Samedi 4 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 3 avril au soir :
L'épidémie de coronavirus a fait plus de 6.500 morts en France, dont 5.091 à l'hôpital et au moins 1.416 dans les maisons de retraites et autres établissements médicaux sociaux, selon le dernier bilan officiel vendredi. Au cours des dernières 24 heures, 588 décès supplémentaires ont été enregistrés en milieu hospitalier, a indiqué le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. 263 patients ont été admis en réanimation durant les dernières 24 heures. Le bilan total, avec les chiffres pas encore complets et provenant de quelque 3.000 autres établissements, se monte à 6.507 morts.
Samedi 4 avril 2020 – Députés, ils renfilent leur blouse blanche :
Ils sont 36 médecins, infirmiers et aide-soignant à siéger à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, nombre d’entre eux reprennent du service.
Il a ressorti son stéthoscope de sa boîte. Et vite repris ses marques. «Je connais les lieux, la majorité des collègues étaient déjà là avant que je ne pose ma blouse et il y a tout un tas de trucs dans le système informatique de l’hôpital que j’avais moi-même paramétré», énumère Thomas Mesnier. A l’hôpital d’Angoulême où il est revenu travailler, le médecin urgentiste de 34 ans, député LREM de Charente, se sent dans son élément : «Il faut se dérouiller un peu mais les automatismes sont là.» Un deuxième service d’urgence a été monté de toutes pièces pour faire face à «la vague» annoncée cette semaine. «Les équipes sont mobilisées, on attend la guerre», explique-t-il.
Urgentiste de formation elle aussi, Delphine Bagarry, élue des Alpes-de-Haute-Provence qui a quitté le groupe LREM après le recours au 49.3 pour faire passer le projet de réforme des retraites, a également mis ses compétences au service de la lutte contre le coronavirus. Elle a organisé le protocole d’accueil des patients qui seront atteints mais non hospitalisés et a repris, depuis ce lundi, un temps plein en unité Covid-19 à l’hôpital de Manosque. Elle y croise sa collègue Emmanuelle Fontaine-Domeizel, suppléante de Christophe Castaner à l’Assemblée. Cette infirmière libérale et membre de la réserve sanitaire, a passé une semaine à l’hôpital de Besançon avant de rejoindre un établissement plus près de chez elle. «J’utilise mon expérience dans le Grand Est pour former les soignants ici aux bonnes pratiques afin qu’ils soient le mieux protégés possible», raconte-t-elle, épuisée.
Samedi 4 avril 2020 – Coronavirus: testé positif il y a une semaine, Johnson prolonge sa quarantaine :
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, atteint de la maladie Covid-19, a annoncé vendredi prolonger la quarantaine qu'il observe au delà des sept jours recommandés par les autorités sanitaires britanniques.
"Si je me sens mieux (...) j'ai toujours l'un des symptômes", "j'ai toujours de la température", "je dois continuer ma quarantaine", a-t-il déclaré dans une courte vidéo sur Twitter, dans laquelle il appelle les Britanniques à ne pas céder à la tentation de quitter leur domicile ce week-end, alors que le Royaume-Uni est confiné depuis 11 jours. "Nous travaillons à plein temps sur notre programme pour vaincre ce virus", a déclaré visiblement un peu hagard le chef du gouvernement, qui continue de travailler depuis ses appartements de Downing street depuis une semaine.
Critiqué sur sa gestion de la crise, le gouvernement britannique a promis de mener 100.000 tests par jour d'ici à la fin du mois et a inauguré vendredi à la mi-journée un hôpital de campagne à Londres, d'une capacité initiale de 500 lits qui peut être portée à 4.000. Selon le dernier bilan publié jeudi, le Covid-19 a fait près de 3.000 morts dans les hôpitaux britanniques.
Samedi 4 avril 2020 – A Londres, un hôpital de campagne monté en neuf jours :
Un immense hôpital de campagne installé en neuf jours a ouvert vendredi à Londres pour accueillir la déferlante de malades du nouveau coronavirus qui a fait plus de 3 600 morts au Royaume-Uni, avant une rarissime allocution de la reine Elisabeth II attendue dimanche. Signe de la gravité du moment, la souveraine de 93 ans a enregistré une allocution pour les habitants du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth liée à la pandémie, a annoncé le palais de Buckingham. Il s'agit de la quatrième intervention extraordinaire d'Elisabeth II en 68 ans de règne.
