Samedi 21 mars 2020 - Le point sur le coronavirus le 20 mars au soir :
L'épidémie de coronavirus a causé la mort de 450 patients (78 supplémentaires en 24 heures) en France et contraint à hospitaliser 5.226 malades, dont près de 1.300 en réanimation, a annoncé vendredi le ministère de la Santé. «La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans» a rappelé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a prévenu que l'épidémie touche aussi des «adultes jeunes».
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a affirmé vendredi que les mesures de confinement pour «combattre» le coronavirus seraient mises en oeuvre de façon «plus stricte», appelant de nouveau les Français à «rester chez soi». «S'il n'a pas été question ce matin de durcir les mesures mises en œuvre, il a été décidé que leur mise en œuvre serait appliquée de façon plus stricte encore», a insisté vendredi Christophe Castaner, lors d'un point presse au ministère de l'Intérieur.
Des personnes déjà verbalisées pour non respect des règles du confinement ont été placées en garde à vue pour «mise en danger de la vie d'autrui», dans le Pas-de-Calais, en Seine-Saint-Denis et en région lyonnaise, a appris vendredi l'AFP de sources policières.
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus : La Poste livre un colis « sans risque » :
Avec l'épidémie de coronavirus, les livraisons ne se déroulent plus comme avant.
Le colis est déposé sur le paillasson, le livreur prévient, s'éloigne, prend éventuellement une photo. Il n'y a pas de contact direct, plus de signature. Les livraisons sont réinventées au temps du coronavirus. Face aux livraisons qui augmentent avec l'essor des ventes par internet, le gouvernement a mis en ligne un vademecum de la remise sécurisée des paquets.
Un arrêté paru vendredi au Journal officiel précise qu'"il ne peut être exigé de signature d'un document sur quelque support que ce soit par le destinataire ou son représentant".
Celui-ci pourra en cas de problème envoyer une réclamation "par tout moyen y compris par voie électronique, au plus tard à l'expiration du délai prévu contractuellement ou à défaut de stipulation contractuelle à midi du premier jour ouvrable suivant la remise de la marchandise". Faute de quoi le colis sera considéré comme correctement livré.
"L'objectif est de ne pas être en contact proche et, en particulier, de ne pas se passer le colis de la main à la main", insiste le gouvernement. Le dispositif est le même pour la livraison de repas.
Samedi 21 mars 2020 - En pleine pandémie, Donald Trump s'attaque (encore) à un journaliste :
Lors de sa conférence de presse quotidienne à propos de la pandémie de coronavirus, Donald Trump s'est une nouvelle fois attaqué à la presse.
Donald Trump avait l'opportunité de se placer en président rassurant et s'adresser à la nation. Il a préféré s'attaquer, une nouvelle fois, à un journaliste. «Que voulez-vous dire aux Américains qui ont peur ?», lui a demandé vendredi Peter Alexander, le correspondant de NBC News à la Maison-Blanche. «Je veux leur dire que vous êtes un très mauvais journaliste. Je trouve que c'est une question très tordue et je pense que vous envoyez un très mauvais signal au peuple américain. Le peuple américain veut des réponses et veut de l'espoir. Vous faites du sensationnalisme», a-t-il répondu, pointant du doigt le reporter au regard ébahi. «C'est vraiment du mauvais journalisme. Vous devriez refaire du journalisme au lieu de sensationnalisme.» Ne dissimulant nullement son agacement, Donald Trump a poursuivi : «Je le sens bien et qui sait ? J'ai eu raison, beaucoup de fois. Voyons ce qui va se passer.»
Peter Alexander est revenu, quelques minutes plus tard, sur cet échange tendu à l'antenne de NBC News : «Je pense que les Américains se feront leur propre jugement», a-t-il répondu à Chuck Todd, qui lui demandait si le président américain était «sous pression». «Evidemment, ils sont à la recherche d'un président et d'une équipe en laquelle ils peuvent avoir confiance et se sentir en sécurité en sachant que tout est fait pour les protéger à la maison, a ajouté le journaliste. J'ai essayé de donner au président une opportunité de rassurer des millions d'Américains qui voient le bilan s'approcher des 200 morts et le nombre de personnes testées positives au Covid-19 dépasser les 14 000. Je lui ai demandé ce qu'il voulait dire aux Américains qui ont peur, le président en a profité pour se venger sur moi, me qualifiant de "très mauvais journaliste". C'était une opportunité pour lui d'être positif, inspirant, optimiste comme il aime l'être.»
