Lundi 8 Juin 2020 – point sur le Coronavirus le 7 Juin au soir :
L'épidémie de Covid-19 continue de marquer le pas en France, où a été recensé dimanche le bilan quotidien en hôpital (13 morts) le plus faible depuis la mi-mars, avant l'instauration du confinement inédit de la population pendant deux mois. Sur ce choix fait de conseiller le confinement, "fondamentalement, on n'avait pas le choix", a assuré dimanche Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique chargé d'éclairer le gouvernement. Et d'évoquer la situation virale alors non contrôlée et les tests pour diagnostiquer la maladie en quantité insuffisante. "C'était la moins mauvaise des décisions", a-t-il souligné sur BFMTV, à propos de cette mesure appliquée en France entre le 17 mars et le 11 mai. Revenir à un confinement généralisé en cas de deuxième vague n'est toutefois pas une option, a-t-il insisté.
Dans pareil cas, "il faudra probablement laisser tourner le Covid dans la population jeune et essayer de protéger, avec leur accord, les plus fragiles, malades, précaires, ou âgés", a-t-il ainsi souligné dans un autre entretien au «JDD», rappelant que 85% des décès liés au Covid-19 concernent des plus de 75 ans.
Depuis le début de l'épidémie, 29.155 personnes sont décédées en France dont 18.805 à l'hôpital et 10.350 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux (le bilan pour ce secteur n'a pas été actualisé depuis le 2 juin). Le nombre de personnes hospitalisées en état grave en réanimation continue pour sa part à baisser, avec 6 malades en moins en 24 heures, à 1.053, selon le bilan actualisé dimanche.
Lundi 8 Juin 2020 – Banksy rend hommage à George Floyd dans sa dernière œuvre :
Une bougie d'un mémorial mettant le feu au drapeau américain. Banksy a dévoilé une nouvelle oeuvre sur les réseaux sociaux ce week-end. Le dessin est accompagné de quelques mots du street artiste, qui garde son identité secrète, en réaction à la mort de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans étouffé par un policier blanc lors de son interpellation.
Ce décès a conduit des milliers de manifestants dans les rues à travers le monde contre le racisme et les violences policières. «Au début j'ai pensé que je devais juste me taire et écouter les personnes noires sur cette question. Mais pourquoi j'aurais fait ça? Il ne s'agit pas de leur problème. C'est le mien», témoigne Banksy. «Les personnes de couleur sont abandonnées par le système. Le système blanc», ajoute-t-il comparant le racisme à une «canalisation cassée qui inonde l'appartement du dessous». «Ce système fautif rend leur vie misérable mais ce n'est pas à eux de l'arranger. Ils ne peuvent pas - personne ne les fait entrer dans l'appartement du dessus».
Il poursuit : «C'est un problème de Blancs. Et si les personnes blanches ne le règlent pas, quelqu'un va devoir monter l'escalier et enfoncer la porte pour entrer».
Banksy est célèbre pour réagir à des faits de société avec des oeuvres engagées, disséminées dans le monde entier. Durant le confinement, il avait notamment fait cadeau d'une oeuvre célébrant les infirmières à un hôpital anglais pour récolter des fonds pour le service de santé en Angleterre.
Lundi 8 Juin 2020 – Retour à l'école : la rentrée de septembre en ligne de mire :
Pris entre deux feux, le ministre de l'Education cherche l'équilibre entre un protocole sanitaire très strict et des familles qui souhaitent désormais accélérer le retour des enfants à l'école, un entre-deux qui pourrait durer jusqu'à l'été. Critiqué pour avoir dit trop tôt que les enfants devaient retourner en classe, il est aujourd'hui accusé par certains de ne pas accélérer assez la reprise.
Malgré cela, en petit comité, Jean-Michel Blanquer estime avoir remporté une victoire: celle d'avoir inversé la critique. Il faut dire que depuis le 11 mai et le début du déconfinement, la situation a changé. A l'époque, l'accélération de la réouverture des établissements scolaires fait partie des sujets les moins massivement approuvés par les Français. Le retour à l'école est censé se faire de manière progressive et sur la base du volontariat.
