Lorsque les Communautés de Communes ont été créées l’objectif principal était, bien évidemment, de mutualiser un certain nombre de moyens et de personnels entre différentes communes. Il y avait donc des compétences quasiment obligatoires telles que le ramassage des ordures ménagères, et leur pré-traitement en déchèterie ainsi que les travaux de voiries.
La Communauté de Communes du Volvestre a choisi de créer en son sein une compétence « Petite Enfance ». C’était, au dire de son Président de l’époque, « une décision politique » car bien sur il n’y avait rien à mutualiser du tout dans ce domaine !..
Prévoir un mode de garde supplémentaire des enfants, pourquoi pas ? Choisir une garde collective plutôt qu’une garde à domicile certains parents peuvent également y trouver des avantages.. Mais voila, lorsque l’on fait des choix, surtout lorsque ces choix sont « politiques », il vaut mieux avoir préparé correctement son dossier tant pour les investissements que pour le fonctionnement. Ce qui n’a pas été le cas.
Car décider d’un mode de garde en crèche collective sur un territoire aussi vaste nécessitait de faire plusieurs sites. Le choix s’est porté sur 5 sites : Carbonne, Rieux-Volvestre, Montesquieu-Volvestre, Marquefave, Saint-Sulpice sur Lèze. Cinq crèches de capacité environ 20 enfants ce qui nécessite un personnel de dix salariés par site (une directrice, des puéricultrices,..) dont au moins 60 % de personnels diplômés suivant la règlementation.
L’état major de la Communauté de Communes a rapidement réalisé que cette décision « politique » avait un coût et que ce coût avait été plutôt sous-évalué. Mais puisque la décision était prise il fallait maintenant aller jusqu’au bout. On a donc terminé la crèche de Marquefave, la dernière, en sachant déjà que l’on aurait beaucoup de mal a gérer cet ensemble.
RESULTATS :
Le Budget Primitif « Petite Enfance » pour 2016 fait apparaitre en FONCTIONNEMENT
-- Une dépense totale de 2 750 000 Euros qui comprend un déficit (compensé par un virement en provenance du Budget Général) de 1 100 000 Euros
-- Des produits des services ridiculement faibles : 350 000 Euros
-- Des charges de personnel évidemment très importantes : 2 400 000 Euros. D’autant plus que le personnel est à 80% du personnel diplômé (ce qui est plus que ce qu’exige la règlementation)
-- Un fonctionnement subventionné à hauteur d’environ 1 000 000 Euros par la Caisse d’Allocation Familiale qui, en contre partie exige le respect d’un contrat (nombre d’enfants, nombre de jours ouvrés,…)
Mais ce n’est pas tout, malheureusement. Lors de la dernière commission « Petite Enfance », a laquelle je participe, a été abordé la question de l’absentéisme.
-- Au niveau des cinq structures, et en moyenne annuelle, le taux d’absentéisme du personnel est de 23 % soit plus du double de celui enregistré au Service ramassage des ordures Ménagères (où les conditions de travail sont, a priori, au moins aussi difficiles !..)-- Au dire même de M. Dejean, Président de la Commission : « on fonctionne comme si l’une des cinq crèches était fermée toute l’année ! »
En réponse à ma question il a été précisé que les personnels absents ne sont pas remplacés pendant les 10 premiers jours (les présents s’adaptent à la charge de travail..). Au-delà on fait appel à du personnel extérieur.
-- Trois à quatre personnes sur les 50 sont en arrêt longue maladie et personne ne semble savoir ce qu’il est possible de faire à leur retour ? Les reclassements dans une autre fonction sont quasiment impossibles !..
-- Sans qu’il n’y ait aucun lien avec les points précédents j’ai appris au cours de cette même réunion que certains des personnels des crèches totalisaient 8 jours de grève au mois d’Avril : manifestation (à Toulouse..) contre la loi travail. Les salaires ne sont pas payés mais la collectivité paye les charges patronales !.. Et les parents subissent les aléas car quand il y a trop d’absents, la crèche est fermée !....
Voila où conduit une décision « politique » mal préparée. Je précise que le fonctionnement chaotique des crèches est actuellement assuré, dans les meilleures conditions possibles, par une chef de Service très compétente et extrêmement motivée à la Communauté de Communes. Qu’en serait-il autrement ?...
Jean Pierre Echavidre