Vendredi 3 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 2 avril au soir :
Selon les chiffres du gouvernement, 4503 personnes sont décédées dans les hôpitaux français depuis le 1er mars. En une journée, 471 nouveaux décès ont été enregistrés. Selon Jérôme Salomon, plus de 26 000 personnes hospitalisées, 6399 sont en réanimation, soit 382 de plus en un jour, une hausse qui ralentit depuis lundi, note l'AFP.
Jeudi soir, pour la première fois, les autorités françaises ont annoncé un premier bilan de la pandémie dans les maisons de retraite. Selon Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, 884 personnes âgées au moins ont trouvé la mort dans les Ehpad. Ces chiffres sont «très partiels», a-t-il averti. En tout, au moins 14 638 cas «confirmés ou possible» y ont été recensés. Ce bilan alourdit sensiblement le terrible décompte actualisé chaque jour à partir des chiffres des hôpitaux.
«Ce sont des drames, individuels et collectifs, ce sont des personnes, des hommes et des femmes» a ajouté Jérôme Salomon au cours de son point presse quotidien, affirmant son «souci d'avoir une vision d'ensemble de la mortalité en France».
Vendredi 3 avril 2020 – Coronavirus : Boris Johnson veut désormais un maximum de dépistage :
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis d'accroître "massivement" le dépistage du nouveau coronavirus face aux critiques de plus en plus vives contre sa stratégie face à la pandémie.
"Nous augmentons massivement les tests", a assuré le chef du gouvernement dans une vidéo postée sur Twitter depuis son appartement de Downing Street où il est en quarantaine après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19 la semaine dernière. "C'est ainsi que nous allons débloquer le casse-tête du coronavirus (...) et le vaincre", a martelé le dirigeant conservateur. Cette déclaration est intervenue à la suite d'une "triste journée" mercredi, a reconnu M. Johnson, avec l'annonce de 563 décès supplémentaires liés au Covid-19, un record. Au total, les autorités sanitaires ont dénombré 2.352 morts à l'hôpital.
Jeudi, la presse attaque unanimement le gouvernement sur la question du dépistage, du tabloïd de gauche The Mirror, qui dénonce un "désastre" au quotidien conservateur The Telegraph, généralement très favorable au Premier ministre, qui s'inquiète sur sa Une des "questions sans réponses".
Vendredi 3 avril 2020 – La Corée du Nord l'assure : il n'y a toujours pas de Covid-19 sur son territoire :
Une déclaration qui se veut rassurante, mais sans aucune preuve. Pak Myong Su, directeur du département anti-épidémie au sein du Centre national de lutte contre les épidémies, a assuré à l'AFP qu'aucun cas de Covid-19 n'avait été décompté en Corée du Nord. «Nous avons pris des mesures préventives et scientifiques, telles que des inspections et le placement en quarantaine de toutes les personnes entrant dans notre pays, une désinfection complète de toutes les marchandises, ainsi que la fermeture des frontières et la fin des liaisons maritimes et aériennes», a-t-il précisé alors que plus de 939 000 personnes ont été diagnostiquées à travers le monde selon les données de l'université américaine Johns Hopkins. Sur la carte interactive, la Corée du Nord est toujours officiellement exempte des points rouges synonymes de présence de contaminations.
Début mars, l'agence officielle KCNA avait publié des photos montrant des contrôles de température organisés à Pyongyang et la décontamination de lieux publics réalisés par des volontaires, porteurs de combinaisons et de masques. Mais sur les images de propagande montrant le dictateur Kim Jong-Un, qui a notamment assisté au tir de nouveaux missiles, il ne portait pas de masque.
L'inquiétude est grande pour la Corée du Nord. Situé entre la Chine et la Corée du Sud, qui ont toutes deux connu des dizaines de milliers de cas, le pays isolé a un service de santé défaillant, une population affaiblie et une économie soumise à de nombreuses sanctions internationales. En cas d'épidémie, les hôpitaux seraient rapidement surmenés et ne sont probablement pas assez bien équipés pour faire face aux problèmes respiratoires constatés chez les cas les plus sévères de Covid-19.
