doivent se munir d'attestations de déplacements, et ce uniquement si elles ont des raisons valables de se déplacer - travail, proche à l’hôpital, etc. Tout contrevenant s'expose à une amende de 135 euros puis, en cas de double récidive (trois fraudes au total), à six mois de prison et 3.750 euros d'amende.
Mardi 20 octobre 2020 – Donald Trump n'a pas "une haute opinion" d'Emmanuel Macron :
Donald Trump n'a «pas une haute opinion» de son homologue français Emmanuel Macron malgré les marques ostensibles d'amitié affichées par les deux dirigeants lors de leurs premières rencontres, estime John Bolton, l'ex-conseiller à la sécurité nationale du président américain.
«Il n'a pas une haute opinion de lui», a-t-il déclaré lundi sur la radio RTL à l'occasion de la sortie de son livre explosif, «La pièce où ça s'est passé : 453 jours dans le Bureau ovale avec Donald Trump». «Macron a essayé de flatter Trump. Ca, c'est une stratégie qui a souvent fonctionné. Mais je ne pense pas que Trump se soit laissé impressionner par Macron», a-t-il ajouté.
Prenant le contre-pied de nombreux homologues européens, Emmanuel Macron avait d'abord multiplié les honneurs et les amabilités envers le président des Etats-Unis. Mais son pari n'a guère porté ses fruits, du nucléaire iranien à l'accord international sur le climat. La relation entre les deux dirigeants semble d'abord avoir été définie par une virile poignée de mains de 29 secondes lors de leur première rencontre en mai 2017. Donald Trump et Emmanuel Macron ont ensuite affiché leur bonne entente lors d'une visite d'Etat du président français à Washington en avril 2018. Durant cette séquence, le président Donald Trump a épousseté une pellicule, peut-être imaginaire, de la veste de son invité. Pour John Bolton, c'était «exactement un jeu de supériorité».
L'ex-conseiller, désormais très critique envers Donald Trump, a réitéré qu'il ne voterait pas pour lui le 3 novembre après «les dégâts qu'il a infligés pendant son premier mandat». «C'est un "looser" (perdant). Il voit le monde divisé entre les loosers et les gagnants et il est en train de tomber dans le mauvais camp», a lancé John Bolton.
Mardi 20 octobre 2020 – L'hommage national à Samuel Paty mercredi aura lieu dans la cour de la Sorbonne :
L’hommage national à Samuel Paty, professeur d’histoire du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Saint-Honorine, décapité vendredi en pleine rue, se précise. Lundi, l’Elysée a indiqué qu’il aura «lieu dans la cour de la Sorbonne mercredi en fin d'après-midi». «Ce choix a été fait en accord avec la famille du défunt», a poursuivi le palais présidentiel, qui souligne que la Sorbonne est «le monument symbolique de l'esprit des Lumières et du rayonnement culturel, littéraire et éducatif de la France».
Lundi matin, le président de la République a reçu la famille de Samuel Paty et lui a exprimé ses condoléances. La Première Dame, Brigitte Macron, cas contact au coronavirus et à l'isolement pour sept jours, ne sera de ce fait pas présente à la cérémonie.
A Conflans-Sainte-Honorine, où les hommages affluent depuis vendredi soir, une marche blanche a été organisée mardi soir en hommage à Samuel Paty, a précisé la mairie. Parents, élus ou simples citoyens de toutes générations sont venus spontanément tout au long du week-end rendre hommage à l'enseignant en déposant des fleurs ou des messages devant l'établissement scolaire. Samuel Paty a été tué pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, lors d’un cours sur la liberté d’expression. Son assaillant, Abdoullakh Anzorov, un Russe tchétchène de 18 ans, venu d’Evreux, a été tué par la police peu après sur la commune voisine d’Eragny.