En fin de matinée, son fil le prince Charles, 71 ans, tout juste remis du Covid-19 après une semaine de quarantaine, a inauguré par vidéo-conférence l'hôpital de Nightingale à Londres. Construit avec le concours de l'armée, l'établissement dispose d'une capacité initiale de 500 lits, qui pourra atteindre 4 000 lits, soit l'équivalent de dix hôpitaux classiques. Inauguré sur place par le ministre de la Santé Matt Hancock, l'hôpital de Nightingale, «lumière éclatante dans ces temps sombres», selon le prince Charles, est le premier d'une série d'établissements provisoires prévus au Royaume-Uni.
Critiqué pour avoir tardé à imposer un confinement de la population puis pour les ratés du dépistage, le gouvernement cherche à montrer sa détermination à agir face au Covid-19 qui a fait 3 605 morts à ce jour sur le sol britannique. Avec 684 décès supplémentaires comptabilisés dans les hôpitaux en une journée, l'épidémie est en phase d'accélération. La pandémie a officiellement contaminé 38 168 personnes au Royaume-Uni et le pic est attendu vers le 12 avril.
Samedi 4 avril 2020 – En Hongrie, une nouvelle loi "donne des pouvoirs sans précédent à Viktor Orban" :
Lundi, le Parlement hongrois a adopté une série de mesures exceptionnelles, dont la possibilité pour le gouvernement de Viktor Orban de légiférer par décrets dans le cadre d'un état d'urgence dont la durée est indéterminée, au nom de la lutte contre le Covid-19. Aron Demeter, directeur de programme pour Amnesty International en Hongrie, fait part de ses inquiétudes.
« Nous reconnaissons que les temps exceptionnels exigent des mesures exceptionnelles, mais cette loi donne en réalité des pouvoirs sans précédent à Viktor Orban et son gouvernement. Il n’y a pas de date fixe pour la levée de l’état d’urgence. Nous craignons qu’aucun contrôle ne soit appliqué au gouvernement et à l’exécutif, tout est entre les mains du gouvernement, jusqu'à la durée de cette gouvernance par décrets. »
« C’est très inquiétant partout dans le monde, mais surtout dans un pays qui a une expérience de 10 ans avec un gouvernement qui tente sans cesse de ronger sur l’État de droit et les droits humains ».
« Le gouvernement a assuré qu’il n’agirait en terme de lois et de décrets que pour la lutte contre le coronavirus, mais il profite de la situation pour faire passer des textes qui n’ont rien à voir avec le virus. Ils font ce qu’ils veulent ».
Samedi 4 avril 2020 – La colère du Piton de la Fournaise :
Le Piton de la Fournaise, le volcan de La Réunion, est entré en éruption pour la seconde fois de l'année jeudi en milieu de journée, a indiqué la préfecture.
Une crise sismique a secoué le volcan tôt jeudi matin et "le trémor volcanique, synonyme d'arrivée du magma à proximité de la surface, est enregistré depuis 12H20 (10H20 à Paris)", précise-t-elle.
En raison des mesures de confinement en vigueur pour éviter la propagation du Covid-19 dans l'île -où l'on recense 281 contaminations-, les volcanologues n'ont pas pu confirmer visuellement "l'arrivée de la lave en surface". La confirmation de l'éruption a été effectuée par des gendarmes en vol de reconnaissance. Située dans la caldeira du volcan, la zone éruptive est totalement inhabitée, et l'éruption ne présente donc pas de danger pour les personnes et les biens. Le dernier réveil du volcan remonte au 10 février.
Samedi 4 avril 2020 – Coronavirus : l'Académie de médecine pour le port obligatoire du masque :
Le port d'un masque «grand public» ou «alternatif» aux masques médicaux en pleine pénurie, devrait être rendu obligatoire pour les sorties pendant la période de confinement et lors de sa levée, a recommandé vendredi l'Académie de médecine. «Il est établi que des personnes en période d'incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l'infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d'un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur», estime l'Académie.