De nombreuses familles, inquiètes de la situation sanitaire, décident initialement de ne pas y renvoyer leurs enfants. Depuis, des études ont montré que les enfants ne semblent pas être les principaux propagateurs du coronavirus. "On constate aujourd'hui que ça se passe plutôt bien pour les élèves qui sont retournés à l'école", déclare Rodrigo Arenas, coprésident de la première fédération de parents (FCPE).
"Des familles veulent y remettre leurs enfants et les directeurs sont maintenant pointés du doigt: on leur reproche d'accepter un tel ou un tel et pas un autre", déplore-t-il, plaidant pour une augmentation des capacités d'accueil grâce à l'utilisation d'autres lieux publics.
Selon les derniers chiffres du ministère, 1,8 million d'écoliers - sur un total de 6,7 millions - sont retournés à l'école mais rarement à temps complet. Au collège, ils sont 600.000 sur 3,3 millions. Pour le moment, difficile de faire beaucoup mieux. En effet, les établissements scolaires sont contraints par un protocole sanitaire hyper strict, comme des règles de distanciation à respecter. Le gouvernement renvoie aussi la balle aux collectivités: "certaines mairies ont surinterprété le protocole sanitaire" et freinent le retour à l'école, a réprouvé vendredi la porte-parole Sibeth Ndiaye.
Lundi 8 Juin 2020 – Mitt Romney participe à une manifestation Black Lives Matter, Donald Trump ironise :
Candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2012, Mitt Romney a longtemps été le seul sénateur républicain s'opposant à Donald Trump.
Masqué, en chemise, il était là : dimanche, Mitt Romney a marché lors de la manifestation Black Lives Matter organisée par un groupe évangélique à Washington. Le sénateur de l'Utah, le seul républicain à avoir voté en faveur de la destitution de Donald Trump lors de son procès au Sénat en janvier, a défié ce président qui considère les protestataires comme des «voyous» et des «terroristes», attisant les tensions en se posant en garant de «la loi et l'ordre» face à des manifestants qui luttent contre le racisme et les violences policières. «Il faut que les gens entendent que les vies noires comptent», a déclaré le candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2012 à une journaliste du «Washington Post» qui couvrait le cortège. Le quotidien américain note qu'il est le premier sénateur républicain à prendre part à une des manifestations organisées après la mort de George Floyd -de nombreux démocrates, dont le candidat à la présidence Joe Biden, y ont déjà participé à travers le pays.
La réaction du président américain n'a pas tardé et elle est ironique : «Énorme sincérité, quel type. Dur à croire, avec un tel talent politique, que ses chiffrent "chutent" tant dans l'Utah», s'est moqué Donald Trump, qui assure régulièrement que «personne n'a fait mieux» que lui pour les noirs américains. En plus d'être sarcastique et de douter de l'engagement du sénateur contre le racisme, le tweet est mensonger : selon un sondage réalisé il y a quelques jours pour Utahpolicy.com et KUTV 2News, 56% des personnes interrogées approuvent «fortement» ou «plutôt» le travail de Mitt Romney, contre 36% en mars dernier. Ce chiffre avait chuté au début de l'année après que Mitt Romney avait voté pour la destitution de Donald Trump, devant le premier sénateur à voter contre un président issu de son parti lors d'un procès en destitution.
Lundi 8 Juin 2020 – Aux Philippines, pas de retour à l'école avant l'arrivée d'un vaccin :
Des dizaines de milliers d'écoliers philippins ne seront pas autorisés à retourner à l'école tant qu'un vaccin contre le coronavirus ne sera pas disponible, ont annoncé lundi les autorités.
Dans des pays comme la France et la Corée du Sud, où l'épidémie semble maîtrisée, les enfants ont repris le chemin de l'école mais les autorités philippines ont exclu une telle possibilité, estimant que le risque encouru est trop grand. En mai, le président Rodrigo Duterte avait déjà annoncé qu'il n'autoriserait pas le retour à l'école des élèves tant qu'un vaccin contre le coronavirus ne serait pas disponible.
"Nous nous conformerons à la directive du président de reporter les cours en présentiel jusqu'à ce qu'un vaccin soit disponible", a déclaré lundi, Leonor Briones, la ministre de l'Education dans un communiqué.