Mardi 20 octobre 2020 – Stone Garden, l’immeuble vert qui a résisté à l’explosion de Beyrouth :
Face à la dévastation, il a tenu bon. L’immeuble «Stone Garden» de l’architecte libanaise Lina Ghotmeh a résisté à l’explosion qui a détruit une partie de Beyrouth et meurtri plus de 6500 personnes, le 4 août dernier. Situé pourtant à deux pas du port, il n’a pas bougé. «Je voulais que Stone Garden soit enraciné dans le sol d'où il émerge. Il est attaché à la terre de Beyrouth», a déclaré l'architecte, au magazine d’architecture «Deezen». La déflagration a déformé toutes les ferrailles mais n’a pas touché le corps massif et argileux de cet immeuble. Les arbustes sont eux aussi restés fermement attachés à leur ancre. Cette tour s’est en fait brutalement transformée en bunker.
Avant même de survivre à l'explosion, Stone Garden, bâti en 2020, était un retour aux sources émotionnel pour l’architecte, dont le cabinet est basé à Paris. L’immeuble matérialise en quelque sorte son expérience de Beyrouth d’après-guerre. «Bâtiments tous mis à mal, textures, ruinés et pourtant magnifiquement envahis par la nature. Ces bâtiments ressemblent à des squelettes humains, tous fragiles.», a-t-elle commenté.
Pour créer l'effet strié de la façade, des artisans locaux ont créé puis appliqué un mélange de ciment et de terre locale. Désormais, on se retrouve face à une masse imposante qui a donné naissance à une nouvelle forme architecturale à Beyrouth. Les fenêtres asymétriques valsent autour de sa masse sculptée, élevant ainsi des plantes minutieusement dissimulées aux fenêtres et balcons. «Je voulais cette tour telle une sculpture amorphe, tout comme la réglementation de la construction qui m’a aidé à la façonner. Labourée à la main, elle émerge depuis le sol comme un outil de conciliation, ou tel que je l’avais baptisée ‘une Archéologie du Futur’. Elle est ancrée dans son terrain et enlace avec générosité les bâtiments modestes adjacents. Elle transforme les peaux mitraillées dénudées de Beyrouth en un joyeux havre végétal», écrit-elle.
Mardi 20 octobre 2020 – La France sous couvre-feu en images :
Vendredi, 20 millions de Français ont vécu leur dernière soirée sans couvre-feu. Depuis samedi, les villes d'Ile-de-France ainsi que huit métropoles (Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble) s'endorment à 21 heures et s'éveillent à 6 heures du matin pour respecter la mesure annoncée par Emmanuel Macron contre le Covid-19 qui continue de progresser en France. Dans toutes ces villes, les mêmes images de rues désertes, de chaises de restaurants et de bars empilées sur des terrasses.
Toutes les personnes qui se trouvent à l'extérieur après 21 heures doivent justifier leur déplacement en cas de contrôle par la police par la présentation d'une attestation dérogatoire, comme c'était le cas durant le confinement. Sont notamment autorisées les sorties pour motif professionnel, motif familial impérieux, «pour l'assistance aux personnes vulnérables et précaires ou la garde d'enfants», les déplacements des personnes en situation de handicap et leur accompagnant ou encore les promenades d'un animal de compagnie -dans un périmètre d'un kilomètre autour de son domicile.
Lundi, le ministre de l'Intérieur a annoncé sur TF1 que 19 300 contrôles avait été réalisés de «citoyens mais aussi des contrôles d'établissements» et qu'il y a eu «3 019 verbalisations».
La situation sanitaire continue de se dégrader en France, où 2 090 malades sont hospitalisés en réanimation pour une forme grave de Covid-19, selon les chiffres transmis lundi par Santé Publique France. Ont également été dénombrés 146 décès en 24 heures, portant le bilan total des décès depuis le début de l'épidémie à 33 623.
Mardi 20 octobre 2020 – Tempête Barbara: quatre départements du sud-ouest en vigilance orange :
Quatre départements du sud-ouest ont été placés mardi en vigilance orange, à l'approche de la tempête Barbara, a annoncé Météo France dans son bulletin matinal. L'alerte concerne une bonne part de la chaîne des Pyrénées et en particulier les départements des Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne et l'Ariège, avec de forts vents attendus dans la soirée, a précisé l'organisme.
Si la tempête ne s'est pas encore formée au-dessus de l'Atlantique, de forts vents ont déjà été enregistrés sur plusieurs sommets pyrénéens, précise Météo France, avec notamment 192 km/h à Iraty et 146 km/h à Soum, dans les Pyrénées-Atlantiques, et 156 km/h au sommet du Pic-du-Midi (Hautes-Pyrénées).