Or, en situation de «pénurie de masques» comme actuellement en France, la priorité d'attribution des masques chirurgicaux ou FFP2 plus protecteurs doit aller aux professionnels et structures de santé souligne l'Académie. Mais elle «recommande que le port d'un masque "grand public", aussi dit "alternatif", soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement».
Cette déclaration de l’Académie de Médecine vient jeter un peu plus le trouble car elle est en contradiction avec tout ce qui a été annoncé jusqu’à ce jour et qu’elle intervient alors que la pénurie de masques en tous genres est loin d’être règlée.
Samedi 4 avril 2020 – La Chine rend hommage à ses morts du Covid-19 :
Recueillement solennel, drapeaux en berne, distractions annulées: la Chine observe samedi une journée de deuil national en hommage aux plus de 3.300 personnes mortes du Covid-19 dans le pays le plus peuplé du monde.
A 10H00 locales (02H00 GMT), les sirènes ont résonné sur tout le territoire pendant trois minutes, tandis que les voitures, trains et bateaux ont fait retentir leurs klaxons en signe de respect. A Wuhan (centre), ville de 11 millions d'habitants d'où est partie l'épidémie et qui a enregistré l'essentiel des décès, les habitants sont restés figés dans les rues.
Des membres du personnel soignant de l'hôpital Tongji, en première ligne contre le Covid-19, se tenaient tête baissée face au bâtiment principal. Certains portaient des combinaisons de protection blanches. «Je ressens beaucoup de tristesse pour nos collègues et patients qui sont morts», a déclaré à l'AFP Mme Xu, une infirmière de l'établissement, en tentant de retenir ses larmes. «J'espère qu'ils reposent en paix là-haut.»
Dans la capitale Pékin, les automobilistes ont stoppé leurs véhicules pour klaxonner. Les passagers d'une rame de métro, arrêtée en station, se sont levés masque sur le visage et sont restés immobiles pendant trois minutes, dans un silence seulement interrompu par la sirène du train. Fleur blanche à la boutonnière, le président Xi Jinping s'est recueilli avec d'autres dirigeants dans le complexe pékinois abritant le siège du gouvernement, selon la télévision publique CCTV. «Beaucoup de gens, dont le personnel soignant, ont fait des sacrifices exceptionnels. Ce sont des héros», affirme Wang Yongna, une Pékinoise rencontrée dans une rue commerçante.
Samedi 4 avril 2020 – Les Etats-Unis encouragent le port de masques artisanaux :
De nouvelles recommendations du Centers for diseases control (CDC) préconisent l'usage de masques en tissu. Alors que le bilan s'alourdit outre-Atlantique, les masques médicaux sont réservés aux personnels de santé.
Ce sont de nouvelles informations sur le nombre de porteurs asymptomatiques du coronavirus qui ont incité le CDC a modifié sa recomandation relative au port de masques. «Une part significative des individus infectés par le coronavirus ne présentent pas de symptômes ("asymptomatiques") et même ceux qui finissent par présenter des symptômes ("pré-symptomatiques") peuvent transmettre le virus à d'autres avant que les symptômes n'apparaissent», indique l'institution. En conséquence, «le CDC recommande le port de masques en tissus dans les environnements où le maintien des mesures de distanciation sociale est difficile, par exemple dans les épiceries ou les pharmacies, dans les zones où la transmission intra-communautaire est importante».
Pas question pour autant de recommander pour le grand public le port de masques chirurgicaux ou de masques à haute protection N95 (équivalents aux FFP2 utilisés en France). «Les protections en tissus recommandées ne sont pas des masques chirurgicaux ou des masques N95. Ceux-là sont des équipements essentiels qui doivent toujours être réservés aux personnels soignants et d'urgence», précise le CDC. L'annonce est accompagnée par une vidéo expliquant «comment confectionner votre masque» à partir, par exemple, d'un vieux t-shirt.