Les établissements scolaires du pays ont été fermés en mars au moment de l'apparition de l'épidémie dans le pays. Plus de 25 millions d'élèves devaient reprendre les cours à la fin août. "Les enseignants feront de l'enseignement à distance via internet ou des émissions de télévision si nécessaire", a ajouté Mme Briones. "L'enseignant et l'école devront s'adapter... en fonction de la disponibilité des moyens de communication", a précisé la ministre lors d'un point de presse.
L'opinion publique ne semble pas opposée à cette annonce dans un pays où des centaines de cas de contaminations sont recensés tous les jours en dépit des mesures strictes de confinement mises en place.
Lundi 8 Juin 2020 – Le nouveau dispositif de chômage partiel sera en vigueur "un à deux ans" :
Le nouveau dispositif de chômage partiel, qui doit être défini à partir de cette semaine lors de concertations avec les organisations syndicales et patronales, sera en vigueur pendant "un à deux ans", a annoncé lundi sur franceinfo Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.
"Il a vocation à durer un à deux ans, ça fait partie des curseurs qu'on décidera" lors de la concertation qui doit démarrer ce lundi, a-t-elle ajouté. Ce délai n'est pas lié à la fin du quinquennat mais "à la crise économique", a-t-elle expliqué.
Le gouvernement a annoncé jeudi plusieurs concertations pour soutenir l'emploi, dont une sur les modalités d'un dispositif d'activité partielle, qui sera mis en place par un accord collectif d'entreprise ou de branche. Il donnerait lieu à une indemnisation en contrepartie du maintien dans l'emploi. En avril, 8,6 millions de salariés étaient au chômage partiel, a rappelé la ministre, qui n'a pas encore les chiffres de mai.
Depuis le début de la crise en mars, le gouvernement a mis en place un régime exceptionnel de chômage partiel pour éviter les licenciements.
Depuis le 1er juin, la prise en charge par l'État et l'Unédic a baissé de 100% à 85% de l'indemnité versée au salarié, à l'exception des secteurs faisant l'objet de restrictions en raison de la crise sanitaire comme le tourisme ou la restauration. "Ce dispositif permettra de garder son emploi, à l'entreprise de garder ses compétences", a expliqué la ministre.
Lundi 8 Juin 2020 – Démontage délicat de l'échafaudage de Notre-Dame de Paris :
C'est un travail d'orfèvre qui démarre lundi à Notre-Dame de Paris: le démontage de l'échafaudage installé avant le gigantesque incendie d'avril 2019, qui présente un danger potentiel pour la cathédrale et constitue une des étapes les plus délicates d'un chantier titanesque.
Deux équipes de cinq cordistes vont bientôt descendre au plus près des parties calcinées. Leur mission: découper, à l’aide de scies sabres, les tubes métalliques soudés entre en eux par la chaleur. Cet échafaudage avait été installé avant l'incendie pour rénover une flèche désormais disparue. «Quand tout cela sera réglé, on sera très soulagés car la cathédrale sera sauvée», estime Christophe Rousselot, délégué général de la fondation Notre-Dame, à propos de cette «opération très sensible, très compliquée, avec un facteur de risque non négligeable». Et dont le succès apparaît crucial pour tenir le délai d'une reconstruction en cinq ans de la cathédrale comme le souhaite le président Emmanuel Macron.
L'échafaudage constitué de 40.000 pièces, de 200 tonnes dont la moitié se trouve à plus de 40 mètres de haut, a résisté à l'effondrement de la flèche, mais a été déformé par la chaleur, au point de ressembler à une vaste toile d'araignée.
Lundi matin, des ouvriers munis de casques de chantier ont commencé à monter à l'intérieur de l'échafaudage, via un ascenseur, pour des vérifications avant l'arrivée des cordistes, les «écureuils», mardi. Une sorte de «"check-up", comme dans une fusée avant le décollage», souligne M. Rousselot.
Lundi 8 Juin 2020 – Coronavirus : Olivier Véran demande aux Français de ne pas "relâcher" leur "vigilance" :
Olivier Véran met en garde les Français contre un déconfinement trop rapide, et leur demande de rester vigilant tant que le coronavirus circule toujours.
L'épidémie du nouveau coronavirus est actuellement «contrôlée» en France. Ce constat a été dressé vendredi par Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique qui notait que le virus continuait de «circuler» dans certaines régions mais «à une petite vitesse».