Météo France anticipe en cours de nuit prochaine des "rafales sur les crêtes entre 160 et 200 km/h, 100 à 130 km/h en moyenne montagne" et jusque 100 km/h dans les vallées. Le calme devrait revenir progressivement dans le cours de la matinée mercredi.
Il s'agit de la deuxième tempête de l'année, après le passage de la tempête Alex, qui avait provoqué des vents violents en Bretagne et surtout des pluies diluviennes qui avaient entraîné la mort d'au moins cinq personnes dans les vallées de la Vésubie et de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Les crues, le 2 octobre, avaient littéralement dévasté certaines parties des vallées atteintes, pour des dégâts estimés à au moins un milliard d'euros.
Mardi 20 octobre 2020 – Samuel Paty va recevoir la Légion d’honneur à titre posthume :
Mercredi soir, la France rendra hommage à Samuel Paty. Ce professeur d’histoire-géographie a été sauvagement décapité vendredi dernier chez lui à Conflans-Sainte-Honorine. L’assaillant, un jeune Russe tchétchène né à Moscou en 2002, a été abattu par la police de neuf balles dans le corps. Quelques jours avant cet attentat terroriste, l’enseignant avait diffusé en classe des caricatures de Mahomet à ses élèves de quatrième, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
Avant le meurtre de Samuel Paty, plusieurs personnes avaient attaqué le professeur en ligne, dont le prédicateur Abdelhakim Sefrioui, qui avait appelé en vidéos à la mobilisation contre celui qu’il qualifiait alors de «voyou». Lundi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que l’homme avait été victime d’une «fatwa».
Pour lui rendre hommage mercredi soir, la Sorbonne, lieu symbolique de connaissance et de savoir, a été choisie par le président de la république. La cérémonie aura lieu à 19 heures. L’occasion pour le président de remettre à titre posthume la Légion d’honneur à Samuel Paty, comme l’a confirmé Jean-Michel Blanquer mardi matin sur BFMTV. Il sera également fait commandeur des Palmes Académiques. «C'est emblématique parce que c'est l'ordre qui va avec les professeurs, avec le monde de l'éducation et son martyr, de Samuel Paty, vaut bien cette reconnaissance de son institution», a expliqué le ministre de l’Education.
Il a par ailleurs annoncé qu’au retour des vacances scolaires, une minute de silence sera respectée «sans exception» dans «tous les collèges, tous les lycées de France». Il espère également lancer «un travail pédagogique vis-à-vis des élèves et qu'il n'y ait aucun angle mort».
Mardi 20 octobre 2020 – Le Conseil de sécurité de l'ONU se penche sur le conflit au Nagorny Karabakh :
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont appelé lundi l'Arménie et l'Azerbaïdjan à respecter le cessez-le-feu censé être entré en vigueur la veille dans la région disputée du Nagorny Karabakh.
Une réunion à huis-clos au siège de l'organisation à New York s'est penchée sur la situation dans ce petit territoire montagneux où la reprise des combats le 27 septembre a fait des centaines de victimes.
Lors de la réunion, organisée à la demande de la France, de la Russie et des Etats-Unis, les 15 membres du conseil se sont associés à l'appel du secrétaire général, Antonio Guterres, à respecter la trêve. "Tout le monde disait la même chose: la situation est mauvaise et les deux parties doivent s'arrêter et tenir compte des appels du secrétaire général à un cessez-le-feu", ont rapporté des diplomates.
La Russie, qui tient actuellement la présidence tournante du Conseil, travaille à une déclaration en ce sens, ont ajouté ces diplomates.
Le texte, dont le contenu doit faire l'objet d'un accord entre membres cette semaine, doit aussi appeler l'Arménie et l'Azerbaïdjan à reprendre les négociations sous l'égide du groupe de Minsk, co-dirigé par la France, la Russie et les Etats-Unis. Créé en 1992 par l'Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE), le groupe a pour objectif de résoudre ce conflit territorial.
Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens chrétiens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, musulman chiite turcophone, peu avant la dislocation de l'URSS en 1991, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts. Un cessez-le-feu, émaillé de heurts, était en vigueur depuis 1994.