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus : inquiétude grandissante pour les pays pauvres :
Le bilan de la pandémie de coronavirus a dépassé vendredi la barre des 10.000 morts dans le monde, dont plus de 5.000 en Europe, malgré les décisions de confinement qui se multiplient partout mais ne pourront pas s'appliquer dans des endroits très vulnérables comme dans les immenses bidonvilles asiatiques.
En outre, trois milliards de personnes n'ont même pas les armes les plus basiques contre le virus, l'eau courante et le savon, s'alarment des experts des Nations unies, qui craignent la perte de "millions" de vies.
En Afrique du Sud, même si seulement 200 cas sont pour l'instant recensés, la progression de la maladie est si rapide que 60% des 56 millions d'habitants pourraient être à terme contaminés, estiment les autorités. Etant données les conditions de vie misérables et les structures de santé dans de nombreuses villes et townships, cela pourrait provoquer une hécatombe. La pandémie a fait au moins 10.316 morts depuis son apparition en décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 11h00 GMT. L'Europe, et en premier lieu l'Italie, totalisait à elle seule 5.168 décès, loin devant l'Asie (3.431 décès).
Les restrictions à la liberté de circulation concernent désormais sur la planète plus d'un demi-milliard de personnes, appelées par leurs autorités à rester confinées chez elles.
En Allemagne, l'Etat régional le plus peuplé, la Bavière (13 millions d'habitants) a été le premier à décréter vendredi le confinement de sa population. "Nous allons réduire à presque rien l'ensemble de la vie publique", a annoncé le chef du gouvernement bavarois, Markus Söder. Comme dans de nombreux autres pays, les Bavarois ne peuvent désormais, pour au moins deux semaines renouvelables, plus sortir de chez eux que pour aller travailler, faire des courses alimentaires ou se rendre à la pharmacie ou chez le médecin.
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus: en Pologne, la vodka confisquée sert de désinfectant :
En Pologne, près d'un demi-million de litres de vodka de contrebande et d'alcool pur produit illégalement pourront être utilisés comme désinfectant dans la lutte contre le coronavirus, a annoncé vendredi le parquet national.
Les services des douanes et du fisc gardent au moins 430.000 litres de vodka et d'alcool pur, frelaté ou non, qui ont été soit saisis pour servir de preuves dans des procédures judiciaires, soit confisqués à la suite de ces procédures. Au lieu d'être détruits, plusieurs milliers de litres ont d'ores et déjà été remis aux services intéressés pour servir à la désinfection de bâtiments, de locaux et de moyens de transport.
Ainsi, les pompiers d'Olsztyn, dans le nord-est de la Pologne, ont reçu 1.000 litres d'alcool pur, tandis que trois hôpitaux, deux à Olsztyn et un à Elblag, en ont reçu au total 2.500 litres, a déclaré à l'AFP Marta Rosiak, porte-parole de l'administration des douanes de cette région, qui voisine avec la région russe de Kaliningrad.
Samedi 21 mars 2020 – Confiance : la cote de Macron bondit (+13) en pleine crise sanitaire :
En pleine crise du coronavirus, la cote de confiance d'Emmanuel Macron bondit de 13 points et franchit pour la première fois la barre des 50% depuis près de deux ans, et celle d'Édouard Philippe gagne 10 points, selon un sondage Harris Interactive-Epoka publié vendredi. Le chef de l'État progresse dans toutes les tranches d'âge, de 10 points chez les 65 ans et plus à 17 points chez les moins de 35 ans. Il gagne 17 points dans les catégories supérieures et 12 dans les catégories populaires.
Porté par la gestion de la crise sanitaire, Emmanuel Macron obtient pour la première fois la confiance d'une majorité de Français depuis le printemps 2018, dans ce baromètre mensuel pour LCI réalisé dans le contexte des interventions télévisées fortement suivies de l'exécutif. Également très exposé depuis le début de la crise, le premier ministre obtient quant à lui la confiance de 48% des Français interrogés, son meilleur niveau depuis décembre 2017.
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus : les villes fantômes :
De Rome à New York en passant par Paris, 900 millions de personnes dans le monde sont confinées chez elles ce week-end, dans l'espoir d'enrayer la pandémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 11.400 morts et ébranle l'économie mondiale.
Aux Etats-Unis, la Californie, l'Etat de New York, le New Jersey, l'Illinois, la Pennsylvanie et le Nevada ont décrété l'arrêt de toutes les activités non essentielles, même si le confinement total du territoire national a été écarté pour le moment par le président Trump.
