Dimanche 5 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 4 avril au soir :
Samedi soir, le dernier bilan portait à 5.532 le nombre de décès du Covid-19 enregistrés à l'hôpital depuis le début de l'épidémie, 441 de plus en 24 heures (en recul sensible par rapport au pi de 588 atteint la veille). En ajoutant les 2.028 décès dans les Ehpad et autres établissements médicaux-sociaux, le bilan du coronavirus grimpe à 7.560 victimes en France.
Dans les hôpitaux, 6.838 personnes dans un état grave sont en réanimation, soit 502 personnes supplémentaires par rapport à vendredi, mais un solde de "seulement" 176 patients, a souligné le directeur général de la Santé. "Le besoin permanent de trouver de nouvelles places augmente moins rapidement chaque jour", a-t-il insisté, rappelant que le solde de personnes en réanimation était de 263 vendredi, 382 jeudi et 452 mercredi.
Quelque 600 militaires français sont atteints du coronavirus, mais la capacité des armées françaises à accomplir ses missions «n'est pas impactée», a déclaré la ministre des Armées Florence Parly dans un entretien au groupe de presse quotidienne régionale Ebra publié samedi. Le dernier bilan donné par le ministère fin mars faisait état de 400 contaminations dans les rangs des armées.
Dimanche 5 avril 2020 – Coronavirus : 7.800 places d'hôtel en plus ouvertes pour les sans-abri :
Plus de 7.800 places supplémentaires sont désormais mobilisées dans des hôtels pour héberger des sans-abri pendant l'épidémie de coronavirus, ainsi que 2.800 places dans 73 sites de confinement pour les SDF malades, a annoncé dimanche le ministère du Logement. «Le dispositif s'est fortement accéléré ces derniers jours et la montée en charge se poursuit», indique un communiqué du ministère. En tout, «172.000 personnes seront hébergées ce soir dans les structures d'hébergement d'urgence généraliste».
Les 73 sites médicalisés sont «dédiés aux SDF malades du Covid-19 mais ne relevant pas d'une hospitalisation». Ils représentent près de 2.800 places dans 60 départements, dont Mayotte et La Réunion. Le ministère prévoit à terme 80 structures de ce type.
Par ailleurs, un dispositif exceptionnel de distribution de chèques services a été lancé le 1er avril, qui permet aux SDF d'acheter des produits d'alimentation et d'hygiène pendant la crise sanitaire, rappelle le communiqué du ministère.
Les 7.800 places d'hébergement supplémentaires en hôtels s'ajoutent aux 157.000 places déjà financées par l'Etat, dont 14.000 places hivernales prolongées jusqu'à fin mai. L'Etat a débloqué au total une enveloppe d'urgence de 65 millions d'euros pour venir en aide aux sans-abri, entre l'aide alimentaire et les places d'hébergement supplémentaires.
Dimanche 5 avril 2020 – Covid 19 : Comment le Club Med a rapatrié tous ses clients :
A Agadir, dans le Sud du Maroc, où est situé l’un des plus anciens (et mythiques) villages du Club, la nouvelle de la fermeture de l’espace aérien national s’est répandue rapidement parmi les vacanciers au début de l’après-midi du 13 mars.
En quelques jours, le géant des villages de vacances haut de gamme a fermé tous ses sites et organisé le retour de milliers de vacanciers.
« Le Club ne laisse jamais personne derrière ». Au fil de soixante-dix ans d’histoire et d’innombrables alertes qui ont jalonné la saga de l’entreprise, cette maxime interne a toujours été respectée. Y compris en 2020, où le groupe dirigé par Henri Giscard d’Estaing a dû faire face à la pire des crises sanitaires. Grâce à une cellule de crise d’une quinzaine de personnes, mise en place très tôt au siège parisien et relayée sur le terrain par les efforts des équipes de GO et des chefs de villages, le Club Med a réussi à rapatrier la totalité de ses clients dans un délai record, ainsi que ceux de ses employés qui en avaient besoin.
Dimanche 5 avril 2020 – Espagne : règlements de comptes à la cour :
Scandale à Madrid. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite aurait inondé Juan Carlos de dollars. Felipe VI coupe les ponts.
C’est une « répudiation » en règle, un cataclysme passé presque inaperçu. Est-ce pour cela que la maison royale a diffusé ce communiqué, au lendemain du jour où l’Espagne a été placée en état d’alerte pour lutter contre le coronavirus ? On peut imaginer l’effet provoqué, en temps normal, par ces trois pages dans lesquelles Felipe VI annonce qu’il renonce à l’héritage de son père et supprime sa dotation annuelle de 194 232 euros versée par l’Etat. Juan Carlos aurait dissimulé 100 millions de dollars sur un compte en Suisse. Même en cette période troublée, cette révélation de la « Tribune de Genève » provoque la colère. « Casserolade pour que Juan Carlos donne les 100 millions saoudiens à la santé publique ! » demandait un message sur les réseaux sociaux. Le mouvement fut peu suivi. Ces derniers temps, en Espagne, les « casserolades » sont réservées à des causes plus essentielles. Chaque soir à 20 heures, aux fenêtres, on encourage les soignants.
