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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 08:00

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LES ACTEURS DE LA REVOLUTION  :  DANTON (28 / 52)

 

 

Victoire de Jemmappes - 6 novembre 1792

 

 

 

 

PREMIERE MISSION EN BELGIQUE :

NOVEMBRE 1792 - JANVIER 1793

 

 

 

 

    La Convention a entrepris le long débat sur le procès de Louis XVI*, débat technique et confus au cours duquel s'affrontent les partisans de l'inviolabilité, que la Constitution a accordé au Roi, et ceux qui souhaitent la condamnation rapide du « tyran ». Danton n'intervient que très rarement et, à chaque fois qu’il le fait ce n’est que pour réclamer que l'on accélère la procédure.

 

    C'est le 8 Novembre que parvient à Paris la nouvelle de la victoire, remportée le 6, par Dumouriez sur les Autrichiens à Jemmapes. Une victoire qui justifie la confiance, quasi-unanime, qui a été accordée au général.  C’est le 27 octobre que Dumouriez avait pénétré en Belgique. La victoire de Jemmapes met la totalité de la Belgique à la merci des troupes françaises : le 7 Novembre elles prennent Mons; le 14, Bruxelles; le 28, c'est au tour de Liège d'être investie par les armées de la République.

 

    Cependant, le récit qui parvient à Paris des victoires remportées en Belgique, cache un profond malaise au sein de l'armée : Dumouriez, depuis plusieurs semaines, se plaint amèrement de ses difficultés d'approvisionnement. Sur le terrain, un grave conflit a éclaté entre les fournisseurs : ceux qui sont protégés par Dumouriez et Camille Desmoulins*, donc par Danton lui-même, et ceux qui sont plutôt les amis de Pache (1), le nouveau ministre de la Guerre. L'affaire est d'importance car la fourniture des armées procure, à ceux qui en ont la charge, des revenus plus que substantiels. L'affaire est si importante que la Convention doit intervenir : elle décrète, le 30 Novembre,  l'envoi en Belgique de quatre commissaires qui sont aussitôt désignés : Danton et son ami Delacroix, Camus et Gossuin. On dit alors, sur les bancs de l'Assemblée, que la Gironde n'est pas fâchée de voir le tribun éloigné de la capitale, au moins pour un temps....

 

    Danton et Delacroix quittent donc Paris, le 1er Décembre, pour aller rejoindre leurs collègues partis deux jours plus tôt. Très vite, ils ne peuvent que constater le dénuement dans lequel se trouve l'armée de Dumouriez : tout manque, depuis le fourrage pour les chevaux jusqu'à l'approvisionnement des soldats, nourriture, équipements, vêtements,....  Des vagues de désertions sont intervenues parmi les hommes de troupe qui estiment que, la victoire ayant été remportée, ils sont en droit de regagner leur foyer.

    Au-delà des problèmes d'intendance, certes importants, ont surgi des problèmes d'ordre politique. Dumouriez est partisan d'une intervention immédiate en Hollande et d'une pacification « en douceur » de la Belgique. Au lieu de cela, la Convention vote le 15 Décembre, un texte qui officialise, sur le territoire de la Belgique, la croisade révolutionnaire : suppression de tous les anciens impôts, abolition des privilèges, instauration d'une taxe sur les riches, séquestration des biens des princes et de ceux du clergé, élections de nouvelles autorités locales par des assemblées primaires dans lesquelles ne seront admis que ceux qui auront prêté serment à la liberté !....On applique à la Belgique que l’on vient de conquérir les lois issues de la Révolution française !..Tous ceux qui refuseront ces principes de liberté et d'égalité seront considérés comme ennemis de la République et traités comme tels !

    C'est la mise en place de la théorie girondine qui, à la Convention, reçoit pourtant l'approbation des Montagnards, de la Plaine, et que Danton lui-même ne désapprouve pas ....

 

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION  :  DANTON (28 / 52)

 

Dumouriez et son état major à Jemmappes - 6 novembre 1792

   

 

 

    Quant à Dumouriez, il se sent désavoué sur tous les plans alors même que les faits, sur le terrain, semblent lui donner raison : c'est dans toute la Belgique une véritable levée de bouclier contre le décret. Danton et ses collègues constatent partout un fort mécontentement qui, rapidement, dégénère en violences : le peuple pille et se révolte. Il est encouragé, en sous main, par le clergé qui refuse de livrer ses biens et par la petite bourgeoisie qui boycotte les assignats imposés par la République Française. L'annexion de la Belgique se passe on ne peut plus mal ! Tellement mal que la Convention, le 1er Janvier 1793, exige le retour de l'un de ses commissaires pour lui rendre compte de la situation sur place. Danton et Delacroix quittent Liège le 11 Janvier pour venir faire leur rapport à la barre de l’Assemblée.

   Dumouriez, qui a résisté tant qu'il a pu à l'application du décret, alors même qu’il était menacé par Delacroix d'être arrêté pour désobéissance, a regagné Paris le 1er Janvier. Pendant plus de trois semaines il va œuvrer auprès des ministres, excepté le ministre de la Guerre Pache qu'il méprise profondément, pour essayer de limiter la portée de ce décret de la Convention. Mais Cambon refusera obstinément de le faire amender.

   Mais la visite à Paris de Dumouriez à aussi un autre objectif, bien plus secret que le précédent : tenter de sauver le Roi dont le procès a été engagé.

 

    Le 20 Janvier, Dumouriez écrit à Danton qu'il n'a probablement pas eu le temps de rencontrer pendant son séjour à Paris : « Dites ce que vous avez vu avec cette impartialité et cette énergie qui vous caractérisent » (2). Le 26, le général repart pour Bruxelles. Le jour même, Danton, qui suit aveuglément les thèses de Cambon, fait décréter que « les légions belges et liégeoises appartiendraient désormais à l'armée française et seraient soldées de la même façon que les troupes de la République. »  (3)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   PACHE  (Jean Nicolas) : Né à Verdun le 5 Mai 1746. Précepteur des enfants du Maréchal de Castries, il est nommé, grâce à ce dernier, premier Secrétaire du Ministère de la Marine puis Contrôleur de la Maison du Roi.

Après s'être retiré en Suisse pendant quelque temps, il revient à Paris au début de la Révolution, se lie avec Roland et occupe plusieurs postes importants aux Ministères de l'Intérieur et de la Guerre.

Il est nommé Ministre de la Guerre le 18 Octobre 1792 et penche alors du côté de la Montagne. Elu Maire de Paris, ami d'Hébert*, il prend une part active à l'élimination des Girondins les 31 Mai et 2 Juin 1793.

En reconnaissance, Robespierre* lui épargnera la guillotine lors de l'élimination des hébertistes. Il terminera sa vie dans les Ardennes où il mourra le 18 Novembre 1823.

 

(2)   cité par Louis BARTHOU  "Danton"  op. cit. Page 175

 

(3)   idem

 

 

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (29/52)

 

LE PROCES DU ROI : JANVIER 1793

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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