Samedi 4 avril 2020 – Militaires infectés,... le point sur le coronavirus :
Quelque 600 militaires français sont atteints du coronavirus, mais la capacité des armées françaises à accomplir ses missions «n'est pas impactée», a déclaré la ministre des Armées Florence Parly dans un entretien au groupe de presse quotidienne régionale Ebra publié samedi.
Le dernier bilan donné par le ministère fin mars faisait état de 400 contaminations dans les rangs des armées.
Samedi 4 avril 2020 – Romans-sur-Isère : Macron dénonce un "acte odieux", promet la "lumière" :
Un homme a tué deux personnes et blessé quatre autres lors d'une attaque au couteau perpétrée samedi matin dans le centre de Romans-sur-Isère (Drôme), en pleine période de confinement lié à l'épidémie de Covid-19.
Interpellé vers 11 heures, l'auteur présumé, qui se présente comme un réfugié soudanais, a attaqué plusieurs personnes dans une boulangerie, un bureau de tabac et dans la rue, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. Trois des blessés ont été grièvement atteints, selon cette source. Un premier bilan avait fait état de sept blessés, dont un entre la vie et la mort.
L'assaillant dit être né en 1987 et n'est pas connu des services de police sous l'identité qu'il a donnée, selon cette même source. La police judiciaire de Lyon est saisie de l'enquête. Le parquet national antiterroriste (Pnat), en lien avec le parquet de Valence, est «en évaluation actuellement» pour savoir s'il se saisit de l'enquête.
«Toutes mes pensées vont aux victimes de l’attaque de Romans-sur-Isère et à leurs proches. L’auteur présumé a été interpellé par la Police Nationale», a tweeté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui a annoncé qu'il se rendait sur place dans l'après-midi. «La DIPJ de Lyon est mobilisée, sous l’autorité de la Justice, pour établir la nature et les circonstances de cet acte odieux», ajoute-t-il.
Samedi 4 avril 2020 – Coronavirus : Elizabeth II va s’adresser à ses sujets :
La reine Elizabeth II va s’adresser, ce dimanche, aux habitants du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth. Cette intervention exceptionnelle, motivée par la pandémie de Covid-19, a été enregistrée au château de Windsor où elle est confinée.
Depuis quinze jours, la rumeur courrait, souligne le «Daily Mail». La reine Elizabeth II allait s’adresser à ses sujets. Elle attendait simplement le bon timing. Ce jour est arrivé. Ce vendredi 3 avril 2020, alors que les derniers chiffres officiellement communiqués donnent 3.605 morts du coronavirus au Royaume-Uni, dont 684 décès supplémentaires en une journée, Buckingham Palace a fait savoir que la monarque avait enregistré une allocution.
Samedi 4 avril 2020 – Coronavirus : un essai clinique avec du sang de ver marin autorisé :
Un essai clinique consistant à administrer à dix malades du Covid-19 une solution issue du sang d'un ver marin aux propriétés oxygénantes va pouvoir démarrer après l'accord obtenu du Comité de protection des personnes (CPP), ont annoncé samedi les porteurs du projet.
Après l'accord de l'ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé) il y a une semaine, la société bretonne Hemarina, à l'origine du produit, a annoncé à l'AFP avoir obtenu l'indispensable feu vert du CPP pour démarrer ses recherches. «L'accord du CPP a été obtenu dans la nuit (de vendredi à samedi). On a les deux feux verts administratifs pour pouvoir commencer», a annoncé Franck Zal à la tête de la société Hemarina.
La solution, destinée à des patients affectés par le Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), est produite à partir de l'hémoglobine de l'arénicole. Mesurant entre 10 et 15 cm, ce ver est surtout connu pour ses petits tortillons visibles sur les plages. Son hémoglobine -molécule présente dans les globules rouges et qui a pour rôle de transporter l'oxygène dans le corps- est capable d'acheminer 40 fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine. Contrairement à cette dernière, enfermée dans des globules rouges, celle de l'arénicole est extracellulaire.
Ce «respirateur moléculaire», dont le projet répond au nom de code de Monaco -acronyme de «Nation oxygen covid»-, est une «perspective d'espoir pour soulager les réanimations», a commenté Franck Zal.