Mardi 20 octobre 2020 – Dernier débat présidentiel : les micros de Trump et de Biden seront partiellement coupés :
Afin d'éviter les interruptions intempestives du premier débat, les micros de Donald Trump et Joe Biden seront coupés pour les deux premières minutes de chaque réponse, lors du débat de jeudi.
Une petite précaution pour limiter les interruptions intempestives du premier débat. Jeudi, lors du deuxième et dernier débat qui opposera Donald Trump à Joe Biden, les micros des candidats seront coupés durant la première réponse de chaque question, afin qu'ils aient deux minutes ininterrompues pour présenter leur programme. Passées ces deux minutes, ils pourront échanger et s'interpeller mutuellement sur les six sujets choisis, auxquels 15 minutes seront consacrées. Donald Trump s'était illustré lors du premier débat par son incapacité à laisser parler le modérateur Chris Wallace et son adversaire et à l'interrompre sans cesse, ce qui avait vertement agacé l'ancien vice-président. Il n'avait pas hésité à lui lancer : «Tu vas la fermer, mec ?» après une énième sortie de Donald Trump. Selon un décompte réalisé par Axios, le milliardaire avait interrompu Joe Biden 71 fois en une heure et demie -contre 22 interruptions pour le démocrate.
Mardi 20 octobre 2020 – Alpes-Maritimes : après le déluge, le temps de la fraternité :
Alors que les secours affluent dans les vallées martyres de la Roya et de la Vésubie, nous avons rencontré une population qui se bat.
Ce matin, l’adjudant-chef Alex, un grand costaud de 44 ans à la voix rauque, se réjouit : « Les dons affluent de toutes parts. De Nice, des Alpes-Maritimes et même de Corse et d’Italie… On est submergés. » Mais cet élan de solidarité, on le doit surtout à Sébastien Olharan, jeune maire de Breil, qui, avec d’autres élus de communes dévastées, a tapé du poing sur la table. Monsieur le maire, étiqueté Les Républicains, n’avait pas digéré d’assister à ce ballet d’hélicoptères sans en voir un seul se poser dans son village. « Les moyens étaient concentrés sur la Vésubie, lieu de villégiature des Niçois. Dans la Roya, on s’est sentis oubliés. » Alors, dès que la petite route tortueuse a été rouverte, il a pris sa voiture, direction Sospel, à 20 kilomètres. Là, il a téléphoné au sous-préfet, à la députée. Sans le savoir, il est tombé en pleine cellule de crise. « Je vous passe le Premier ministre », lui dit-on. Et il entend Jean Castex lui annoncer : « On va faire le nécessaire. » Depuis, sur le chaos s’affaire une armée tenace. Partout on déblaie des coulées de boue qui atteignent 1,50 mètre de hauteur, ensevelissant voitures et bâtiments : la mairie, les commerces. Avec d’autres habitants, Yvon a pris une pelle : « Quand j’ai découvert le camping, englouti avec ses dix chalets, ça a été un choc. »
Des terrains sensibles, l’adjudant-chef Alex, de l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n° 7, en a pourtant connu, un jour en Albanie pour un tremblement de terre, l’autre à Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma. Mais des scènes comme celle-ci, en France, « jamais ». Il faut embarquer à bord de l’hélicoptère de l’armée de terre pour mesurer ce qui se cache derrière les chiffres : ces ponts arrachés, ces routes crevées, ces maisons éventrées, désossées, alignées sur un tracé ininterrompu d’une vingtaine de kilomètres. Saorge d’abord, Fontan ensuite, depuis peu relié par le train. Plus haut, c’est un autre carnage, à La Brigue comme à Tende, 2 200 habitants, une des communes les plus peuplées, toujours coupée du monde après huit jours. Comment se souvenir que la place du village était si joyeuse ? Elle est désormais fantomatique. Pas un habitant, des portes closes, des volets fermés, un bourg vide. « Ma commune a subi un véritable bombardement », martèle le maire, Jean-Pierre Vassallo.