Les trois plus grandes villes du pays, New York, Los Angeles et Chicago sont donc à l'arrêt et environ 100 millions de personnes claquemurées chez elles.
L'Italie, pays le plus touché en Europe avec plus de 4.032 morts, et premier sur le Vieux Continent à avoir ordonné le confinement de toute sa population, renforce ses mesures face aux ravages de la maladie.
La plupart - environ 600 millions de personnes dans 22 pays - font l'objet d'un ordre de confinement obligatoire, comme en France ou en Italie. Les autres sont soumises à des couvre-feu (comme en Bolivie), des quarantaines (comme dans les principales villes d’Azerbaïdjan et du Kazakhstan) ou à des appels non coercitifs à ne pas sortir de chez soi (comme en Iran).
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus : Philippe annonce la suspension temporaire du jour de carence :
Edouard Philippe a annoncé samedi devant l'Assemblée nationale la suspension générale du jour de carence en cas d'arrêt maladie pendant la durée de l'état d'urgence sanitaire qui doit être prochainement déclaré.
«Je crois nécessaire, pour la seule période de l’urgence sanitaire, de suspendre les dispositifs de jour de carence dans le secteur privé comme dans la fonction publique», a déclaré le Premier ministre lors d'une déclaration ouvrant l'examen du projet de loi d'urgence répondant à la pandémie de coronavirus. «C’était le cas pour les confinements et nous élargissons aux arrêts/maladie #Covid_19», a précisé le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique Olivier Dussopt, dans un tweet.
En temps normal, les agents publics ne bénéficient du maintien de leur rémunération qu'à partir du deuxième jour d'arrêt de travail. Ce délai s'étend au quatrième jour dans le privé, même si l'employeur prend généralement l'ensemble en charge du fait d'accords d'entreprise ou de branche.
Samedi 21 mars 2020 - Coronavirus : déploiement d’un porte-hélicoptères à Ajaccio :
Le porte-hélicoptères «Tonnerre» de la Marine nationale est prêt à quitter son port-base de Toulon pour Ajaccio, dans le but d’évacuer des patients atteints du Covid-19 vers des hôpitaux de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L’appareillage du Tonnerre est programmé pour la fin de semaine.
«Pour cette mission, il embarquera des renforts mixtes civilo-militaires appartenant au Service de santé des armées et des équipes civiles, composées de médecins urgentistes, médecins réanimateurs, technicien de laboratoire, aide-soignant et infirmiers de l’Antenne régionale de santé de Marseille. La capacité totale de malades embarqués dans cette configuration est de l’ordre d’une quinzaine», peut-on lire dans le communiqué.
Dans un communiqué, le ministère des Armées rappelle que «la Marine nationale possède une expertise dans la conduite d’opérations d’évacuation et d’assistance aux populations en détresse». Le Tonnerre avait déjà été déployé en 2017 aux Antilles pour secourir les populations des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, touchées par l’ouragan Irma. En 2019, il a été dérouté de la mission Jeanne d’Arc 2019 pour porter secours à la population du Mozambique victime du cyclone Idaï.
Samedi 21 mars 2020 - Des dizaines de milliers de pèlerins rassemblés en Irak malgré le coronavirus :
Des dizaines de milliers d'Irakiens se sont rassemblés samedi en pèlerinage à Bagdad pour commémorer une figure majeure de l'islam chiite, défiant le couvre-feu imposé par les autorités pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.
A Bagdad, deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe avec dix millions d'habitants, les pèlerins ont convergé vers le mausolée doré de l'imam Kazem -le septième des douze imams des chiites duodécimains-, sur les berges du Tigre.
Depuis plusieurs jours, des Irakiens à pied, à dos de chameau ou de cheval, cheminaient vers le quartier saint de Kazimiya (nord), où se trouve le mausolée. Samedi, jour du pèlerinage, des dizaines de milliers de personnes "venues de Bagdad et d'autres provinces en Irak" s'y trouvaient, a indiqué à l'AFP une source au sein des autorités en charge du lieu saint. "C'est la première année où il y a aussi peu de pèlerins et pour la première fois, il n'y a pas d'étrangers", a-t-il ajouté, alors que chaque année, des millions de chiites iraniens viennent en Irak pour les différents pèlerinages chiites.