Lundi, Olivier Véran a lui demandé aux Français de ne pas «relâcher» leur «vigilance» face au COVID-19 même si la «situation s'est améliorée et continue de s'améliorer», a-t-il déclaré lors d'un déplacement dans un centre de dépistage à Argenteuil, dans le Val-d'Oise, département classé entre la zone rouge et orange à cause d'une circulation encore importante du virus. «Je comprends évidemment les demandes, les attentes, l'impatience qui peut s'exprimer d'avoir la capacité de reprendre notre vie normale au plus vite», a ajouté le ministre de la Santé, soulignant qu'il ne fallait pas chercher à assouplir trop vite les restrictions après le déconfinement. «Entre le moment où on prend une décision de levée du confinement et le moment où on peut avoir un impact sur l'épidémie, il faut 10 à 15 jours», a-t-il expliqué.
«Il faut avancer prudemment, de façon déterminée, en mettant toutes les chances de notre côté, pour permettre aux Français de retrouver toute leur liberté, toute leur joie de vivre comme avant, mais sans laisser aucune chance au virus de repartir», a-t-il poursuivi, insistant sur le fait qu'il ne fallait pas aller «trop vite». «On n'a pas encore gagné la guerre, donc vigilance».
Lundi 8 Juin 2020 – Avion "vert", localisation en France... Esquisse d'un plan de relance pour l'aéronautique :
Le plan gouvernemental de relance de la filière aéronautique durement frappée par la crise due au coronavirus, qui sera dévoilé cette semaine, comportera des contreparties en termes de localisation des emplois, a indiqué dimanche le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
«Ce que nous avons fait pour l'automobile», c'est-à-dire un plan de soutien d'un montant de huit milliards d'euros, «nous allons le faire la semaine» prochaine sur l'aéronautique, soit «un plan sectoriel de soutien» de plusieurs milliards d'euros, a affirmé Jean-Baptiste Djebbari sur LCI.
Lundi 8 Juin 2020 – "Des diplômés en temps de guerre" : Ivanka Trump, cible de la colère :
Après l'annulation de la diffusion de son message de félicitations à de jeunes diplômés, Ivanka Trump dénonce une «culture de l'annulation» dont elle aurait été la victime.
Une annulation de dernière minute et la colère de la «First Daughter». Samedi, un discours d'Ivanka Trump devait être diffusé lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'université technique de Wichita State mais, jeudi, la présidente de l'établissement a annulé cette prise de parole. Une décision que n'a pas apprécié la trentenaire, fille et conseillère du président américain, qui a décidé de publier sur internet l'enregistrement vidéo : «Voici le message que j'ai enregistré le 18 mai pour les Diplômés de WSU-Tech. Je sais que tous ces talentueux diplômés auront de grands rêves et aspirent à faire du monde un lieu meilleur!» Dans un deuxième tweet, elle s'est plaint d'avoir été selon elle victime de la «cancel culture», la «culture de l'annulation», d'avoir été rejetée en raison de ses idées : «Les campus de notre nation devraient être des bastions de la liberté d'expression. La culture de l'annulation et la discrimination selon les points de vue sont des antithèses du monde universitaire. Nous écouter les uns les autres est plus que jamais important!»
Dans ce discours de plus de neuf minutes, Ivanka Trump s'adresse à ces «diplômés de temps de guerre», des mots qui évoquent la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 110 000 morts aux États-Unis mais qui ont une résonance particulière alors que, depuis deux semaines, des manifestations quotidiennes ont lieu dans le pays pour dénoncer le racisme et les violences policières. Le message d'Ivanka Trump a été écrit et enregistré à la mi-mai, plusieurs jours avant la mort de George Floyd, mais n'a pas été mis à jour et donc n'inclut pas cette affaire qui a choqué à travers le monde entier, et à laquelle la Maison-Blanche n'a pas apporté de réponse de fond. Donald Trump dénonce quotidiennement les débordements violents constatés lors de certaines manifestations et qualifie les protestataires de «voyous» et de «terroristes», enflammant une situation déjà tendue pour des raisons électorales : en radicalisant son discours, Donald Trump se place en seul garant de «la loi et l'ordre» -«law and ordre», qu'il tweete chaque jour ces derniers temps.