L’enfer, il l’a vécu comme tous, dans le noir, à l’intérieur de la voiture où il s’était réfugié. Au petit matin, il voit enfin… l’apocalypse : une dizaine de maisons ont été emportées, une cinquantaine d’autres menacent de s’effondrer. Même le cimetière est éventré, avec ses dépouilles déversées dans le fleuve, compliquant encore le travail des enquêteurs. Et ce berger toujours porté disparu. « Tende est le village le plus touché et le plus isolé : on est restés coupés du monde pendant quarante-huit heures ! » dit le maire. Plus de routes, plus d’eau ni d’électricité, plus de connexion non plus. Dans la salle d’à côté, on vient déclarer les sinistres et puis on s’en va, quand on n’a pas été évacué de force, comme les 74 patients de l’Ehpad et de l’hôpital.
Mardi 20 octobre 2020 – Sur les marches du Palais Bourbon, les députés rendent hommage à Samuel Paty :
Mardi en début d'après-midi, les députés de l'Assemblée nationale ont salué la mémoire de Samuel Paty, professeur d'histoire décapité vendredi à Conflas-Sainte-Honorine.
L'ensemble des députés, ceints de leur écharpe tricolore et masque anti-Covid sur le visage, réunis sur les marches du Palais Bourbon, ont observé mardi une minute de silence en hommage à Samuel Paty.
Sur fond de drapeaux en berne et de devise républicaine affichée devant les colonnes du Palais Bourbon, le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) a invité à cette minute de silence en mémoire de ce professeur "sauvagement assassiné". La Garde républicaine a ensuite joué la Marseillaise.
Mercredi , un hommage national au professeur d'histoire aura «lieu dans la cour de la Sorbonne». «Ce choix a été fait en accord avec la famille du défunt», a indiqué l'Elysée lundi qui a souligné que la Sorbonne est «le monument symbolique de l'esprit des Lumières et du rayonnement culturel, littéraire et éducatif de la France».
Mardi 20 octobre 2020 – Dans l'Arizona, Donald Trump enchaîne deux meetings pour combler son retard sur Joe Biden :
Deux arrêts pour un État disputé. Lundi, Donald Trump s'est rendu dans l'Arizona, où il a tenu deux meetings devant des partisans acquis à sa cause, installés au pied d'Air Force One à Prescott et Tucson. Dans cette configuration en extérieur, qu'il privilégie pour maintenir ces rassemblements en période de pandémie, le président américain essaie de rattraper son retard face à Joe Biden, donné gagnant dans ce fief républicain selon les sondages, avec 3,9 points d'avance selon la moyenne calculée par FiveThirtyEight. Sur scène, La veille, il avait vertement critiqué Anthony Fauci, directeur de l'Institut des maladies infectieuses et membre de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, qui modère régulièrement les excès d'optimisme présidentiel sur la pandémie.
Donald Trump a provoqué un début de polémique, qui a poussé ExxonMobil à réagir. Piqué au vif par les levées de fonds de la campagne de Joe Biden, plus importantes que celles de sa propre campagne, Donald Trump s'est vanté de ses propres talents pour récolter de l'argent, imaginant passer un coup de fil à l'entreprise pétrolière : «J'appelle le patron d'Exxon. Je ne sais pas, genre : "Comment allez-vous? Comment va le domaine de l'énergie? Où en êtes vous sur l'exploration? Ah, vous avez besoin de quelques permis?" Je dirais : "Vous savez, j'adorerais que vous m'envoyiez 25 millions pour la campagne". "Absolument monsieur, pourquoi n'avez-vous pas demandé? Voudriez-vous plus?"» Une conversation fictive mais qu'ExxonMobil a tenu à démentir fermement sur Twitter : «Nous sommes au courant de la déclaration du président à propos d'un appel hypothétique avec notre PDG... et pour être clairs, ça n'est jamais arrivé.»
L'Arizona n'est pas seulement crucial pour l'élection présidentielle, mais aussi car le siège de sénateur en jeu pourrait revenir à un démocrate : les sondages donnent Martha McSally, la républicaine sortante, derrière le candidat démocrate, Mark Kelly. Selon l'agrégat de sondages réalisé par RealClearPolitics, l'astronaute a 7,9 points d'avance sur celle qui a succédé à John McCain. En cas de victoire, l'Arizona aurait ainsi deux sénateurs démocrates, en plus de Kyrsten Sinema, élue en 2018.