Pour Felipe, l’affaire a commencé il y a un an. Le 5 mars 2019, il découvrait par un courrier du bureau d’avocats britannique Kobre & Kim, spécialisé dans la fraude internationale, qu’il serait bénéficiaire, au décès de son père, de la fondation Lucum, une société offshore établie à Panama City. Selon le quotidien britannique « Telegraph », la fondation aurait été créée par Juan Carlos le 31 juillet 2008, puis dissoute en 2012. Mais sur son compte à la banque privée Mirabaud, de Genève, se trouveraient encore 100 millions de dollars provenant d’un virement effectué le 8 août 2008 par le ministère des Finances d’Arabie saoudite. Et le quotidien espagnol « El Pais » a dévoilé que Juan Carlos était aussi, après son cousin Alvaro d’Orléans-Borbon et le fils de ce dernier, le troisième bénéficiaire d’une fondation au Liechtenstein, Zagatka, au compte bancaire bien garni.
Dix millions d’euros auraient servi à l’ancien roi pour s’offrir des vols privés en jet. Le procureur suisse en charge de l’affaire, Yves Bertossa, soupçonne que les 100 millions de dollars de Lucum viendraient non pas d’un « don » de feu le roi Abdallah d’Arabie saoudite, comme l’explique Juan Carlos, mais de commissions illégales versées en marge du contrat de construction du train à grande vitesse Médine-La Mecque – contrat de 6,7 milliards d’euros remporté, en 2011, par un consortium de douze entreprises espagnoles. L’amitié entre les Bourbons et les Saoud, qui remonte aux années 1970, est aussi solide que les accords de coopération économique entre Madrid et Riyad.
Dimanche 5 avril 2020 – En Île-de-France, la mise en garde de Pécresse contre un "demi-confinement" :
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) a demandé dimanche aux Franciliens de «[rester] au maximum chez [eux]» en dépit du beau temps et de respecter le confinement pour lutter contre le coronavirus. «C'est les vacances, il fait beau, ne cédez pas à la tentation, restez au maximum chez vous», a dit Valérie Pécresse à BFMTV, alors que le soleil fait craindre un relâchement dans le respect des mesures de confinement pour enrayer l'épidémie de Covid-19.
L'Île-de-France est l'une des régions les plus sévèrement touchées par l'épidémie. D'après la Direction générale de la santé, plus de 11 200 personnes y sont hospitalisées. «La situation reste très tendue en Île-de-France, notre système de santé est complètement saturé, nous continuons à transférer des malades», a expliqué la présidente de la région.
«Les soignants ont poussé les murs, néanmoins, il faut que nous les aidions, et pour les aider il faut respecter le confinement», a-t-elle rappelé. «J'appelle tous les habitants de l'Île-de-France à faire preuve d'auto-discipline. Rien ne serait pire qu'un demi-confinement» qui voudrait «dire que tous les efforts, tous les sacrifices auront été vains», a ajouté Valérie Pécresse.
Dimanche 5 avril 2020 – Un homme se perd dans les Pyrénées en allant acheter des cigarettes en Espagne :
Les fumeurs des régions frontalières de l'Espagne ont l'habitude d'y acheter leurs cigarettes, moins chères qu'en France, et l'un d'eux s'est perdu dans les Pyrénées alors qu'il était parti se ravitailler à pied malgré le confinement, selon les gendarmes.
Dans un tweet, le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) des Pyrénées-Orientales dénonce le manque de civisme de cet habitant de Perpignan, retrouvé «épuisé, grelottant de froid et perdu sur les hauteurs du Perthus», village proche de la frontière avec l'Espagne. Pour le secourir, les autorités ont dû mobiliser un hélicoptère de la Sécurité civile et «déployer les grands moyens». «Ce jeune homme, parti de Perpignan en voiture, a été refoulé aux postes de contrôle entre la France et l'Espagne alors qu'il souhaitait se rendre à la Jonquère. Il a alors décidé de partir par un chemin de randonnée, espérant franchir la frontière par la montagne», relatent les gendarmes.
Il est ensuite tombé dans un ruisseau, dans des ronces, avant d'appeler les secours. Après son hélitreuillage, il a été verbalisé, et devra s'acquitter de l'amende de 135 euros, pour non respect du confinement.
Dimanche 5 avril 2020 – "Les SDF n’ont pas tous conscience que le Covid-19 peut les tuer" :
Les bénévoles de l'Ordre de Malte France viennent en aide aux SDF. A Toulon, malgré la crise sanitaire du coronavirus, les bénévoles de l’Ordre de Malte France continuent leurs maraudes. Ils distribuent ainsi chaque soir des repas aux plus démunis.