Samedi 21 mars 2020 - Brigitte Macron à la rescousse des soignants sous tension :
La Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Brigitte Macron, va faire livrer en urgence des milliers de repas, des courses alimentaires ou encore des tablettes numériques à des hôpitaux et des Ehpad sous tension en raison de l'épidémie, a indiqué son entourage à l'AFP.
L'épouse du chef de l'Etat a lancé mardi un appel hôpitaux et aux Ehpad "pour faire remonter les besoins les plus urgents" ainsi qu'un appel aux dons. La fondation, qui se consacre à l'amélioration du quotidien des soignants et des malades hors soins médicaux, a notamment été sollicitée pour faire livrer des courses alimentaires et des plateaux-repas aux personnels soignants débordés. Le personnel de nombreux Ehpad lui a demandé de fournir des tablettes pour aider leurs pensionnaires à communiquer avec leur famille.
La première dame "se consacre désormais exclusivement à la fondation et au recensement des besoins" Elle va donc faire livrer à partir de samedi un millier de tablettes et 10.000 plateaux-repas dans les hôpitaux les plus débordés par l'épidémie, une initiative qui pourra être renouvelée. "Brigitte Macron, qui reste à l'Elysée sans effectuer de déplacement, se consacre désormais exclusivement à la fondation et à ce recensement des besoins", explique son entourage. Elle contacte aussi des partenaires, notamment dans l'industrie et la grande distribution, pour aider à financer et livrer du matériel.
Samedi 21 mars 2020 - Lesbos : le quai de la haine :
Au large du rivage, des garde-côtes et un bateau de la marine grecque encerclent une embarcation minuscule. A bord, 42 migrants terrorisés, dont 19 enfants, suffoquent sous les rouleaux d’écume soulevés sciemment par les navires. Les marins grecs percutent l’habitacle fragile et manœuvrent pour repousser le canot vers les eaux turques, à coups de piques en métal et de tirs de sommation. La chaloupe tangue, les valises chavirent et Ilias, petite Afghane de 3 mois, bascule par-dessus bord. Moussa, un Togolais de 27 ans, se jette à son secours dans les eaux glacées. « J’étais le seul à savoir nager, nous racontera-t-il plus tard. Je l’ai remontée. Le bébé était choqué mais vivant. Les assauts ont repris, on s’est fait encore secouer. On s’est échappés, le moteur à fond, jusqu’à Lesbos, où nous avons abordé. Ce jour-là, nous avons cru mourir… »
Pour Moussa, l’effroi a remplacé l’espoir. Comme lui, 1 715 personnes ont débarqué depuis mars sur les îles de la mer Egée, déjà saturées. Parmi elles, la vaillante Lesbos, qui, en 2015, était devenue le symbole de la première migration de grande ampleur du XXIe siècle : au plus fort de la crise, l’île devait faire face à plus de 5 000 arrivées par jour… Débordée, l’« île émeraude » a aujourd’hui perdu de son éclat, laissant ses quelque 80 000 habitants dans un profond désarroi. Conçus initialement comme des lieux de passage de courte durée – vingt-cinq jours maximum, selon la loi –, ces camps d’enregistrement et d’identification, construits en 2015, sont transformés en entonnoirs sans issue, où les demandeurs d’asile s’entassent pendant des mois, voire des années, dans des conditions atroces. Une sédentarisation forcée qui laisse amers migrants et habitants, angoissés face à ce futur incertain.
Samedi 21 mars 2020 - Pour fuir l'ennui du confinement, un homme fait un tour en avion et écope de l'amende :
Un homme, qui disait «s'ennuyer» durant son confinement, a fait un tour en avion au-dessus de l'Ille-et-Vilaine, un vol qui lui a valu une amende de 135 euros, a-t-on appris samedi auprès des gendarmes. Vendredi vers 17 heures, les gendarmes bretons sont alertés par le Rescue coordination center (RCC), service de recherches et de coordination de l'armée de l'air basé à Lyon, d'un décollage sur l'aérodrome de Bains-sur-Oust.
«Une patrouille a été engagée sur l'aérodrome et a attendu l'atterrissage» pour procéder à l'interpellation, a indiqué la gendarmerie d'Ille-et-Vilaine, confirmant une information du quotidien «Ouest-France». Les forces de l'ordre ont rappelé au contrevenant le décret du 16 mars, qui fixe les mesures du confinement en raison de la pandémie de coronavirus. L'homme, dont les certificats étaient par ailleurs en règle, a été verbalisé de 135 euros, l'amende forfaitaire prévue en cas de «violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile».