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Plan de Paris avant la révolution française
L'EDUCATION PERSONNELLE : 1775 – 1780
Sa rhétorique finie, Georges-Jacques Danton quitte le collège des Oratoriens durant l'été 1775. Il pousse un « ouf » de soulagement. Il vient, selon lui, de retrouver sa liberté.. Décidémént les contraintes, quelles qu’elles soient ne lui conviennent pas du tout !.. Il entame alors une période de sa vie, quatre ou cinq années, dont on sait bien peu de choses. Son temps est, sans doute, partagé entre Troyes, où il fait divers petits travaux chez des parents pour gagner un peu d’argent, et Arcis-sur-Aube où il se livre à son activité favorite : le sport et en tout premier lieu la natation. Il lit beaucoup, continue à faire de grandes promenades à pied dans la campagne. Ce goût de l'indépendance, cette attirance vers la nature ne le quitteront pas de toute sa vie. Même dans les périodes les plus tragiques, il éprouvera toujours le besoin de venir se ressourcer dans les plaines d'Arcis-sur-Aube.
Il travaille seul. On suppose qu’il apprend dans les livres l'Anglais et l'Italien; deux langues qu'il pratiquera couramment, surtout pour l'Anglais, et que l’on ne lui a pas enseigné au Collège.
Danton aide aussi son beau père à gérer ses affaires qui, depuis quelque temps, ont commencé à péricliter. Il hésite beaucoup sur le choix de sa future carrière. Il y a bien les oncles, Nicolas Danton, curé à Barberey, près de Troyes, et Pierre Danton, Chanoine à Troyes, qui l'encouragent fortement à embrasser la carrière ecclésiastique. Mais Danton n'est vraiment pas du tout attiré par les ordres. D’autant moins que le Petit Séminaire ne lui a pas laissé beaucoup de bons souvenirs. Il n’a pas connu son père mais il sait très bien que s’il est sorti de sa condition de paysan pour accéder à la petite bourgeoisie c’est par le droit qu’il y est parvenu. Il va donc choisir le droit civil et finalement, en 1780, alors qu'il a vingt et un ans, il prend sa décision : il quitte Arcis pour Paris. Là il s'installe près de l'Eglise Saint-Gervais, dans le quartier fréquenté par les champenois de la capitale où il espère sans doute rencontrer quelques visages connus. Le logis est modeste : une petite chambre à l'Auberge de Cheval Noir qu'il ne va pas pouvoir payer longtemps ! Il doit aussitôt se mettre à la recherche d'un emploi dans la capitale. La tâche n’est pas facile mais il a tout de même en poche quelques adresses que lui ont donné les Danton de la famille à Arcis-sur-Aube..
Le jeune Danton, s’il est très ambitieux, parait également assez chanceux car lorsqu’il frappe à la porte de l’étude de Me Vinot, Procureur au Parlement, pour demander une place de clerc celui-ci l’embauche tout de suite comme stagiaire. Il va même lui offrir le logement ce qui enlève à Georges-Jacques une belle épine du pied. Son salaire, bien maigre pourtant, va tout de même lui permettre d’éponger les dettes qu’il a accumulées à l’Auberge du Cheval Noir !..
Danton apprend le droit, et surtout pendant ses loisirs il fréquente le Palais dans l’Ile de la Cité voisine. Là il croise les gloires du barreau et rêve de sa future réussite. Il s’imagine grand avocat, défendant de belles et nobles causes. Il sait qu’il en a le talent. Sa réussite dans la profession ne fait pour lui aucun doute. Si parfois il songe avec amertume aux longues promenades d’Arcis-sur-Aube, il profite largement des plaisirs de la vie parisienne : les amis, le jeu, les cafés, les filles mais aussi les baignades et les plongeons dans la Seine, l’escrime.. Des plaisirs qui ne sont limités que par l’état peu reluisant de ses finances…
Il pratique sa profession de clerc sans beaucoup d'enthousiasme mais avec un sérieux qui justifie pleinement la confiance de son employeur chez qui il va travailler jusqu’en 1787. Il apprend la procédure et fait connaissance avec le milieu judiciaire de la capitale. Mais il réalise assez rapidement qu’il est entré dans le monde de la basoche par la petite porte. Son poste ne le passionne guère plus qu'un petit métier de copiste ou de garçon de courses.
De plus, après l’émerveillement des premièrs temps pour les plaisirs de la capitale, Paris l'étouffe. Les distractions y sont multiples mais il n’a guère les moyens financiers pour en profiter comme il le souhaiterait Et puis les promenades solitaires dans la campagne d'Arcis-sur-Aube lui manquent terriblement. Il éprouve un besoin impérieux de se dépenser physiquement : la paume, l'escrime et surtout la natation sont ses loisirs favoris.
A SUIVRE :
LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : DANTON (3/52)
L'AVOCAT SANS CAUSE : 1780 - 1785