« Les demandes en couverture et nourriture ne cessent de croître. » Après une prise de température, l’équipe se rend dans un local du centre de Toulon. Ils récupèrent une vingtaine de sandwichs commandés la veille. Au choix : jambon ou fromage. « Nous sommes en train d'organiser la distribution alimentaire.» Elle constate un fait implacable : «avec moins de monde dans la rue, les sous de la manche et les casse-croûte offerts se sont taris. Les gens ont faim… ». En dehors du contexte actuel, l’Ordre de Malte France, privilégie les maraudes sociales et les transferts en centre d’hébergement d’urgence. Mais depuis les annonces du président, les associations qui, reposent pour la plupart sur des bénévoles, ont stoppé la distribution de nourriture.
Dimanche 5 avril 2020 – Sortie de crise : l'avertissement de Le Maire dans le JDD :
Dans un grand entretien au «Journal du Dimanche», Bruno Le Maire met en garde les Français : le retour à la normale sera long et difficile. En pleine crise sanitaire causée par la pandémie de coronavirus, le patron de Bercy indique que, sur le front de l'économie, l'issue de la bataille n'est toujours pas en vue. Le Premier ministre Edouard Philippe avait averti, jeudi, que le déconfinement ne serait «pas pour demain matin»; le ministre de l'Economie adopte la même rhétorique. «Ne faisons pas croire aux Français que tout redeviendra rapidement comme avant et que demain, par exemple, des millions de touristes chinois reviendront en France», souligne-t-il dans «Le JDD».
Le ministre assure qu'il sera possible de tenir la promesse martelée par Emmanuel Macron le 12 mars, sauver des vies et l'économie «quoi qu'il en coûte». L'action publique sera massivement engagée «aussi longtemps que la crise durera», explique Bruno Le Maire dans le quotidien du septième jour. «Je préfère que nous nous endettions aujourd'hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie», insiste-t-il.
La politique économique de la France sera durablement modifiée, prévient le ministre. L'explosion de la dette publique ne l'inquiète pas : «La meilleure réponse à la dette, c'est la croissance», assure-t-il. Pour sortir de la crise, il faudra également soutenir l'investissement des entreprises, «priorité absolue». Interrogé sur la poursuite des réformes engagées par le gouvernement, Bruno Le Maire réplique que «la seule feuille de route» est «la relance économique la plus puissante et la plus rapide possible». Il note au passage que la consommation s'est effondrée : «Les paiements par carte bancaire ont chuté de 50% la semaine dernière par rapport à 2019. En contrepartie, les livrets A sont au plus haut», observe-t-il.
Dimanche 5 avril 2020 – Chloroquine : Les élus corses en appellent à Edouard Philippe :
Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Edouard Philippe, le président de l’exécutif corse Gilles Simeoni et plus d’une trentaine de personnalités et élus de tous bords politiques demandent de faire l’île un «territoire pilote» pour le lancement d’un essai clinique de l’hydroxychloroquine.
Pourquoi pas nous? C’est en substance le sens de l’interpellation écrite d’élus et personnalités corses de tous bords politiques adressée à Edouard Philippe. Tous réclament que l’île soit intégrée à la «stratégie thérapeutique et de santé publique qui, en l’état des données actuelles de la science, nous paraît le mieux préserver la santé de la population de la Corse», écrivent-ils dans leur courrier. Ils s’appuient aussi l’avis des professionnels de santé de l’île qui «considèrent de façon très majoritaire que la possibilité de bénéficier d’une chance supplémentaire en anticipant l’aggravation de la maladie par un traitement adapté, éviterait ainsi le risque de saturation des structures hospitalières et de leurs personnels déjà sous tension et affaiblis.»
Dimanche 5 avril 2020 – Dans Saint-Pierre déserte, le pape François a béni les rameaux :
Pas même l'Eglise n'échappe aux rigueurs imposées par la pandémie de coronavirus. Le pape François, célébrant dimanche la messe des Rameaux, en a une nouvelle fois fait la démonstration. Dans une basilique Saint-Pierre désertée par les fidèle, le souverain pontife a prononcé une homélie marquée par la terrible crise qui frappe le monde et l'Italie au premier chef. «Aujourd’hui, dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s’effritent, face à tant d'attentes trahies, dans le sens d’un abandon qui nous serre le coeur, Jésus dit à chacun de nous : "Courage. Ouvre ton coeur à mon amour. Tu sentiras la consolation de Dieu, qui te soutient"», a dit le pape.
Le pape François a également rendu aux figures héroïques que la pandémie a fait émerger. «Je voudrais le dire spécialement aux jeunes, en cette journée qui, depuis 35 ans leur est consacrée. Chers amis, regardez les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez!», a-t-il déclaré.