Les emplois aidés existent depuis bien longtemps mais ils ont été très fortement augmentés en nombre durant le quinquennat de François Hollande pour lutter contre le chômage des jeunes. Censés mettre le pied à l’étrier des jeunes qui avaient des difficultés à trouver un premier emploi ils ont servi, en fait, à tenter d’inverser la fameuse courbe du chômage objet de la promesse (non tenue) de François Hollande.
L'annonce par le gouvernement en début du quinquennat d’Emmanuel Macron d'une baisse drastique du nombre de contrats aidés avait soulevé une vague de protestation dans le monde associatif, au sein des collectivités locales ou dans les rangs de l'opposition. L'exécutif n'a pas dévié de sa route : on est passé de 320.000 à 100.000 nouveaux contrats par an, mais sans que les conséquences pour l'emploi soient aussi dures que certains l’avaient annoncé.
Dans sa note de conjoncture de décembre, présentée le 17 décembre dernier, l’INSEE évalue à 210.000 le nombre de bénéficiaires de contrats aidés en moins entre mi- 2017 et mi- 2019 dans les secteurs non marchands où on les retrouve quasiment tous. Dans le même temps, la baisse de l'emploi salarié dans ces mêmes secteurs a été bien moindre : de l'ordre de 20.000.
Effet d'aubaine
Comment expliquer un tel écart ? La différence tient « principalement » à la progression de l'emploi non marchand sur la période (indépendamment des contrats aidés). Principalement et non pas totalement car un autre phénomène a joué : un effet d'aubaine non assumé par les employeurs de contrats aidés, selon l'Insee.
En clair, si l'emploi dans le non marchand a résisté aux coupes budgétaires, c'est aussi par substitution d'emplois aidés par des emplois… non aidés.
** Soit parce que l'employeur a conservé les ressources des emplois dont la subvention a disparu pour financer le maintien d'un nombre moindre d'emplois sans coup de pouce.
** Soit parce que l'employeur a pu dégager des moyens supplémentaires pour embaucher davantage.
L’effet d’aubaine a joué à plein dans les petites communes et dans certaines collectivités territoriales. J’ai pu le constater « de visu » : des emplois créés sans que le jeune embauché reçoive la moindre formation, des postes « bidon » et dont la nécessité était parfois douteuse mais qui ont permis à certains maires de faire du clientélisme à bon compte.
Le cas des Associations
L'étude ne dit rien des cas difficiles dans telle ou telle ville ou association. Emmanuel Macron lui-même avait esquissé un mea culpa début février lors d'un débat avec des élus franciliens. Il n'empêche, on est loin de la catastrophe annoncée. D'autant que les contrats aidés nouvelle formule - rebaptisés « Parcours emploi compétences » (ou PEC) - affichent des taux d'insertion bien meilleurs que leurs prédécesseurs.
Sources : Les Echos.fr 18-12-2019