Vendredi 3 avril 2020 – Face à la pandémie, les ventes d'armes à feu atteignent des records aux États-Unis :
Face à l'épidémie de nouveau coronavirus, tout le monde a fait des provisions : nourriture, produits sanitaires... Les Américains ont, eux, acheté des armes. Selon les chiffres analysés par le «New York Times», 1,9 million d'armes ont été vendues dans le pays au mois de mars, contre près de 1,3 million en février. Cela montre une forme d'inquiétude particulière chez les porteurs d'armes, craignant que la pandémie n'entraîne une insécurité et ils cherchent donc à acquérir des armes à feu pour se prémunir d'éventuelles attaques. Dans de nombreux États, cela marque presque un doublement du nombre de ventes par rapport à février. Dans le Michigan, les ventes ont même triplé.
Vendredi 3 avril 2020 – L'enseigne de chaussures André, première entreprise française victime du coronavirus :
L'enseigne de chaussures André, plus que centenaire, est la première entreprise française victime du coronavirus : elle a été placée en redressement judiciaire après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros en quinze jours.
Achetée il y a dix-huit mois par le site de vente en ligne Spartoo, l'enseigne, qui a dégagé en 2019 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros mais essuyé 10 millions de pertes, compte quelque 600 salariés dont l'emploi est désormais menacé. André a déposé son bilan le 23 mars et la décision de placement en redressement judiciaire a été validée mardi par le tribunal de commerce de Grenoble, où se trouve le siège de Spartoo, a affirmé mercredi le PDG du groupe Boris Saragaglia.
"Nous perdons 250.000 euros par jour de chiffre d'affaires" depuis la décision gouvernementale de fermer les commerces "non essentiels", a expliqué Boris Saragaglia.
Vendredi 3 avril 2020 – Coronavirus : Les tests de sérologie, clés du déconfinement :
C'est l'une des clés pour ouvrir le verrou du déconfinement: les tests de sérologie, qui permettront de dire si quelqu'un a eu le Covid-19 et peut retourner travailler, sont l'un des enjeux internationaux majeurs des semaines à venir.
"Cette sérologie, nous l'attendons tous, dans le monde entier", a assuré le ministre français de la Santé, Olivier Véran. "Toute la recherche mondiale est focalisée" sur ces nouveaux tests, pour "les industrialiser le plus vite possible", a-t-il ajouté, en jugeant que cela pourrait prendre "de quelques jours à maximum quelques semaines".
"C'est un enjeu majeur, notamment dans la perspective du déconfinement", a insisté le ministre français, dont le pays est confiné depuis mi-mars. Objet d'une course effrénée entre les entreprises de biotechnologie, "les tests sérologiques sont en train d'être développés" et "ne sont pas encore évalués", a souligné l'Organisation mondiale de la santé.
Plus légers (une prise de sang suffit), les tests de sérologie n'ont pas le même objectif: ils visent à déterminer après coup si un individu a été en contact avec le virus, et s'il est donc a priori immunisé. Pour cela, "ils détectent les anticorps, c'est-à-dire la réponse qu'a apportée le système immunitaire" pour se défendre contre le virus, explique le Dr Andrew Preston, de l'université de Bath (Angleterre).
Vendredi 3 avril 2020 – En pleine pandémie, Donald Trump lance une opération anti-cartels :
Donald Trump a profité de sa conférence de presse quotidienne sur l'avancée de la pandémie de Covid-19 pour annoncer le lancement d'une opération anti-cartels. Les groupes criminels, assure-t-il, tirent avantage de la situation actuelle.
«Nous sommes en guerre contre le Covid-19, nous sommes en guerre contre les terroristes et nous sommes en guerre contre les cartels de la drogue aussi». Le rappel de Mark Milley, le chef d'état-major de l'armée américaine, est clair : la lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus ne concentre pas tous les efforts américains. Lors de son point quotidien pour informer sur l'évolution du virus aux États-Unis, Donald Trump a annoncé le lancement d'une opération anti-cartels, dont il assure qu'ils tirent avantage de la situation actuelle.
«Alors que les gouvernements et les nations se concentrent sur le coronavirus, il y a une menace grandissante que les cartels, les criminels, les terroristes et d'autres groupes nocifs tentent d'exploiter la situation pour leur propre bénéfice, et nous ne devons pas laisser faire. Nous ne laisserons jamais faire», a assuré le président américain. «Nous ne devons pas laisser les cartels de la drogue exploiter la pandémie pour menacer des vies américaines», a-t-il ajouté, après avoir avancé à tort qu'il était «numéro 1 sur Facebook» -il compte 26 millions d'abonnés, contre 55 millions pour son prédécesseur Barack Obama.
Vendredi 3 avril 2020 – États-Unis : près de 10 millions de demandes d'allocation chômage supplémentaires en 2 semaines :
En deux semaines, près de 10 millions de nouvelles demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont été enregistrées aux Etats-Unis.
Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont enregistré un nouveau record la semaine passée, avec 6,6 millions de nouvelles demandes, a indiqué le département du Travail jeudi. Cela représente le double de la semaine précédente, qui avait enregistré 3,3 millions de nouveaux demandeurs d'allocations chômage, ce qui représentait déjà un record historique.
Le taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois de mars doit être publié vendredi. Il devrait être de 4%, estiment les analystes, qui n'attendent qu'une légère augmentation par rapport à février où il était à 3,5%, son plus bas niveau en 50 ans.
Les experts soulignent en effet que les véritables effets de la crise du coronavirus ne se feront sentir qu'à partir d'avril, car les chiffres pris en compte en mars sont antérieurs aux mesures de confinement massives, qui ont obligé de très nombreuses entreprises à fermer ou réduire drastiquement leur activité.
Vendredi 3 avril 2020 – Le bac 2020 n'aura pas lieu, le contrôle continu prévaudra :
A l'exception des oraux de Français pour les élèves de première, les épreuves finales du baccalauréat n'auront pas lieu cette année. Elles seront remplacées par du contrôle continu, a fait savoir Jean-Michel Blanquer.
Les élèves de Terminales au bac général, technologique et professionnel seront évalués cette année uniquement via le contrôle continu, en raison de l'épidémie de coronavirus, a déclaré vendredi le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer. Seul l'oral de Français est maintenu pour les élèves de Première, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. Les élèves de BEP, CAP et BTS seront évalués également via le contrôle continu.
Vendredi 3 avril 2020 – Coronavirus : Un hall du marché de Rungis réquisitionné pour accueillir les défunts :
Un hall du marché de gros de Rungis dans le Val-de-Marne a été réquisitionné jeudi pour accueillir les cercueils des victimes du coronavirus, a annoncé la préfecture de police. Il pourra "accueillir les premiers cercueils dès ce vendredi et les familles pourront y avoir accès à compter de lundi", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Le préfet de Police, Didier Lallement, a décidé d'ouvrir ce lieu "de grande capacité" pour répondre "aux besoins constatés et à venir" face à "la tension qui persiste sur l’ensemble de la chaîne funéraire, et qui devrait durer pendant plusieurs semaines encore", est-il précisé.
Ce hall "excentré et isolé des autres pavillons" du marché de Rungis permettra de conserver, dans les conditions sanitaires "les plus dignes et acceptables", "les cercueils des défunts dans l’attente de leur inhumation ou crémation, en France ou à l’étranger".
Des salons seront aménagés pour permettre aux familles de se recueillir autour du cercueil de leur proche avant son départ vers un cimetière ou un crématorium, est-il ajouté.
Vendredi 3 avril 2020 – Mallette de cash, intermédiaires véreux et saisies : la "course" aux masques a débuté :
Pris au dépourvu par la pandémie, incapables de les produire eux-mêmes en nombre suffisant, les pays, notamment occidentaux, cherchent des milliards de masques.
Des Américains qui surenchérissent sur des acheteurs français sur le tarmac d'un aéroport chinois, des Français ou des Tchèques qui saisissent des cartons à destination d'autres pays.... La compétition pour l'achat de masques contre le virus est sans pitié.
Ainsi, des masques commandés en Chine par la France auraient été rachetés par des acquéreurs américains non identifiés sur le tarmac des aéroports chinois, selon des présidents de région françaises qui ont eu à souffrir de ces procédés. "Il y a un pays étranger qui a payé trois fois le prix de la cargaison sur le tarmac", a dénoncé le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.
"Nous nous sommes fait prendre un chargement par des Américains qui ont surenchéri sur un chargement que nous avions identifié", a assuré Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France.
Vendredi 3 avril 2020 – Menacé par des théories du complot, le Dr Anthony Fauci protégé :
Chaque jour, ou presque, il se tient à côté de Donald Trump pour les points presse sur l'évolution de la pandémie. Il est désormais protégé. Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, bénéficie depuis peu d'une garde rapprochée accrue, après avoir été la cible de menaces, précise le «Washington Post». Selon le «New York Times», ces menaces ont été émises par certaines personnes qui ne supportent pas ses appels à un confinement massif afin d'endiguer la propagation du Covid-19, qui se rassemblent sous le mot-clé #FauciFraud. Certains théoriciens du complot l'accusent de vouloir, par ces appels, nuire à la présidence de Donald Trump.
Ce dernier assurait mercredi : «Il n'a pas besoin de protection. Tout le monde l'adore.» Mais c'était sans compter sur certains médias d'extrême droite qui plaident pour un retour au travail des Américains afin de ne pas endommager une économie qui se portait bien -et qui était le principal argument de campagne pour la réélection de Donald Trump. Accusé d'être un membre du «deep state», l'«État profond» fantasmé par certains qui l'imagine en détracteur acharné et prêt à tout pour nuire au président, Anthony Fauci a déjà corrigé le milliardaire et ses sorties parfois très prématurées, notamment sur la disponibilité prochaine d'un vaccin.
Vendredi 3 avril 2020 – Coronavirus : le BCG, vaccin contre la tuberculose, pourrait avoir un effet protecteur :
Le bon vieux BCG pourrait-il préserver les soignants du Covid-19? Alors que le développement d'un vaccin dirigé spécifiquement contre le coronavirus prendra encore des mois, plusieurs études vérifient les possibles effets protecteurs du vaccin contre la tuberculose. "On sait depuis des dizaines d'années que le BCG a des effets bénéfiques non spécifiques", c'est-à-dire qu'il protège contre d'autres maladies que celle pour laquelle il a été créé, la tuberculose, explique à l'AFP Camille Locht, directeur de recherche Inserm à l'Institut Pasteur de Lille. Les enfants vaccinés par le BCG souffrent moins d'autres maladies respiratoires, on l'utilise pour traiter certains cancers de la vessie et il pourrait protéger contre l'asthme et des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1.
L'hypothèse est que le vaccin contre la tuberculose pourrait avoir un effet similaire contre le coronavirus, soit en diminuant le risque d'être infecté, soit en limitant la gravité des symptômes. Les professionnels de santé sont "la première cible qui doit bénéficier de cette approche", juge Camille Locht, qui finalise le protocole d'un essai clinique pour la France, car ils font partie "des personnes les plus à risque de développer la maladie" et il faut les protéger en priorité. Les chercheurs restent toutefois prudents avant d'affirmer que le BCG a un effet bouclier contre le coronavirus.
Vendredi 3 avril 2020 – "Superhéros"? Des rescapés du virus donnent leur plasma pour sauver des vies :
Le plasma de convalescents, partie liquide du sang qui concentre les anticorps après une maladie, s'est déjà avéré efficace, dans des études à petite échelle, contre d'autres maladies infectieuses comme Ebola ou le Sras.
Sortie guérie de sa quarantaine, Diana Berrent a maintenant hâte de donner ses précieux anticorps aux chercheurs, pour aider à trouver un traitement contre la pandémie. Le 13 mars, cette New-Yorkaise s'est réveillée avec 38,9° de fièvre et une sensation de lourdeur dans la poitrine, devenant ainsi l'une des premières, dans la région de Long Island où elle habite, à tester positive au Covid-19.
Cette semaine, cette photographe de 45 ans est aussi devenue la première personne guérie du virus dans son Etat à passer un test pour voir si son sang contenait suffisamment d'anticorps pour contribuer aux études visant à tester un traitement contre cette maladie qui a déjà tué plus de 53.000 personnes dans le monde.