Lundi 8 Juin 2020 – La Floride envahie par des crapauds venimeux :
Après les frelons géants, les crapauds envahisseurs. Alors que le sud de la Floride entre à peine dans sa saison des pluies, l’Etat américain est déjà confronté à un problème de petite taille. Une multitude de crapauds buffles se promènent dans les parcs et jardins, à la recherche de nourriture et d’un partenaire. Même si leur tête de chauve-souris pourrait laisser présager qu’ils sont agressifs pour l’homme, ils ne le sont aucunement. Ce n’est pas le cas pour nos amis canidés, qui, eux, peuvent mourir de la bave du crapaud. «Si un chien mord ou lèche le crapaud et qu’il reçoit une partie du poison dans sa gueule, il peut potentiellement convulser et déclencher un arrêt cardiaque», explique le «Miami Herald», qui a enquêté sur l’affaire.
Les amphibiens, qui mesurent en moyenne entre 10 à 15 centimètres, peuvent parfois atteindre 22 centimètres, selon William Kern, professeur à l'Université de Floride. Ils possèdent de grandes glandes triangulaires derrière les yeux qui contiennent une forte charge de toxine blanche. C’est cette solution qui peut tuer les chiens. Le chercheur appelle les propriétaires de chiens à faire attention aux moindres signes d'empoisonnement: bave excessive, gencives rouges, vomissements, désorientation et convulsions.
Originaire d’Amérique du Sud et centrale, le crapaud buffle a été introduit par l’homme dans diverses régions du Pacifique et des Caraïbes pour maîtriser les nuisibles dans l’agriculture. Mais il est devenu lui-même un nuisible et est désormais considéré comme une espèce invasive dans de nombreuses régions.
Lundi 8 Juin 2020 – Selon une étude, le confinement aurait sauvé près de 700 000 vies en France :
Des chercheurs de l'Imperial College de Londres ont publié dans la revue «Nature» une évaluation de l'impact des confinements dans 11 pays européens. Plus de 3 millions de morts auraient été évitées grâce à ces mesures.
Les efforts consentis par les Européens confinés pendant des semaines ont payé, à en croire une étude publiée par la revue «Nature» qui évalue l'effet des mesures restrictives adoptées pour enrayer la transmissions du SARS-CoV-2 à partir du mois de mars. D'après cet article, 3,1 millions de décès ont été évités dans 11 pays grâce à ces mesures, selon un décompte arrêté au 4 mai.
Les auteurs, issus de l'Imperial College de Londres, ont construit un modèle en calculant «de manière rétroactive le nombre d'infections à partir des morts observées», une donnée considérée plus fiable que le nombre de cas identifiés, très dépendant de la politique de tests menée par chaque Etat. Ils ont ensuite pu reconstruire un scénario dans lequel les pouvoirs publics n'auraient effectué aucune intervention, calculer le nombre de décès pour cette hypothèse et comparer cette issue au bilan réellement constaté.
Les chercheurs ne cachent pas les limites de leurs travaux : des imprécisions sont possibles en raison des modes de collecte des données -des morts liées au Covid-19 ont pu échapper à l'attention des autorités aux premiers jours de la pandémie, par exemple- ou encore certaines suppositions qui cadrent leurs travaux et qui s'appuient sur des «estimations fixes» de «certains paramètres épidémiologiques» -par exemple, considérer que les changements dans le «nombre de reproduction», le désormais fameux R0, sont «une réponse immédiate aux interventions plutôt que des changements progressifs des comportements».
Les résultats de ces modélisations sont spectaculaires. Les auteurs avancent ainsi qu'en France, 690 000 vies ont été épargnées (avec un intervalle de crédibilité à 95% entre 570 000 et 820 000 vies). En Italie, les mesures restrictives auraient permis de sauver 630 000 vies, contre 560 000 en Allemagne, 450 000 en Espagne et 470 000 au Royaume-Uni. Les chercheurs proposent également des taux d'infection pour chaque pays à partir de leur modèle. Les variations sont très importantes : selon cette analyse, 3,4% de la population française aurait été infecté, contre 8% en Belgique et 0,85% en Allemagne, notamment.