Le renouveau d’Aston Martin au milieu des années 90 tient un peu à… Jaguar. Car si Ford a racheté Aston Martin en 1987, la gamme du petit constructeur britannique n’évoluera en profondeur qu’avec la DB7, présentée en 1993. Entre temps, le géant américain a mis la main sur Jaguar (en 1990). Pour relancer la marque Aston Martin basée à Newport Pagnell, Ford s’adresse à TWR, partenaire historique de Jaguar depuis le début des années 80, qui s’attaque à créer un nouveau coupé dessiné par le styliste Ian Callum.
TWR, spécialiste de la préparation des Jaguar, va donc utiliser ce qu’il connaît le mieux pour réaliser cette DB7, qui reprend les initiales DB abandonnées depuis presque 20 ans. La plate forme utilisée est celle des XJ-S légèrement modifiée, tandis que le train arrière est repris des berlines XJ40. Même sous le capot, c’est un moteur Jaguar que l’on retrouve, le 6 cylindres en ligne AJ6 de 3,2 litres porté à 340 ch grâce à un compresseur. Cette même plate-forme sera réutilisée pour la Jaguar XK100 en 1996. Et la DB7 a aussi quelque chose d’un peu français, puisque ses rétroviseurs sont ceux de la Citroën CX.
C’est d’ailleurs TWR, qui avait assemblé pour le compte de Jaguar les XJR 15 et XJ220, qui assurera la production des DB7 sur son site de Bloxham. La DB7 est présentée au Salon de Genève de 1993 et rencontre un franc succès. Il faut dire que sa ligne paraît vraiment légère et moderne en comparaison des Virage et Vantage toujours produites à la main à Newport Pagnell. En 1996, une version Volante (cabriolet en langage Aston Martin) complètera la gamme.
Avec la DB7 « 6 cylindres », produite de 1994 à 1999, Aston Martin changera vraiment de dimension, passant d’une production artisanale et confidentielle à des volumes bien plus conséquents. Avant de recevoir un V12 pour une seconde carrière en 1999, la DB7 « 6 cylindres » aura été produite à 2449 exemplaires, dont 879 « Volante », un chiffre jamais atteint jusqu’alors chez Aston.
A l’intérieur, c’est bien entendu le grand luxe « british », malgré une finition en baisse par rapport au fait main des modèles précédents. Certains cependant regrettèrent le choix d’un 6 cylindres Jaguar ce qui entraîna d’ailleurs le passage au V12 jugé plus noble. Après 1999, on ne trouvera plus jamais de moteur 6 cylindres en ligne sur une Aston Martin. Pour l’anecdote, un client (membre de la famille royale saoudienne) se fit réaliser par Aston Martin Works une DB7 à moteur V8 6,3 litres de 452 ch en 1998. Ce modèle ne sera jamais produit en série, dommage car il était plus puissant et plus léger que la DB7 V12 (420 ch seulement).
Si la DB7 est relativement rare sur le marché de l’occasion, elle a le mérite d’être relativement abordable pour une Aston Martin (la faute sans doute à sa parenté Jaguar et à son 6 cylindres). On peut en trouver à partir de 20 000 euros en bon état.
La voiture présentée ici (châssis: SCFAA1118XK102631) est l’une des 19 de la série limitée « Stratstone » proposée par Aston Martin lors de la fin de série de la DB7. Sur les dix-neuf exemplaires produits, dix seulement étaient des coupés et cette voiture en est l'une des deux équipées dune boîte de vitesses manuelle. Ses premiers propriétaires l’ont conservée jusqu’en 2012, et ont couvert près de 80 000 milles. Le propriétaire suivant a soumis la voiture à une maintenance minutieuse chez les spécialistes de Davron. Cette rare édition limitée DB7 a été mise à la vente Bonhams Aston Martin de 2017.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)